Saint Petersbourg, la Venise de la Baltique
Résumé cyclo-pédalistique (kilomètres parcourus: 4594 km; kilomètres pédalés:
2047 km; collecte pour Handichiens: 415
€, soit une oreille du chien) :
24 au 29/06:….. Saint Petersburg
Premières
impressions : Petersbourg est une ville somptueuse, qui nous émerveille
sans toutefois nous séduire. Grandiose, époustouflante, élégante, elle
n’apparaît pas riante pour autant aux visiteurs novices que nous sommes. Il
faut la parcourir à pied pour découvrir
les trésors que renferment cette belle « Venise du Nord », aux
innombrables canaux, aux centaines de ponts et aux milliers d’édifices, de bâtiments
et de monuments qui font la splendeur de cette cité édifiée sur des terres marécageuses
et gorgées d’eau, fondée par Pierre le Grand, dont le génie fit entrer la
Russie dans le concert des nations, après qu’Ivan le Terrible l’eût mise à feu
et à sang, permettant ainsi aux Suédois de la mettre à leur botte pendant plus
d’un siècle.
Saint
Petersbourg est située au fond du golfe de Finlande, à l’embouchure de la Neva
arrivant elle-même du lac Ladoga. Ce fleuve, le plus jeune de Russie, s’est
formé il y a 8000 ans environ, lors du retrait des grands glaciers finlandais,
permettant à cet immense lac glaciaire de déboucher sur la Baltique. Cette
situation stratégique fit de Saint Petersbourg une capitale atypique, ouvrant
ainsi pour la première fois à la Russie la voie de la Baltique et du monde
Européen par les mers. Elle porte en elle les traces de cette longue histoire,
qui l’a liée pour trois siècles à la dynastie des Romanov, pour le meilleur et
pour le pire.
Entièrement
bâtie sur des terrains marécageux, elle repose comme Venise sur une forêt de
pilotis qui ont permis de l’ancrer dans les méandres des innombrables bras de
la Neva.
A
quelques kilomètres de là, se trouve Peterhof dont Pierre le Grand voulut faire
l’égale du château de Versailles, en arrivant même à le surpasser.
Pénétrer
dans cette mégalopole de 5 millions d’habitants avec Camel Bike, nous demande
beaucoup de concentration, sans compter sur les explications plutôt
fantaisistes obtenues auprès des habitants qui hésitent à s’accorder sur la
direction à prendre
! Petite halte devant une enseigne bien connue !
Nous
fiant à notre propre vision de la boussole, nous finissons par arriver chez nos
hôtes, où nous partageons un repas rapide, en attendant une nuit réparatrice. Accueil
paraissant un peu froid par Ievgenei, visage quelque peu sévère et fermé (ce que nous rencontrons chez
beaucoup de russes), mais qui très gentiment se laisse aisément convaincre par sa
compagne Karina, joyeuse, ouverte et souriante, de nous héberger pendant une
semaine complète (la gentillesse et la serviabilité sont des qualités que
nous pouvons apprécier chez de nombreux russes de rencontre…) Notre vélo,
remorque et matériel squattent leur petit balcon, Camel Bike en a le
vertige
et nous nous squattons le tapis de la cuisine entre la table et le frigo. Les
nuits ne sont pas très reposantes compte tenu de la chaleur anormale qui règne
sur Saint Petersbourg. Heureusement, quelques orages éclateront durant la
semaine, qui rafraîchiront bien l’atmosphère.
Pour
se rendre dans le centre de Saint Petersbourg, depuis Kupcino, nous prenons les
bus, tramways et métro qui sillonnent
cette ville, et nous permettent de traverser des cités souvent lugubres tout au
long du trajet qui nous occupe une bonne partie de la journée (3 heures environ
par jour qui nous permettent de rencontrer une foule de gens très différents)
.
A
signaler que le métro de cette ville est l’un des plus profonds du monde, l’un
de ses stations s’enfonçant à plus de 90 mètres de profondeur. Ceci est dû au
fait que les terrains sont très marécageux, et que les ingénieurs ont creusé pour atteindre la couche de granit
ferme.
En
plus d’être traversée par la Neva et ses nombreuses dérivations, Saint
Petersbourg est parcourue de canaux qui permettent d’avoir une vue différente de
celle que permet la balade à pied. Nous profitons d’un petit bateau pour
découvrir par la voie des eaux, « cette Venise du Nord » dont bien
des perspectives n’ont rien à envier à Venise elle-même.
L’une
des 4 gares de Petersbourg que nous visitons est un modèle d’architecture
ferroviaire unique en son genre. Petersbourg est un nœud ferroviaire, 4 gares
permettent de rejoindre l’Europe par les pays Baltes, mais aussi la Russie et
l’extrême orient par le transsibérien.
Petersbourg
est parcourue de grandes avenues (les Prospeckts ou Perspectives) bien avant quele baron Hausmann ait aéré les perspectives
de Paris. En parcourant ces Perspectives, dont Nevski Prospeckt, l’une des
principales, nous pouvons contempler de beaux bâtiments arts déco, arts
nouveaux et autres arts… tels que la maison Singer, ou la Maison Fabergé.
Au
détour d’une rue, nous nous arrêtons pour choisir un petit vêtement
d’hiver
pour Camel Bike avant d’affronter les rigueurs sibériennes ! Nous lui présentons un copain pour un
éventuel clonage, mais il fait le timide. Nous lui présentons aussi de
nouvelles roues de compet !, mais il fait la moue, probablement traumatisé
par ses aventures récentes avec des roues infidèles !
Saint
Petersbourg est aussi l’une des places de Russie où se concentrent le plus d’églises
de tous les styles, dont la très néo-classique Cathédrale de Kazan.
La foi est
très présente en Russie, la ferveur
religieuse est particulièrement visible dans cette cathédrale, où jeunes et
moins jeunes viennent vénérer les icones qui y sont conservées, ou acheter des
images pieuses dans les petits kiosques que l’on trouve souvent dans ces
églises.
U
ne jolie petite mosquée rappelle que les pouvoirs en place depuis des
siècles ont aussi voulu ménager les autres cultes pratiqués par les autres
peuples, aux frontières de l’empire.
Une autre curiosité de Saint Petersbourg
est « l’église du Sauveur sur le Sang Versé » ! Cet immense
gâteau à la crème, au premier abord surprenant, fait tout d’abord penser à la
Sainte Famille de Barcelone.
Mais en faisant le tour maintes fois, à pied ou en
bateau, nous finissons vraiment par être complétement séduits par sa beauté et
la richesse de sa décoration extérieure et intérieure. L’intérieur est
notamment constitué uniquement de fresques en céramiques colorées d’une finesse
incroyable,
comparable à celle des mosquées de Cordoue ou de Grenade. Certaines visiteuses font d’ailleurs la confusion !
La
Neva fait probablement de Saint Petersbourg une des stations balnéaires les
plus septentrionales, en attestent les nombreux baigneurs qui barbotent dans ses
eaux, devant la Cathédrale Saint Pierre et Saint Paul.
Dans
la cathédrale Saint Pierre et Paul, ont été rassemblées (on voudrait dire "pêle-mêle"!) les tombes de toute la
dynastie Romanov, de Pierre le Grand à Nicolas II, dont les cendres ont été
rapatriées récemment avec celles des membres de sa famille exécutés
sommairement après la Révolution de 1917.
Dans
la rue de cette ville luxueuse, on rencontre aussi les « soutiers »
qui travaillent derrière le décor, marchands ambulants, figurants de cette immense pièce de théâtre qu'est Petersbourg
En continuant à se promener on rencontre aussi, comme dans d’autres endroits des jeunes filles, légères et (très) court vêtues s’entraînant à prendre la pause mannequin ! Nous verrons souvent ce genre de scène se reproduire dans la ville.
La
visite de Peterhof ne peut laisser indifférent. Ce château que Pierre 1er
a voulu à l’égal de Versailles, est surtout renommé pour ses fontaines
innombrables, au décor de cuivre et de bronze incroyables d’ingéniosité
projetant dans les airs l’eau pompée à 25 kilomètres, sur la colline de Ropcha
et acheminée par un système de canaux et d’aqueducs sophistiqués.
Regorgeant de
dorures, il nous a semblé un tantinet prétentieux et ostentatoire mais très
apprécié des mariés.
Il
est coutume que les mariés louent d’énormes limousines et se fassent
photographier devant des monuments réputés : églises, palais, châteaux,
statues, monuments divers en buvant à chaque arrêt pour fêter dignement
l’événement.
Notre
dernière visite est pour le musée ethnographique dont il serait long de décrire
les trésors mais qui est un modèle du genre. C’est un des plus grands musées ethnographiques
du monde dont l’ambition est de rassembler tous les peuples de la Russie
classés selon les régions. Les commentaires succincts en anglais sont très
largement suffisants pour mesurer la
diversité du peuple russe et des pays avoisinants.
Bonjour,
RépondreSupprimertoujours un grand plaisir à vous lire et à voyager avec vous...
Amicalement
Nicolas
PS : Philippe vient de quitter le CHU...