Résumé cyclo-pédalistique (kilomètres parcourus: 4594 km; kilomètres pédalés:
2047 km; collecte pour Handichiens: 415
€, soit une oreille du chien) :
22/06 :…..Narva à la maison de Ludmilla
23/06 :….. de la maison de Ludmilla à Saint Petersburg
24/06 à 29/06:….. Pause à Saint Petersburg (voir le diaporama)
22/06 :….. de Narva à la maison de Ludmilla
Une
grosse pluie est tombée en début de nuit, mais ce matin il fait beau. Malgré
tout, la nuit n’a pas été très sereine pour nous deux. Nous bouclons les
sacoches et nous partons de notre hôtel pour enfin (peut-être ?),
« passer à l’Est ». Ce passage, si banal qu’il puisse être, n’es en
pas moins important pour nous qui le préparons depuis des mois.
Le pont frontière de Narva-Kingisepp |
Avec un petit
pincement au cœur, nous quittons nos repéres pour franchir la frontière
barbelée qui nous sépare de « l’autre coté », sous l’œil sévère des
divers douaniers et policiers qui sont chargés de faire régner l’ordre dans un
tel lieu ! Le creux au ventre, nous engageons le tandem dans un étroit
corridor et un portique de contrôle, sans oser faire une photo devant la mine
figée de la policière qui ne nous encourage guère. Nous réécrivons par trois
fois notre précieux sauf conduit qui nous suivra durant tout notre voyage en
Russie. Le tactactactac du tampon qui s’abat dessus nous rassure : nous
sommes autorisés à passer, avec le tandem. A nous la Russie. De part et d’autre
de la Narva, 2 citadelles s’affrontent : Narva à l'Ouest et Kingissep à l'Est que nous traversons sous les regards des premiers russes
que nous croisons alors que nous prenons la direction tant attendue de Saint
Petersbourg.
La route est à nous |
La
route est à nous, avec ses camions innombrables, ses voitures, ses bus qui
roulent très vite et dangereusement pour certains d’entre-eux et surtout … pour
nous.
Nous analysons très rapidement les scénarios qui peuvent se
présenter à nous sur nos deux roues:
-
1° Nous roulons
sur la droite de la chaussée et nous sommes seuls donc tranquilles. (0% de
chance)
-
2° Nous roulons
sur la droite de la chaussée et une voiture arrive en face. 2 scénario se
présentent alors :
o
1-1° Elle est
seule : nous continuons (à peu près tranquillement) et nous la croisons.
o
1-2° Elle est
suivie par d’autres voitures. Si l’une d’elle la double, nous devons alors
regarder d’autres scénarios :
§ 1-2-1° Nous avons la place pour nous ranger sur
la bande d’arrêt d’urgence « piste cyclable ». Nous continuons (à peu
près tranquillement) et nous les croisons.
§ 1-2-2° Nous n’avons la place pour nous ranger
sur cette bande d’arrêt d’urgence. Nous entamons le bas côté et nous les
croisons.
MAIS, dans tous les cas, et quoiqu’il arrive, il est nécessaire de regarder d’autres
scénarios :
o
2-1° Nous
sommes suivis par une voiture. Nous devons alors regarder d’autres
scénarios :
§ 2-2-1° Son intention est de nous doubler par la
gauche. Nous continuons à peu près tranquillement, soit sur la chaussée, soit
sur la bande d’arrêt d’urgence, soit sur le bas coté et nous croisons les
doigts pour que sa passe correctement.
§ 2-2-2° Son intention est de nous doubler par la
droite. (NDLR : ce scénario qui semble atypique, voire exotique, est à
envisager malgré tout sereinement, et ce, en quelques fractions de
secondes !). Nous continuons comprenons dans ces fractions de secondes,
que la situation pourra peut-être s’améliorer lorsque toute ce petit monde sera
passé. Nous retenons notre souffle, nous maintenons la trajectoire dans la
mesure du possible, et ceci exclusivement sur la chaussée. Lorsque tout sera
rentré dans l’ordre, nous nous arrêterons exclusivement sur la bande d’arrêt d’urgence,
ou sur le bas coté, ou dans le fossé et nous tenterons alors de reprendre nos
esprits.
Ces
scénarios, schématisés à l’excès doivent probablement pouvoir être déclinés
avec d’autres variations à la mode russe, selon les provinces. De fait, la
bande (blanche) d’arrêt d’urgence qui nous sert de piste cyclable, est tout à
fait fantaisiste. La conduite d’Hub, le coup d’œil acéré de Sylv, nous
permettent d’éviter les nids de poules, les éclats de verre et les écueils tant
redoutés par les cyclistes du monde entier. Heureusement, depuis des semaines
nous avons suivi un entraînement progressif en traversant la Pologne et les
pays Baltes !
La
route traverse sur des dizaines de kilomètres la forêt, sans que nous
rencontrions ni village ni maison. Après 2 tentatives manquées pour trouver un
fantomatique motel, promis par des passants que nous avons interrogés, nous
finissons alors que la fatigue nous gagne après avoir parcourus 90 kilomètres,
par demander un petit coin de jardin à homme qui arrose son petit jardin, et sa
grosse Mercedes ! A notre grande satisfaction, il nous propose de planter
la tente dans son jardinet, et…. de nous inviter tout simplement à partager le
repas avec sa Maman et sa sœur. Soirée chaleureuse passée à échanger, par
l’intercession d’un dictionnaire Russo-germanique, autour de leur vie
quotidienne, dans la maison toute simple mais si accueillante de Ludmila, sa maman.
Cette dernière,
après avoir vécu longtemps en Azerbaidjan est venue s’installer dans la régioon
de Petersbourg, son mari étant métallo. Igor, son fils, a quant à lui été
policier, ce qui lui a permis de « visiter » plusieurs pays du temps
de l’URSS et notamment certains pays du moyen Orient. Victoria, sa sœur, élève
son petit enfant à la maison tout en suivi des cours à l’Université pour
pouvoir travailler dans l’administration territoriale. Nous allons nous coucher
sous notre petite tente, après avoir bu du muscat de Georgie, et du thé au lait
à la mode Azerie.
Cette première soirée en Russie est un bon présage pour la
suite russe.
23/06 :….. de la maison de Ludmilla à Petersburg chez Ievegeni et Kariina
La
pluie continue à tomber, alors que nous reprenons la route, non sans être auparavant
passés par la case « crevaison ».
Petite halte dans un café, bienvenue pour savourer de délicieuses chocolatines à la saucisse, trempées dans un jus nommé café. Sur les bord de la route, des femmes vendent des bouquets de fleurs, car aujourd'hui est fêtée la Saint Jean dans toute la Russie.
C’est
vers midi, que nous atteignons le panneau nous indiquant que nous venons
d’atteindre les faubourgs de Petersburg. Nous voyons alors concrètement que
sommes arrivés à la première grande étape de notre voyage, au terme de 2 mois
qui nous ont permis de partir de l’Europe méridionale, et de nous immerger très
lentement dans cette Europe de l'Est, en Russie. Nous sommes fiers de nous, c’est le moins que l’on puisse
dire ! Le temps de nous arrêter devant une petite église en bois, nous
sommes abordés par une dame avec un petit foulard sur la tête, qui s’enquiert
de quelque-chose auprès de nous, en russe et part ensuite dans la cour de
l’église.
Quelques minutes plus tard, arrive le pope en tenue qui à son tour
nous demande dans un parfait anglais ce que nous cherchons. Devant notre
surprise, il nous convie à sa table pour partager avec une dizaine d’autres
invités un excellent repas russe, arrosé d’un non moins excellent vin de
Georgie et servi par de bonnes dames russes.
Nous finissons ensuite par un
concert de musique irlandaise au cours duquel nous dégustons du bon whisky
irlandais, dont le Pére Alexandre (c’est son nom), nous offrira une bouteille pour
notre voyage lorsque nous le quitterons quelques heures plus tard.
Nous
finirons par visiter l’église, qui est l’une des seules qui aie été épargnée
par la guerre, alors qu’autour s’étalait un champ de ruines. Le Père Alexandre
répond très gentiment et très simplement à nos (très) curieuses questions, avec
bonne grâce et beaucoup de pédagogie.
Au moment de nous quitter, il essaie
notre tandem avec tout le chargement, et s’en tire au demeurant très bien,
malgré nos craintes de la voir s’étaler devant l’assemblée de ses fidèles
réunis.
Notre présage de chez Ludmilla se confirme ! L’accueil russe fait
chaud au cœur.
Reprenant
la route, au milieu de la circulation de cette grande ville de quelque 5
millions d’habitants, nous parcourons les 40 km qui nous séparent de Kupcino,
le quartier où nous attend Ievegeni, notre couch-surfer de Saint Petersbourg,
en empruntant notamment une autoroute urbaine 2x4 voies dont nous nous extrayons
à grand peine. Le boulevard Lénine qui nous permet de rejoindre le quartier de Kupcino
mesure plusieurs kilomètres, qui nous permettent de traverser des quartiers aux
abords peu encourageant, à première vue.
Le temps de tourner en rond une bonne
heure dans le quartier, sans carte ni GPS, nous finissons par joindre au
téléphone Ievegeni qui vient à notre rencontre. Quelques petites misses au point avec des locaux, sur l'orientation de la carte, et surtout sur l'universalité supposée des points cardinaux!! nous permettent de parfaire notre russe!!!
Il nous avait vus par la
fénêtre du 16éme étage où il habite.
Nous montons le tandem dans l‘ascenseur.
Il est 20 heures, nous sommes enfin à l’abri pour quelques jours.Nous tombons de sommeil, lorsque nous nous endormons vers Minuit, alors qu'il fait encore grand jour
24/06 à 29/06:….. Pause à Saint Petersburg (voir le diaporama)
Premières
impressions : Pétersbourg est une ville somptueuse, qui nous émerveille
sans toutefois nous séduire. Grandiose, époustouflante, élégante, elle
n’apparaît pas riante pour autant aux visiteurs novices que nous sommes.
La
parcourir à pied demande de la constance, et de l’introspection pour ne pas se
laisser par arrêter par sa froideur, et découvrir les trésors que renferment
cette belle « Venise du Nord », aux innombrables canaux, aux
centaines de ponts et aux milliers d’édifices, de batiments et de monuments qui
font la splendeur de cette cité édifiée sur des terres fangeuses et gorgées
d’eau, par Pierre le Grand, dont le génie fit entrer la Russie dans le concert
des nations, après qu’Ivan le Terrible l’eût mise à feu et à sang, permettant
ainsi aux Suédois de la mettre à leur botte pendant plus d’un siécle.
Saint
Petersbourg est située au fond du golfe de Finlande, à l’embouchure de la Neva
arrivant elle-même du lac Ladoga. Cette situation stratégique fit de Saint
Petersbourg une capitale atypique, ouvrant ainsi pour la première fois à la
Russie la voie de la Baltique et du monde Européen par la voie des mers. Elle
porte en elle les traces de cette longue histoire, qui l’a liée pour trois
siècles à la dynastie des Romanov, pour le meilleur et pour le pire.
A quelques kilomètres de là, se trouve Peterhof dont Pierre le Grand voulut en
faire l’égale du château de Versailles, en arrivant même à le surpasser.
Merci pour votre article! Content de voir que vous êtes passé à l'Est, prêt à perfectionner votre russe !!
RépondreSupprimergros bisous, profitez bien de Moscou!
Hug
Nous suivons attentivement vos aventures en russie !!
RépondreSupprimerbises de la part de Elena et Petra
Bel accueil russe!
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