samedi 6 juillet 2013

Nous passons à l’Est

Résumé cyclo-pédalistique (kilomètres parcourus: 4594 km; kilomètres pédalés: 2047 km; collecte pour Handichiens: 415 €, soit une oreille du chien) :
22/06 :…..Narva à la maison de Ludmilla
23/06 :….. de la maison de Ludmilla à Saint Petersburg
24/06 à 29/06:….. Pause à Saint Petersburg (voir le diaporama)

22/06 :….. de Narva à la maison de Ludmilla

   Une grosse pluie est tombée en début de nuit, mais ce matin il fait beau. Malgré tout, la nuit n’a pas été très sereine pour nous deux. Nous bouclons les sacoches et nous partons de notre hôtel pour enfin (peut-être ?), « passer à l’Est ». Ce passage, si banal qu’il puisse être, n’es en pas moins important pour nous qui le préparons depuis des mois. 
Le pont frontière de Narva-Kingisepp
  Avec un petit pincement au cœur, nous quittons nos repéres pour franchir la frontière barbelée qui nous sépare de « l’autre coté », sous l’œil sévère des divers douaniers et policiers qui sont chargés de faire régner l’ordre dans un tel lieu ! Le creux au ventre, nous engageons le tandem dans un étroit corridor et un portique de contrôle, sans oser faire une photo devant la mine figée de la policière qui ne nous encourage guère. Nous réécrivons par trois fois notre précieux sauf conduit qui nous suivra durant tout notre voyage en Russie. Le tactactactac du tampon qui s’abat dessus nous rassure : nous sommes autorisés à passer, avec le tandem. A nous la Russie. De part et d’autre de la Narva, 2 citadelles s’affrontent : Narva à l'Ouest et Kingissep à l'Est que nous traversons sous les regards des premiers russes que nous croisons alors que nous prenons la direction tant attendue de Saint Petersbourg.


La route est à nous

   La route est à nous, avec ses camions innombrables, ses voitures, ses bus qui roulent très vite et dangereusement pour certains d’entre-eux et surtout … pour nous. 
   Nous analysons très rapidement les scénarios qui peuvent se présenter à nous sur nos deux roues:
-       1° Nous roulons sur la droite de la chaussée et nous sommes seuls donc tranquilles. (0% de chance)
-       2° Nous roulons sur la droite de la chaussée et une voiture arrive en face. 2 scénario se présentent alors :

o    1-1° Elle est seule : nous continuons (à peu près tranquillement) et nous la croisons.
o    1-2° Elle est suivie par d’autres voitures. Si l’une d’elle la double, nous devons alors regarder d’autres scénarios :
§  1-2-1° Nous avons la place pour nous ranger sur la bande d’arrêt d’urgence « piste cyclable ». Nous continuons (à peu près tranquillement) et nous les croisons.
§  1-2-2° Nous n’avons la place pour nous ranger sur cette bande d’arrêt d’urgence. Nous entamons le bas côté et nous les croisons.

   MAIS, dans tous les cas, et quoiqu’il arrive, il est nécessaire de regarder d’autres scénarios :

o    2-1° Nous sommes suivis par une voiture. Nous devons alors regarder d’autres scénarios :
§ 2-2-1° Son intention est de nous doubler par la gauche. Nous continuons à peu près tranquillement, soit sur la chaussée, soit sur la bande d’arrêt d’urgence, soit sur le bas coté et nous croisons les doigts pour que sa passe correctement.
§ 2-2-2° Son intention est de nous doubler par la droite. (NDLR : ce scénario qui semble atypique, voire exotique, est à envisager malgré tout sereinement, et ce, en quelques fractions de secondes !). Nous continuons comprenons dans ces fractions de secondes, que la situation pourra peut-être s’améliorer lorsque toute ce petit monde sera passé. Nous retenons notre souffle, nous maintenons la trajectoire dans la mesure du possible, et ceci exclusivement sur la chaussée. Lorsque tout sera rentré dans l’ordre, nous nous arrêterons exclusivement sur la bande d’arrêt d’urgence, ou sur le bas coté, ou dans le fossé et nous tenterons alors de reprendre nos esprits.
   
   Ces scénarios, schématisés à l’excès doivent probablement pouvoir être déclinés avec d’autres variations à la mode russe, selon les provinces. De fait, la bande (blanche) d’arrêt d’urgence qui nous sert de piste cyclable, est tout à fait fantaisiste. La conduite d’Hub, le coup d’œil acéré de Sylv, nous permettent d’éviter les nids de poules, les éclats de verre et les écueils tant redoutés par les cyclistes du monde entier. Heureusement, depuis des semaines nous avons suivi un entraînement progressif en traversant la Pologne et les pays Baltes !
   La route traverse sur des dizaines de kilomètres la forêt, sans que nous rencontrions ni village ni maison. Après 2 tentatives manquées pour trouver un fantomatique motel, promis par des passants que nous avons interrogés, nous finissons alors que la fatigue nous gagne après avoir parcourus 90 kilomètres, par demander un petit coin de jardin à homme qui arrose son petit jardin, et sa grosse Mercedes ! A notre grande satisfaction, il nous propose de planter la tente dans son jardinet, et…. de nous inviter tout simplement à partager le repas avec sa Maman et sa sœur. Soirée chaleureuse passée à échanger, par l’intercession d’un dictionnaire Russo-germanique, autour de leur vie quotidienne, dans la maison toute simple mais si accueillante de Ludmila, sa maman. 


Cette dernière, après avoir vécu longtemps en Azerbaidjan est venue s’installer dans la régioon de Petersbourg, son mari étant métallo. Igor, son fils, a quant à lui été policier, ce qui lui a permis de « visiter » plusieurs pays du temps de l’URSS et notamment certains pays du moyen Orient. Victoria, sa sœur, élève son petit enfant à la maison tout en suivi des cours à l’Université pour pouvoir travailler dans l’administration territoriale. Nous allons nous coucher sous notre petite tente, après avoir bu du muscat de Georgie, et du thé au lait à la mode Azerie.    




   Cette première soirée en Russie est un bon présage pour la suite russe.

















23/06 :….. de la maison de Ludmilla à Petersburg chez Ievegeni et Kariina

   La pluie continue à tomber, alors que nous reprenons la route, non sans être auparavant passés par la case « crevaison ».











Petite halte dans un café, bienvenue pour savourer de délicieuses chocolatines à la saucisse, trempées dans un jus nommé café. Sur les bord de la route, des femmes vendent des bouquets de fleurs, car aujourd'hui est fêtée la Saint Jean dans toute la Russie.


   

C’est vers midi, que nous atteignons le panneau nous indiquant que nous venons d’atteindre les faubourgs de Petersburg. Nous voyons alors concrètement que sommes arrivés à la première grande étape de notre voyage, au terme de 2 mois qui nous ont permis de partir de l’Europe méridionale, et de nous immerger très lentement dans cette Europe de l'Est, en Russie. Nous sommes fiers de nous, c’est le moins que l’on puisse dire ! Le temps de nous arrêter devant une petite église en bois, nous sommes abordés par une dame avec un petit foulard sur la tête, qui s’enquiert de quelque-chose auprès de nous, en russe et part ensuite dans la cour de l’église. 
Quelques minutes plus tard, arrive le pope en tenue qui à son tour nous demande dans un parfait anglais ce que nous cherchons. Devant notre surprise, il nous convie à sa table pour partager avec une dizaine d’autres invités un excellent repas russe, arrosé d’un non moins excellent vin de Georgie et servi par de bonnes dames russes.













Nous finissons ensuite par un concert de musique irlandaise au cours duquel nous dégustons du bon whisky irlandais, dont le Pére Alexandre (c’est son nom), nous offrira une bouteille pour notre voyage lorsque nous le quitterons quelques heures plus tard. 

Nous finirons par visiter l’église, qui est l’une des seules qui aie été épargnée par la guerre, alors qu’autour s’étalait un champ de ruines. Le Père Alexandre répond très gentiment et très simplement à nos (très) curieuses questions, avec bonne grâce et beaucoup de pédagogie. 


















Au moment de nous quitter, il essaie notre tandem avec tout le chargement, et s’en tire au demeurant très bien, malgré nos craintes de la voir s’étaler devant l’assemblée de ses fidèles réunis. 


Notre présage de chez Ludmilla se confirme ! L’accueil russe fait chaud au cœur.
   





Reprenant la route, au milieu de la circulation de cette grande ville de quelque 5 millions d’habitants, nous parcourons les 40 km qui nous séparent de Kupcino, le quartier où nous attend Ievegeni, notre couch-surfer de Saint Petersbourg, en empruntant notamment une autoroute urbaine 2x4 voies dont nous nous extrayons à grand peine. Le boulevard Lénine qui nous permet de rejoindre le quartier de Kupcino mesure plusieurs kilomètres, qui nous permettent de traverser des quartiers aux abords peu encourageant, à première vue. 

Le temps de tourner en rond une bonne heure dans le quartier, sans carte ni GPS, nous finissons par joindre au téléphone Ievegeni qui vient à notre rencontre. Quelques petites misses au point avec des locaux, sur l'orientation de la carte, et surtout sur l'universalité supposée des points cardinaux!! nous permettent de parfaire notre russe!!!

Il nous avait vus par la fénêtre du 16éme étage où il habite. 






Nous montons le tandem dans l‘ascenseur. Il est 20 heures, nous sommes enfin à l’abri pour quelques jours.Nous tombons de sommeil, lorsque nous nous endormons vers Minuit, alors qu'il fait encore grand jour


24/06 à 29/06:….. Pause à Saint Petersburg (voir le diaporama)
   Premières impressions : Pétersbourg est une ville somptueuse, qui nous émerveille sans toutefois nous séduire. Grandiose, époustouflante, élégante, elle n’apparaît pas riante pour autant aux visiteurs novices que nous sommes. 
La parcourir à pied demande de la constance, et de l’introspection pour ne pas se laisser par arrêter par sa froideur, et découvrir les trésors que renferment cette belle « Venise du Nord », aux innombrables canaux, aux centaines de ponts et aux milliers d’édifices, de batiments et de monuments qui font la splendeur de cette cité édifiée sur des terres fangeuses et gorgées d’eau, par Pierre le Grand, dont le génie fit entrer la Russie dans le concert des nations, après qu’Ivan le Terrible l’eût mise à feu et à sang, permettant ainsi aux Suédois de la mettre à leur botte pendant plus d’un siécle.  
Saint Petersbourg est située au fond du golfe de Finlande, à l’embouchure de la Neva arrivant elle-même du lac Ladoga. Cette situation stratégique fit de Saint Petersbourg une capitale atypique, ouvrant ainsi pour la première fois à la Russie la voie de la Baltique et du monde Européen par la voie des mers. Elle porte en elle les traces de cette longue histoire, qui l’a liée pour trois siècles à la dynastie des Romanov, pour le meilleur et pour le pire.
   A quelques kilomètres de là, se trouve Peterhof dont Pierre le Grand voulut en faire l’égale du château de Versailles, en arrivant même à le surpasser.


  


   











3 commentaires:

  1. Merci pour votre article! Content de voir que vous êtes passé à l'Est, prêt à perfectionner votre russe !!

    gros bisous, profitez bien de Moscou!

    Hug

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  2. Nous suivons attentivement vos aventures en russie !!
    bises de la part de Elena et Petra

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  3. Bel accueil russe!

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