dimanche 4 mai 2014

Vers la mer de Chine, en route pour les vacances!

Résumé cyclo-pédalistique (kilomètres parcourus: 34763 km; kilomètres pédalés:9801km; collecte pour Handichiens: 2475 €, soit la tête complète ! Le chien commence à prendre du poil de la bête. Les 4 gigots sont à vendre ! (Objectif : 15000 euros, soit la formation complète d’un chien accompagnant)


27/02:….. de Phnom Penh à Ankta Som
Sortie de la ville à l’aube, après avoir salué toute l'équipe de la guest house. 
Un tout début de trajet étonnamment tranquille, mais où tous les véhicules passent effrontément au feu rouge, ceci devant la mine indifférente ou endormie des policiers qui demeurent impassibles, à tel point que nous finissons par mimétisme à faire de même. Nous nous reprenons toutefois rapidement, préférant l’ordre des feux à la galette sous camion. Très vite, vers 6 heures,  la circulation devient une lutte pour la Vie : la nôtre ! Sylv’ a les mains tellement crispées sur le guidon qu’elle n’arrive pas à extraire l’appareil photo pour en témoigner ! Le code (de la route) cambodgien : ne jamais regarder en arrière ou sur le côté, mais toujours devant, la tête vissée droit devant, et là faire du gymkhana entre les véhicules qui doublent à gauche, ceux qui doublent à droite, ceux qui s’arrêtent devant (sans prévenir), ceux qui débouchent de notre droite et nous coupent la route sans un regard, ceux qui viennent de gauche et font de même, ceux qui arrivent en face et doublent en arrivant sur notre file.. et nous obligent à nous rabattre sur le bas-côté s'il y en un, ou s'il n’est pas déjà occupé…. un véritable sport, un art de vivre, une guerre des nerfs, une fatalité, une philosophie… nous ne savons pas le définir, mais nous le pratiquons par nécessité vitale: sortir de Phnom Penh!



 Nous passons devant le Centre anti-corruption du Cambodge, en périphérie de Phnom Penh.

       15 kilomètres et une heure trente pendant lesquels nous retenons notre souffle, pour ressortir indemnes de la capitale, et retrouver, très rapidement dans un contraste saisissant et sans transition aucune la campagne cambodgienne. Ici, nous trouvons pour la première fois depuis bien longtemps un grand canal d’irrigation qui semble récent

















28/02:….. Vat Pho
Nous traversons plusieurs villages musulmans habités par des Chams, où l’école jouxte la mosquée. 

Nous n’arrivons toujours pas à nous lasser du véritable spectacle que nous offrent les véhicules et leur chargement qui arrivent encore et toujours à nous amuser et nous surprendre. 






Du côté des Cambodgiens la réaction est d’ailleurs la même vis-à-vis de nous et de notre étrange équipage. 













Peu à peu apparaît à l’horizon la chaîne des montagnes des éléphants, appelée ainsi parce qu’elle ressemble  à un gros éléphant, mais aussi parce qu’elle renferme une des dernières populations d’éléphants sauvages d’Asie, dont les troupeaux se repartissent entre ce massif et la montagne des Cardamones voisine … Le long de la route, petit artisanat de beaux hamacs et de tapis très colorés, la maîtrise de la maille venant probablement des pêcheurs Chams.





Vente de jeunes noix de coco et de brochettes de grenouilles grillées et bien dodues, couturière, remorque chargée comme d'hab', et qui nous étonne encore,  


Dans une vitrine, nous remarquons qu'un expatrié français vient ici pour aider les Cambodgiens à mieux respirer afin d'arrondir ses fins de mois... (Nous avions déjà vu Depardieu exporter la culture française en Russie en faisant de la pub pour des cuisines intégrées! Alors pas de surprise)
 Aux terrasses des cafés, une écrasant majorité d'hommes réfléchissent



Pendant que les femmes font de la publicité pour le lavage des mains!

 D'autres encore se promènent en vendant des glaces
 petite pose
 De temps à autre, dans les champs, des tombes de riches chinois  sont surmontées d'un tertre
 D'étranges arbres, aux gousses cotonneuses dispersent leur cocons dans les airs. Ces arbres, appelés ici "cotonniers", ont servi à faire du tissage.




  Nous rejoignons la paillote de Phil, au beau milieu d'une épaisse savane. Phil étonnant et massif  Ecossais barbu, natif du Zimbabwe, sa femme Y, et leur fils Thuy nous accueillent pour la nuit. 




 Phil, baroudeur terrien, businessman élevé à l’école Montessori, s’est installé pour y poursuivre un rêve : celui de créer là un grand projet de ferme, plantation d’arbres et éco Lodge. Nous faisons le tour du propriétaire, sur les 10 hectares récemment acquis par Phil qui se plaît à nous montrer chaque parcelle de son domaine, qui pour le moment est un désert de buissons secs, grillés par le soleil. En l’écoutant nous dérouler les moindres détails, le devenir de chaque lopin de terre et de chaque trou d’eau, nous découvrons là un aventurier idéaliste, simple et chaleureux, qui a décidé, pour ne pas laisser faire la Vie à sa place, de la finir en beauté après une vie déjà bien mouvementée. En retournant à la paillotte où il habite avec Y et Thuy, et où il nous héberge, nous avons encore une fois la confirmation, que la Vie appartient à ceux qui savent rêver !  









1/03:….. Kampot
Seulement quelques kilomètres pour atteindre la jolie ville de Kampot, le long de la rivière Kampong Bai, capitale du « meilleur des fruits », le Durian, un énorme fruit piquant de la taille d’un énorme pamplemousse, et contenant des grosses vésicules semblables à des foies de canard !, et au goût très particulier. 
 

Au marché, nous retrouvons ces étals bien particuliers, où les vendeuses se reposent nonchalamment dans des hamacs suspendus au dessus de leur marchandise.
  









De belles étrilles de rivières

Au marché, des orfèvres, travaillent l’or, des marchands proposent en grande quantité poissons de rivières et de mers, crabes et autres crustacés: il est vrai que nous sommes tout près de l’estuaire et la mer n’est qu’à quelques encablures. 

Là encore des villages de pêcheurs occupent les deux rives, et les bateaux colorés sortent à la tombée du jour pour la pêche en mer. 




Ces villages sont là encore occupés par une population essentiellement musulmane, probablement des Chams, la deuxième minorité du Cambodge. Pêcheurs originaires de l’archipel Indonésien, émigrés au Vietnam Sud et Centre il y a des siècles, ils sont aussi connus pour être aussi de très habiles orfèvres.
















Notre retour approchant, nous achetons quelques fruits que nous n’avons pas encore goutés, pour satisfaire notre curiosité. Les prix, comme partout au Cambodge sont partout d’une élasticité rare, plus particulièrement quand on est comme nous des « Barangs » (terme désignant les Français pendant la  période du protectorat et plus généralement appliqué à tous les occidentaux).

  2 et 3/03:….. Kep
Un peu de route plein sud, vers la côte pour rejoindre Kep, la ville du crabe.


 L’odeur des frangipaniers y est enivrante. Nous y trouvons des plages de sable blanc ratissées en face des quelques grands hôtels et plus loin, une côte souillée de monceaux de détritus au droit des villages de pêcheurs. Un grand boulevard quasi désert, à 6 voies, bien éclairé par d’immenses lampadaires en forme d’éléphants, dessert les hôtels. De petits chemins poussiéreux et étroits, en latérite et sans lumières permettent aux villageois d’accéder à leurs maisons. Les hôtels (de luxe) sont pour la plupart équipés de piscines, tandis que les habitants des villages transportent et stockent tant bien que mal l’eau, avec des moyens de fortune…deux mondes se côtoient. De nombreux français sont installés sur cette côte, vivant (ou vivotant) du « tourisme paillote » pour la plupart d’entre-eux.
 
Les rues côté "cour"


Les rues côté "fenêtre"
















  Les jeunes partent au collège avec les "ToukTouk Bus"

3/03:….. L’île au Lapins
De jolies petits bateaux rouges et verts font la navette pour transporter les touristes sur cette île recouverte de jungle et bordée de mangroves qui alternent avec une côte rocailleuse, habitée par quelques  pêcheurs et dotée d’un jolie plage abritée sous les cocotiers où sont installés quelques bungalows . Nous faisons le tour de l’île à pied en quelques heures et nous nous baignons dans une eau propre et tiède : un petit air de vacances.


Une barque aux allures de sauterelle



Un hôtel pour l'esprit des ancêtres devant chacune des maisons

Qu'est-ce qu'il ne faut pas inventer.....

.... pour faire rire les enfants

La mangrove et ses "pattes"

Ah, qu'il est doux de ne rien faire....

... quand rien ne s'agite autour de vous


4/03:….. de retour à Kampot



Sur la route, une usine de glace fabrique des pains de glaces "certifiés", ce qui veut dire qu'ils sont fabriqués avec de l'eau osmosée provenant d'une usine de traitement d'eau comme on en trouve en Asie, depuis notre arrivée. 

Les pains de glace sont chargés tels quels

Ici, la glace est pilée avant d'être transportée sur les petites motos
5/03:….. de Kampot à Srae Ambel
La route coupe plusieurs rivières au bord desquelles sont installés de pauvres villages de pêcheurs. La route traverse ensuite des plantations de palmiers à huile et de fruitiers. Le paysage ensuite, est composé de steppes qui ont dû faire l’objet de déforestation et de brûlis dans une époque assez récente, en attestent les souches calcinées que nous voyons dans les champs.






Après 115 kilomètres avec de jolies petites montées en fin de parcours et une crevaison, nous nous arrêtons dans le petit port de Srae Ambel. Sans charme aucun, il semblerait que s’exercent ici certains trafics illicites avec la Thaïlande proche.

Les canettes de boissons en alu font l'objet d'un commerce actif




"LE" restaurant du port




6/03:….. de Srea Ambel à Trapaeng Rung 
Les photos du Prince Sihanouk sont toujours très présentes
 Accompagnés par le lever du soleil nous traversons des paysages bucoliques où poussent de nombreux arbres fruitiers (manguiers, bananiers, noix de cajou). La route se redresse ensuite pendant 50 kilomètres pour franchir le massif des Cardamones, couvert d’une jungle impénétrable… sauf pour les éléphants sauvages ! Aucun village, aucune habitation, sur ces 50 kilomètres de grimpettes et de « grimpatouillettes ». Les pentes sont redoutables, et certaines ne sont pas sans nous rapeller celles de Sibérie, avec en prime une température avoisinant les 45° qui nous fait cuire à petit feu et avaler la mer et ses poissons, tout en cherchant désespérément l’ombre. La forêt impénétrable, où doivent bien grouiller quelques vilaines araignées à pattes velues ou certains serpents verts peu recommandables, ne nous incite pas à y trouver refuge. Par ailleurs, ici aussi on trouve des panneaux incitant à la prudence du fait de la présence potentielle de mines anti-personnelles encore enfouies dans le sol. 

Un chauffeur routier se repose dans un hamac sous son camion (précision: le camion est arrêté!!!)

Cette ombre nous poursuit depuis maintenant des mois




"Mais que font-ils donc avec leur drôle d'engin, dans MA forêt?"


Une campagne d'affichage dissuade de pratiquer la chasse aux éléphants qui vivent encore ici


























En l’absence de guest-house identifiée, nous sommes ravis d’être accueillis chez l'habitant par une famille vivant dans une petite maison toute simple mais pimpante. Nous prenons la douche « à la cambodgienne », et nous dinons royalement sous les étoiles au milieu de la jungle, en compagnie de Tchaïco, la Maman, et Ping Ping le petit garçon de la maison, très absorbé à manipuler frénétiquement son téléphone portable. Le travail du soir, confié par la maîtresse d’école, consiste à retranscrire sur son cahier d’écolier, les paroles d’un chanteur en vogue en guise de dictée, utilisant le téléphone comme un dictaphone.
 Dans ce pays à l’habitat très dispersé, la pédagogie s’adapte à merveille aux conditions locales et aux technologies disponibles.
7/03:….. Trapaeng Rung
Dans le cadre d’un petit projet local d’éco tourisme, nous faisons 4 heures de balade en bateau sur la rivière qui nous permet de nous enfoncer dans la jungle inhabitée, si ce n’est par quelques éléphants, tigres, ours, singes… que nous ne verrons pas, et surtout une myriade d’oiseaux qui nous accompagnent de leurs chants. La forêt est majestueuse, épaisse, généreuse, mais impénétrable. Quelques cabanes de pêcheurs peu après le village, puis seule la nature sauvage. 




Ce bateau, chargé de bambous, redescend vers le village, situé à quatre heures par la rivière
A notre retour, nous sommes fort aimablement conviés à la fête des femmes, par Sonim le responsable de l’éco projet mis en place par les autorités et une O.N.G Cambodgienne, Cet éco projet vise à permettre à la communauté villageoise de développer une activité touristique  autour du massif des Cardamones, et de sa nature sauvage. Ce massif est promis à un avenir touristique sur la base de treks à pied, bateau et V.T.T, de une ou plusieurs journées, avec accueil chez l'habitant dans les villages disséminés dans la jungle.   
 L’accueil des villageois est chaleureux et généreux autour de savoureux petits plats préparés par les femmes. L’ambiance est joyeuse et la bière coule à flots,  Nous participons aux danses, assez statiques au demeurant, qui consistent à tourner en rond autour d’une grande table recouverte de fleurs, sur un rythme simple. Nous sommes entourés par des groupes d’enfants et de femmes enthousiastes et déchaînés. Il est vrai que la bière donne à chacun des talents de danseurs. De petits stands de foire rudimentaires s’installent : petit manège, marchand de glace, tir aux fléchettes sur des ballons, Nous admirons le talent et le calme du forain qui s’interpose entre les tireurs souvent imbibés de bière, et les cibles, pour changer les ballons sur la trajectoire des fléchettes !  Une fois de plus, nous  ne pouvons qu’admirer et envier un tel état d’esprit.






Nous nous endormirons tard dans la nuit, ressassant mentalement ce que nous venons de vivre.
Le refrain qui nous vient en tête : ENFANTS DU CAMBODGE ON VOUS AIME !

 8/03:….. Kho Khong
Au lever du soleil, nous prenons la route pour finir la traversée des Cardamones. La journée est très chaude et nous réserve encore une collection de côtes bien raides mais très calmes dans la jungle sauvage. Nous mouillons la chemise intensément!



















Même les gros camions peinent dans les côtes













9/03:….. Journée à Kho Khong
Kho Khong est une jolie petite ville qui s’étale paresseusement le long de la rivière, à quelque distance de la frontière de la Thaïlande. D’énormes barges recouvertes de bâches vertes, stationnent dans le port fluvial. Nous comprendrons plus tard qu’elles acheminent sable et matériaux pour un grand chantier de barrages à quelques kilomètres en amont, réalisé par … des chinois. Ici encore, la géostratégie de l’eau, menée par les chinois sur toute l’Asie, est en œuvre. Une O.N.G médicale chinoise a pris ses quartiers en réquisitionnant pas moins qu’un grand hôtel du centre de Kho Khong ! Ici encore, les plastiques sont omniprésents.




10, 11 et 12 /03:….. île de Kho Khong
Il nous faut trois heures de bateau pour atteindre la petite île de Kho Khong ourlée d’une  magnifique plage de sable blanc et de cocotiers. Un petit restaurant de quelques tables, une dizaine de paillotes, quatre ou cinq touristes et quelques hamacs se balançant au rythme de la brise légère. Nous jouons à « Papy et Mamie s’entraînent pour le jour J », avec Hahn, la petite fille de la maison qui nous a adoptés. 





 Baignade, pêche, balade en kayak dans la mangrove, lecture : beau moment de contemplation et de bonheur tranquille bercé par le chant des oiseaux et les cris des singes de la forêt limitrophe. Nous rencontrons un couple d’artistes d’ombres chinoises, qui finit un séjour de plusieurs mois en Asie, où ils ont organisé des ateliers de création autour de leur art, dans divers  lieux d’activité sociale. 




Après un embarquement folklorique sur le petit bateau qui nous ramène sur la terre ferme (l’île de Kho Khong n’a pas de jetée, ce qui oblige à se mettre littéralement dans l’eau pour embarquer avec armes et bagages !) nous serons ballotés par les vagues et le vent
.
Il n’en va pas de même des énormes barges et des dragues immenses qui semblent immobiles malgré la mer agitée. C’est ici que sont extraits du fond sableux de la mer par les Chinois, les matériaux de construction du barrage qu'ils édifient sur le rivière qui traverse Kho Khong. 
















13 et 14/03:….. Mai Rut, en Thaïlande
Nous passons la frontière, et nous quittons le Cambodge le vague à l’âme tant nous avons aimé ce pays, ses habitants, ses enfants. Nous avons pris le temps de pénétrer son histoire, souvent dramatique, parfois glorieuse, nous nous y sommes plongés progressivement, pour mieux le cerner et l’apprécier. Nous avons modestement essayé de comprendre les problèmes terribles auxquels il doit faire face aujourd’hui, et les défis qui lui sont lancés. Nous savons que les sourires et la joie de vivre apparente cachent bien souvent la mélancolie et la tristesse. Probablement plus que les autres, ce pays nous a montré comme l’âme d’un peuple se nourrit de son passé. Nous nous sommes sentis envahis d’une impuissance immense devant les forces telluriques invisibles qui façonnent son histoire. C’est probablement au Cambodge que l’essence même de notre voyage, a trouvé son parfum.
Enfants et femmes du Cambodge, on ne pourra pas vous oublier !

Après avoir passé la zone franche qui jouxte la frontière, nous reprenons pied en territoire Thaïlandais, et nous retrouvons le « développement » : frigo pour  les boissons fraiches, collecte des déchets organisée, grandes routes à trois voies, voitures confortables mais trop rapides à notre goût, conduite  à gauche, et toujours le sourire des Thaïs à notre vue, qui lèvent le pouce en guise d’encouragement et de salut, eux qui ont quasiment oublié l’usage du vélo !
Transport en commun transfrontalier vers la zone franche



Les sempiternels papiers à remplir


De nombreux porteurs passent la frontière, transportant légumes et bagages
Les collines qui longent la côte sont couvertes de forêts généreuses, et nous ne résistons par à l’appel de la Mer de Chine pour nous reposer deux jours, après une courte étape dans une petite baie et un écrin de verdure et de fleurs.




15/03:….. Trat, en Thaïlande

Un serpent croise notre route (ou plutôt nous croisons la sienne!)
Peu après le départ, nous rencontrons Katjia et Mirko, respectivement Slovène et Tchèque, deux cyclistes voyageurs au (très) long cours, très chaleureux. Ils sont sur les routes du Monde depuis presque 10 ans, ils transportent avec eux tous leurs « biens ». Leur chargement est impressionnant. Artistes, ils fabriquent des bijoux qu’ils vendent dans les lieux touristiques.  Généreux, humanistes et quelque peu écorchés vifs, ils sont passionnés de lecture et de cinéma, leur culture est très large. Ouverts au monde, révoltés par l’injustice, les discours et poncifs alarmistes assenés à longueur de journée par tous les médias du monde, ils parcourent les routes en ouvrant grands leurs yeux candides, moissonnant des rencontres sur tous les continents. 


Leur chargement est impressionnant. Il est vrai qu'étant sur la route pour des années encore, ils ont tout avec eux, quelque soit le pays où ils se trouvent..


Nous faisons  le ravitaillement avec eux. Au menu des fruits, et encore des fruits...

 Dont les fameux "Durian".


 


La chaleur est torride, et les  collines se succèdent, ce qui nous incite à  faire halte sur une des dernières plages qui nous donne une occasion de nous rafraîchir. Une méduse de passage rajoutera son piquant à la sauce, la mer ici étant peu transparente ! 

La route est bordée d’une végétation luxuriante, peu de villages mais des chiens agressifs qui malheureusement ne semblent pas accablés comme nous par la chaleur.
Trat est une petite ville sans interêt.
16/03:….. Chantaburi, en Thaïlande
Toujours cette chaleur humide et lourde : nous avons l’impression de nous liquéfier littéralement sur place. Nous retrouvons avec joie Katjia et Mirko avec lesquels nous cheminons jusqu’à Chantaburi tout en nous accordant un petit arrêt dégustation de fruits : Durian (le « roi des fruits »), Mafan qui ressemble à un abricot au goût de mangue, Sala joli fruit à peau rouge et piquant avec un gros  noyau à pulpe jaune et au goût légèrement acide. La charmante petite ville de Chantaburi aligne ses vieilles maisons et échoppes en bois dans le quartier chinois le long de la rivière où de nombreux petits restaurants caracolent en lumière.



















17/03:…..Ban Phe, en Thaïlande
Notre route bien agréable et bucolique traverse vergers, marais salants et marécages. De petites échoppes nous offrent leurs spécialités : riz à la noix de coco cuit à la braise dans une feuille de bananier, et nous permet de nous désaltérer avec des fruits épluchés et découpés (ananas et mangues), vendus par des marchands ambulants. L’approche de la côte nous laisse apercevoir les effets dévastateurs du tourisme : défrichage pour laisser place à des grands immeubles sans style aucun et vides de tout habitant, plages envahies par les jet-skis, bateaux à moteurs, embarcations  gonflables, et couvertes de chaises longues et de parasols. Bien difficile de trouver une guest-house dans la petite ville de Ban Phe, où se trouve l’embarcadère pour la petite île très touristique de Samet. Un joli marché bien propre et net, où l’on a envie de toucher et de goûter à tout.
 
Deux têtes de cochons!!
18/03:…..Ban Sarai, en Thaïlande
En route pour nos derniers coups de pédales en Asie : une grosse émotion nous étreint encore devant l’enthousiasme des gens qui lèvent le  pouce. Nous savons que  nous laissons derrière nous ces marques de sympathie, en Asie. Avec nos amis Katjya et Mirko, nous parcourons  une cinquantaine de kilomètres… sur la bande latérale de la voie rapide réservée normalement aux motos et occasionnellement aux vélos. Traversant des grandes villes qui n’en finissent pas, nous sommes mêlés à une  circulation très dense, agitée et bruyante… et toujours cette chaleur accablante.
preuve irréfutable que Sylv pédale..




Un camion de pompiers nous offre.... la douche, tout habillés
A un carrefour, nous sommes arrêtés par un défilé du nouvel an chinois. Pause photo amusante et charmante.








 Nous quittons Katja et Mirko qui montent directement à Bangkok, et nous nous promettons de nous revoir. Nous soufflons un peu en prenant une route transversale et nous retrouvons l’agitation de la voie rapide vers Pattaya, avant de nous poser chez  René, Belge du réseau Warmshower qui nous  accueille chez  lui.
On the road to Bangkok

Au passage, un petit cadeau d'un automobiliste!

Nous ne sommes toujours pas seuls sur la route


 19/03:…..Ban Sarai, en Thaïlande
Une journée pour monter et démonter le tandem, un tour le soir à Pattaya, endroit vulgaire, clinquant et dégradant. Sans commentaires, sinon un profond écœurement devant la banalisation du marché du sexe où viennent même flâner des touristes en famille!




Regarder se coucher le soleil fait oublier le drame qui se joue ici pour des milliers de jeunes femmes
20/03:…..Bangkok, en Thaïlande 
 Acheminement à Bangkok de nos bagages et de notre vélo, et nous expédions notre Camel Bike par avion cargo.
21 et 22/03:…..Ayutthaya, en Thaïlande 
  Découverte de cette paisible ville, au Nord de Bangkok. Elle fut après Sukhotai, la capitale du Siam, au XIVème siècle. Elle connut son apogée au déclin de l’empire Khmer et bâtit des temples inspirés par ceux d’Angkor. Sukhotai fut ensuite éclipsée par Ayutthaya située sur les routes commerciales asiatiques courtisées par les Européens. Elle fut ensuite mise à sac par les Birmans voisins au XVIIIème siècle.
Les temples sont disséminés au beau milieu de vastes parcs, dans toute la « ville-île » entourée de trois rivières  qui l’inondent régulièrement. Beaucoup d’oiseaux (cigognes, ibis, hérons, aigrettes…), survolent le site contribuant à rendre la visite fort tranquille. A la saison des pluies, les temples et cette partie de la ville sont inondés, ce qui permettait  aux guerriers Siams de l’époque de se protéger de toute invasion durant la saison des pluies.
Quelques vues de cette petite ville, ancienne capitale















 




















23 et 24/03:…..Bangkok
« Marché du week-end », le plus grand d’Asie du Sud-Est, M.B.K immense centre commercial planté au centre de BKK, au milieu de gratte-ciels, paradis de la consommation effrénée, le  beau temple Vat Arum décoré de faïences à faire rêver Gaudi ! nous ont  bien occupés pendant  les deux  jours précédant notre  départ. Nous rencontrons pour  la  dernière fois Katjia et Mirko, pour un dernier partage avant leur départ pour la Birmanie et les routes du vaste monde. 
25/03:…..En route pour notre douce France, et un nouveau Voyage

   

Le voyage en musique