dimanche 30 juin 2013

Roule ma Poule

Résumé cyclo-pédalistique (kilomètres parcourus: 4414; kilomètres pédalés: 1880; collecte pour Handichiens: 415 €, soit une oreille du chien) :
14/06 :…..Tallin  T.M
15 au 17/06 :….. La côte Nord, à l’Est de Tallin, retour sur Tartu T.M
18/06 :….. Tartu à Kasepaa, lac de Peipsi
19/06 :….. Kasepaa  à Joehvi
20/06 :….. Joehvi à Narva
21/06 :….. Pause à Narva
NDLR : T.M signifie « tourisme motorisé , avec le vélo dans le coffre d’une voiture » (voir explications plus loin)

14/06 : Tallin
Nous troquons la roue « colissimo » contre une roue DHL, et de guerre lasse, dans l’attente de la livraison, nous décidons de faire contre mauvaise fortune bon cœur, en faisant un petit tout à Tallin et au parc naturel  de Lahema qui aurait échappé à notre grand regret à notre curiosité si notre programme n’avait pas été bouleversé.
Nous faisons un faux départ pour déporter, avec la roue cassée, Camel Bike vers le camping des 4 roses.







Petit passage au musée de la Glace, avant d’arpenter les rues en pente (ô surprise dans ce plat pays !) de la ville médiévale de Tallin, très prisée des touristes mais qui réserve quelques ruelles calmes à l’abri des remparts. Plus que dans les autres capitales baltes, l’influence russe et orthodoxe se fait sentir et présage de l’atmosphère que nous retrouverons à l’Est.









Moins industrieux que Riga, le port de Tallin n’en est pas moins très animé et le sort des campeurs n’a rien à lui envier (camping cars serrés comme dans un boîte à sardine, à une encablure du port industriel).



15/06 au 17/06: Le parc de Lahema, à l’Est de Tallin
La côte déroule ses plages de sable fin, dans les herbes et les marais, abritant canards et huîtriers pies. Nous sommes séduits par le village de Vergi, qui après un gros orage nous ravit avec ses toits de chaumes que nous n’avons pas encore vus auparavant. Les maisons datent du 19éme siècle, le chaume qui les recouvre provient des îles au large de la côte, vestiges de quelques moraines des derniers glaciers Finlandais qui se sont retirés il y quelques 9000 années.


Nous plantons la tente dans un camping improvisé dans un jardin, où les moustiques et les « midges » (petites mouches minuscules et piquantes, spécialement dédicacées à Lilou et Hug, souvenir d'IRLANDE), nous laissent peu de répit pendant le diner, alors que le soleil fait semblant de se cacher derrière la ligne d'horizon.



Sylv met sa tenue de soirée pour amener du piquant à la situation.










Ce petit coin de côte, tout proche de la Finlande, fût particulièrement surveillé pendant la période soviétique : bateaux mis sous clefs, habitants sous haute surveillance, et qui trouvèrent refuge en ville. Cet endroit qui semble perdu, est malgré tout desservi toute l’année, la route dégagée malgré les -10°/-20° hivernaux (-30° parfois).  On trouve de nombreuses cheminée de saunas, attenant aux petites maisons qui s’étalent tout au long de la route.
La forêt est la principale ressource de l’Estonie et le bois y trouve de nombreuses utilisations, depuis la construction jusqu’à la production d’énergie électrique. L’Estonie est d’ailleurs en train de construire une chaudière de « troisième génération » fonctionnant au bois, avec entre autre le concours de techniciens et d’ingénieurs français. Cette forêt abrite aussi de nombreuses espèces animales : orignaux, loups, lynx et ours, dont aucun n’aura la bonne idée de croiser notre chemin.
De retour à Tartu, nous accueillons notre « roue DHL ». Merci à Paul Domela (un VRAI professionnel du vélo), pour sa grande réactivité, sans qui (et sans le staff de la G.M.A: Gégé Mécanique Assistance": Gégé et Eliott), nous n'aurions pas pu gérer cela à distance.


Après quelques angoisses et réglages en catastrophe, à 9 heures du soir juste avant la fermeture des magasins, notre Camel Bike est enfin prêt à reprendre la route !
Nouvelle nuit dans notre jardin des « 4 roses » (la bande de 4 copines qui tiennent la Guest House dans le jardin de laquelle nous avons planté la tente) avant un nouveau départ vers le Nord et la frontière russe, avec notre nouvelle roue !  

18/06: de Tartu au lac de Peipsi 
Nous prenons la route de Saint Petersbourg, sous un ciel gris et menaçant qui nous oblige, au plus fort d’un orage de grêle violent à nous réfugier dans un abri bus, qui nous offre avec générosité son toit de tôle pour nous abriter des grêlons qui ne tardent pas à tomber, et des éclairs qui zèbrent le ciel. 




Pour attendre l’accalmie, nous nous régalons de fraises très goûteuses, achetées … en face de notre abri bus, à un marchand ambulant qui, lui aussi, attend que la pluie cesse pour installer à nouveau son étal replié en catastrophe.

A partir de maintenant, c’est promis : nous porterons un regard bienveillant et respectueux sur tous les abri-bus sur notre chemin. L’abri bus est au randonneur cycliste SDF, ce que le refuge de montagne est au berger : un havre de paix, la porte du paradis… Vive le Mouvement Mondial de Défense des Abris Bus, patrimoine mondial de l’Humanité
Après avoir pédalé une soixantaine de kilomètres, nous nous arrêtons au bord du lac de Peipsi, dans le village de Kasepaa. Ce lac, le deuxième plus grand de Russie après le lac Ladoga, est une frontière naturelle entre l’Estonie et la Russie dont nous apercevons, avec une certaine émotion, les rives à quelques kilomètres. Le coin de camping est un petit coin de paradis (toilette, eau douce, lever de soleil à 2 heures du matin).





      
 19/06: du lac de Peipsi à Johvi 
Plus tout à fait en Estonie, pas encore en Russie. A partir de Kasepaa, les apparences semblent basculer : villages rues aux maisons en bois très simples, souvent aux toits de tôles ; églises et cimetières/parcs orthodoxes russes des « vieux croyants », Babouchkas pieuses portant le foulard, et ayant le russe comme langue usuelle. Jusqu’à présent, seuls les vestiges de l’époque soviétique rappelaient que nous venions de traverser des pays marqués  par cette époque révolue. Maintenant, nous sommes dans un présent russophone, bien réel, et pour longtemps.







Sur la route qui longe le lac, nous trouvons de petites échoppes où des pêcheurs  vendent les poissons qu’ils ont auparavant fait sécher dans des étuves chauffées avec des branchages encore verts : brêmes, perches au goût et à la chair délicieusement  parfumés. 















En lisant la plaquette en russe de notre voyage, un pécheur nous offre 2 concombres en guise de cadeau de bienvenue 


















Beaucoup de charme désuet sur cette côte, jusqu’à atteindre Johevi, qui pour sa part n’en a aucun. Heureusement, nous trouvons une chambre, faute de camping, dans un hôtel délicieusement "soviet style":  escalier en fer rouillé, que j'escalade aisément !avec le tandem sous le bras,


 « hygiaphone » à l’accueil mais propreté simple et largement suffisante pour nous, S.D.F de la route!.  





20/06: du lac de Peipsi à Johvi
De Johvi, nous reprenons la E20 en direction de Narva. Frôlés par les camions qui se succèdent à un rythme infernal, nous essayons d’échapper avec une fortune diverse pour le moment, à un accrochage, voire même en empruntant des chemins de traverse! 
Les dangers des chemins de traverses!!


Panneau indiquant un chemin de traverse!!!







Plutôt que de rejoindre directement Narva, nous montons plutôt au Nord pour atteindre Narva Joehsu, à l’embouchure de la rivière Narva, qui marque la frontière avec la Russie. D’abord déserte, cette côte commence à être habitée à quelques kilomètres de Narva.


Nous découvrons alors de vieilles maisons délabrées, mais pourtant habitées, et surtout de vieux immeubles et de non moins vieilles usines, toutes aussi désaffectées, témoins d’une époque où le productivisme était le maître mot de toute cette région.






La reconstruction bat son plein : ces témoins sont pour leur part, peu à peu remplacés par de nouveaux hôtels-spas, témoins à leur tour d’une autre époque où les maîtres mots ont changé. La roue ou la révolution ? That’s la question !
Nous atteignons l’extrémité de la côte Estonienne, et du bar où nous buvons notre bière quasi quotidienne, nous apercevons à portée de nageur, la rive droite de la Narva : nous avons atteint la Russie!!!!, avec notre petit vélo dans la tête.



Demain sera un autre jour, alors que nous franchirons la frontière russe, après en avoir atteint la rive avec nos gros mollets, et notre volonté d’y arriver par nos propres moyens.
L’arrivée quelques instants plus tard dans Narva nous fait plonger radicalement dans l’ambiance russe. Hormis le pizzaiole Suédois qui nous accueille avec le sourire, les regards sont plutôt fermés, à l’instar des immeubles de cette cité radieuse.....


21/06: Narva

Petite ville sans (aucun) charme, habitée à 95% par des russes, Narva offre un contraste saisissant avec le pays que nous venons de traverser, et que nous nous apprêtons à quitter : les sourires estoniens, le charme des maisons sont déjà bien loin. 


Une certaine tension intérieure proche de l’inquiétude nous habite à l’idée de savoir que demain, nous passerons « de l’autre côté ». Heureusement, 2 piliers de bar tatoués, qui attaquent leur troisième bière (1 litre à chaque verre), nous offrent bien aimablement des morceaux de poissons séchés fortement odorants, que nous avalons avec notre cappucino fortement crémeux : l’exotisme est dans notre tasse.   
En sirotant celui-ci, nous apercevons le pont, que nous franchirons demain, si les autorités nous en laisse la possibilité. Le marchand de sable passe, mais il a du mal à nous endormir, après avoir bouclé nos sacoches pour la dernière fois en Europe!


4 commentaires:

  1. Bonjour Hubert et Sylvie,
    nous vous remercions pour la belle carte postale que nous avons reçue jeudi. Maintenant, on va partir en vacances. Nous essaierons de voir votre progression pendant l'été et nous vous recontacterons à la rentrée. Roulez-bien et à bientôt.
    Tous les élèves de la classe.

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  2. Mam, tu es prête à venir en Jordanie, tu sais déjà comment porter le sheish !

    Merci pour votre article, j'ai presque ressenti une certaine nostalgie lors de la description des midges irlandaises!

    gros bisous et bonne route !

    Hug

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  3. Je pense que l'abri bus n'était pas assez robuste et que les grelons vous ont un peu tapé sur la tête car le Pepsi ce n'existe pas dans la nature!
    En tout cas, toute cette eau et cette verdure, ca nous fait réver!
    Cécé

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  4. Contente de vous savoir passés à l'Est, de "l'autre côté"! Vous l'avez bien mérité, à vous la suite de l'aventure!

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