mardi 29 octobre 2013

Pekin: la Longue Marche (2eme manche)




 Du 31/09 au 9/10:….. Pékin
Ce matin un gros orage éclate, une longue pluie matinale nous oblige à … ne pas partir trop vite après le petit déjeuner. Le temps finissant par s’éclaircir, et nous nous mettons en route pour plusieurs heures de foule cyclo-pédalistique pour fêter le premier jour de la « Golden Week » avec plusieurs millions de pékinois. 
Ce premier jour marque le début de la semaine de congés chinois, à l’occasion de la fête nationale chinoise. Pékin est donc noire de monde. Une foule impressionnante déambule dans les rues, décorées de ballons, de guirlandes à dominante rouge, de drapeaux et de lanternes rouges, elles-aussi. Toutes les rues sont illuminées, même la place Tien AnMen porte une magnifique corbeille de fruits multicolore.


Les chinois eux-mêmes portent les habits de fête, les joues de beaucoup d’entre-eux sont tatouées du drapeau chinois, celui qui flotte partout dans la ville. Cette foule de plusieurs centaines de milliers de piétons envahit tous les espaces dans et autour de la place et de la cité Interdite uI regorge de visiteurs. 

C’est le moment que Joanne, une amie cinéaste de Christine choisit pour faire un film avec nous ! Initiative hardie : par la fenêtre d’un taxi, elle nous filme en continu durant tout le trajet autour de la place, après avoir écrit avec Christine une scénario de pro pour déjouer les pièges de la circulation qui est fortement réglementée sur Pékin, d’autant plus en ce jour d’affluence exceptionnelle où 1,5 milliards de chinois prend la route, le train, l’avion … pour célébrer la fête nationale! Zoe même est requise pour la manip, servant d’assistante à Joanne dans le taxi. 

Nous roulons tout d’abord au milieu d’une armée de véhicules à 2, 3 ou 4 roues, klaxonnant allégremment. Les véhicules que l’on rencontre depuis notre arrivée en Chine sont des trésors d’imagination, sur ou dans lesquels, des conducteurs font des prouesse d’équilibristes dignes du meilleur cirque. 








L’apothéose advient lorsque Joanne nous propose de nous interviewer devant la porte de la Cité Interdite. Pour y arriver, nous circulons à pied avec le tandem, au milieu d’une foule bruyante et joyeuse, en essayant de nous frayer un chemin derrière la caméra de Joanne. Moment intense de bain de foule !  

Pour finir, nous remontons la grande avenue devant la place Tien AnMen, sur une piste cyclable tellement large (elle doit faire au moins 10 mètres de largeur), que le nombre de vélos et scooters électriques qui y circulent ne nous impressionne pas. 









Défiler devant la photo du Grand Timonier, livrés à la curiosité de centaine de milliers de gens venus là pour visiter son mausolée, restera dans nos mémoires.
A Pékin, les cyclistes ont leur place, au même titre que les autres moyens de déplacements. Si ceux-ci doivent se « colleter » avec les voitures et les bus, chacun respecte pourtant l’autre. On roule vite ici, et dans tous les sens. Il est même surprenant que l’on ne voit pas d’énervement de part ou d’autre. Seuls les « cling-cling » cristallins des vélos, et les « pouets-pouets » ou « tuuut-tuut » des voitures rappelle que l’ordre doit régner. 









Christine et ses filles, passées maîtresses dans l’art de pédaler à Pékin, essayent de nous transmettre les quelques codes, notamment : s’imposer, mais avec mesure, prudence et modération. 










Notre ange gardien et guide inépuisable, nous ballade aux 4 (petits) coins de la ville (cette dernière s’étande sur un carré faisant prés de 100 kilomètres de cotés). Au hasard de notre déambulation, nous découvrons avec bonheur, les petites et grandes richesses de Pékin, que Christine nous fait partager : gastronomie, culture, histoire ancienne et récente. 


Dans Pekin, circule de droles d'engins a cote desqueels notre Camel Bike fait figure de Dandy des villes!
 








Nous circulons dans le dédales des « huttongs », petits quartiers traditionnels ayant échapppé pour quelques temps encore à la destruction.  

 







 





















Les quartiers neufs, hérissés d’immeubles d’habitations ou de tours de verre, sièges de banques ou de grandes entreprises, ont remplacé le lacis de petites rues qui faisaient probablement le charme de cette ville. La modernité à fait rentrer Pékin et peut-être la Chine toute entière dans le XXIéme siécle de la consommation, du voyeurisme, du luxe insolent, en attestent les images sièges de multiples banques qui rivalisent d’acier et de verre pour afficher leur succés. 



Les minuscules et innombrables échoppes de petits commerçants que nous trouvons dans les huttongs et le long des rues, contrastent terriblement avec les grands magasins illuminés, à plusieurs étages. Ces quartiers de huttongs, hérités des siécles passés, avaient organisé l’espace de Pékin selon un quadrillage de petites maisons basses privatives, pauvres et insalubres, sans eau courante, rassemblées autour de cours carrées communes. 





L’absence de toilettes expliquent de fait l’abondance de toilettes publiques encore très nombreuses à ce jour, au grand bonheur des piétons déambulants!  Par ailleurs, on croise régulièrement des porteurs d’eau ou des camions citernes ravitaillant les cuves privatives que l’on aperçoit parfois sur les toits. Ce qui frappe aussi , est la propreté des rues, nettoyées par une armée innombrables de balayeurs et nettoyeurs en tout genre, et même de récupérateurs que l’on voit passer avec des chargements inouïs. 





















La religion refait surface à Pékin et en Chine, encadrée toutefois. Temples taoïstes et bouddhistes, et même une mosquée, sont rouverts peu à peu, tentant de redonner du sens à des lieux frappés d’interdits  pendant des années et utilisés à d’autres fins que leur fonction initiale. Leurs toits en céramiques, les faitages aux nombreux animaux imaginaires de couleurs offrent une polychromie qui contrastent avec le rouge dominant. 












Devant d’immenses brûloirs à encens, des milliers de gens tentent de réapprendre des gestes simples, comme celui d’allumer un bâton d’encens et de réciter la prière appropriée à la circonstance, ou encore de faire des offrandes, qui ornent à nouveau les autels où les statues de Bouddha ou des innombrables divinités du panthéon bouddhiste. 












L’école de Confucius, quant à elle, rappelle aux visiteurs l’immense pédagogue et esprit lumineux qu’il fut. Son musée est très intéressant à visiter, présentant entre autre les vertus de l’enseignement et de sa transmission. 


Les rues sont aussi un théâtre vivant où joueurs de MaJong, d’échecs ou des jeux de cartes très variées et inconnus de nous, opposent des joueurs concentrés et sérieux. Autour d’eux, les commérages vont bon train, et le ton monte de temps à autre.









Ailleurs, des chanteurs de chorales, des musiciens ou des danseurs emplissent l’air de mélopées langoureuses ou d’hymne de combattants dévoués à la cause du Peuple. 



Sylvie trouve meme le moyen de s'exercer au maniement du ruban















   
Il nous faut songer à préparer la suite. Nous partons à la gare pour enregistrer nos vélos, et les mettre dans le train. 

Après avoir essuyé un refus poli, mais ferme, du chef de la bagagerie, considérant que nos Camel est trop encombrant, et trop large, nous lui faisons subir une cure d’amincissement pour le rendre présentable aux autorités ferroviaires. Débarrassé du siège, des sacoches, de la Bobinette, il semble tout maigrichon et finit par attendrir le gradé ferroviaire. 

En moins de temps qu’il ne faut pour en parler, tous les bagages sont encartonnées, la Bobinette rejoint elle aussi un carton, et nos deux vélos obtiennent leur certificat de passage, disparaissant à leur tour dans un chariot pour d’autres aventures. 


Tout ceci n’aurait toutefois pu se faire sans la médiation téléphonique de notre ange gardien sinophone, Christine, jouant de la fibre patriotique avec le gradé, allant même jusqu’à le faire réfléchir sur la comparaison avec les chemins de fer mongols, mieux à même d’organiser la prise en charge d’un malheureux tandem, avec tous ses bagages. Cette ultime médiation nous vaudra de nous faire inviter par le ci-dessus chef … à fumer une cigarette en sa compagnie, proposition que nous déclinons au motif de cyclo incompatibilité.  





Plus légers, nous pouvons alors visiter le temple du Ciel, dont l’architecture harmonieuse et colorée, contraste avec la rigueur rectiligne de ce que nous avons vu jusqu’à présent. Des bleus, des verts, des jaunes forment une palette agréable à l’œil. Les formes sont arrondies, le temple du Ciel denote a cote de la geometrie strictement rectiligne que nous avons vue jusqu'a present.
La Golden Week étant terminée, nous pouvons retourner visiter la Cité Interdite, ses nombreuses enfilades de cours pavées, ses toits aux tuiles vernissées jaunes, couleurs de l’Empereur et ses halls qui portent des noms aussi évocateurs que : hall de l’Eternité, hall de la Serénité, hall de l’Harmonie, ou encore hall de …l’Abstinence. 










Ces halls se succèdent les uns aux autres, par des couloirs et des portes, pour préserver l’intimité de chacun des petits palais que constituent ces ensembles. 
On y etait!







Structurés selon un quadrillage rigoureux, de celui que l’on trouve à la cité interdite, un tantinet austères, tout en étant somptueux, on circule de l’un à l’autre en traversant des portiques décorés de motifs géométriques colorés. Le quartier résidentiel, quant à lui, est plus intime, il se pare de verdure et de fleurs à l’ombre de cyprès centenaires modelés par des jardiniers imaginatifs. 






De la Colline au Charbon, la vue sur la Cité Interdite est imprenable, et le regard plonge sur ses toits dorés. D’ici on comprend mieux l’organisation en quartier de cette dernière, et on évalue l’étendue de la Mégalopole de Pékin qui s’embrase peu à peu au soleil couchant.





 














Dans les allees de la Colline, calmes, chacun, a sa maniere, cherche a capter l'energie qui y regne et a la restituer sous diverses formes.




Le lendemain, nous visitons le Palais d’Eté. La ballade est tranquille, et permet de se reposer de la foule rencontrée les derniers jours. Construit par l’empereur en cadeau pour sa mère, il fut détruit par les Français et les Anglais, comme d’autres ensembles architecturaux de Chine, lors de la Guerre dite de l’Opium, en 1860. Chaque panneau explicatif rappelle à loisir cette entente contre nature ! qui vit s’allier ces deux puissances coloniales, destinée à faire voler en éclat le monopole de la Chine sur le commerce du thé.   





Organisé autour d’un grand lac, arbres et massifs contribuent à l’harmonie et à la sérénité des petits pavillons qui le composent. Dés élèves de l’Opéra de Pékin offrent en continu des spectacles de danse, musique et théâtre  dans ce lieu un peu magique, loin du brouhaha et de la cohue pékinoise. Il est doux d’y flâner, au calme, après avoir baigné dans l’agitation de la mégalopole de Pékin, où ces dernier jours, flotte un brouillard de pollution qui masque jusqu’à la cime des gratte-ciels. L’indice de pollution atteint est tout à fait hors des limites admissibles, des consignes sont d’ailleurs données par les autorités consulaires pour éviter les sorties et les exercices physiques hors des habitations !
Pour notre dernière soirée, nous retrouvons Johann et Mathilde, que nous avions croisés à Darshan en Mongolie. Nous les quittons en se donnant rendez-vous quelque-part et dans quelque-temps, en Asie du Sud Est.  

9/09:…..En route pour Guilin
Un fois encore nous éprouvons la peine du départ en quittant nos anges gardiennes Christine, Zoe et Eva, qui nous ont donné beaucoup de leur temps et de leur gentillesse lors de notre séjour sur Pékin. Grace a elles trois, Pékin s'est revelee a nous, et nous a livre un peu de des petits secrets. 

Quelques photos des moments passes ensemble








3 commentaires:

  1. Merci pour ces photos et commentaires qui nous font vivre votre voyage comme si nous y étions!
    Bisous!
    Hug

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  2. Toujours le même plaisir à découvrir vos récits et vos reportages...
    Merci encore
    Nicolas

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  3. Bonjour à vous deux,
    nous vous suivons pas à pas mais avons du mal à vous suivre tellement il y a de choses à découvrir au long de votre périple! Nous vous souhaitons une bonne route en Asie. à bientôt.

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