dimanche 6 octobre 2013

de Tsetserleg a Khatgal, lac d'Hovsgol

Un petit bonjour à Genghis Khan, à Karakhorum sur la route de Tsetserleg
Résumé cyclo-pédalistique (kilomètres parcourus: 13041 km; kilomètres pédalés: 3895 km; collecte pour Handichiens: 895 €, soit une oreille du chien qui s'agrandit lentement ! (Objectif : 15000 euros)
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25 au 30 /08:…..  Oulan Baatar  
La villle de Oulan Baatar, capitale de la Mongolie, ne mérite pas l’image terrifiante que l’on nous avait décrite. De gros trottoirs permettent d’échapper aux voitures, et les gros embouteillages ralentissent les velléités de vitesse des plus excités.
 Par contre, il nous faut rester extrêmement vigilants en traversant les quelques passages pour piétons que les automobilistes respectent peu. Ici, les plus braves gagnent, tout est question d’audace, que nous n’avons pas ! Le principe veut que l’on affiche sa témérité face au plus gros : piétons contre voiture, cycliste contre voiture ou voiture face aux autres voitures….
Le contraste est grand entre le mongol des villes et le mongol des champs, qui se côtoient ici, en cette période de rentrée des classes, où une grande partie des nomades viennent habiter à la périphérie de Oulan Baatar, que les mongols appellent aussi « UB ». Seuls restent alors dans les yourtes des steppes, les parents ou les couples sans enfants. La famille ici est importante : les enfants sont souvent pris en charge pour la scolarité par des membres de la famille élargie, résidant sur U.B. La modernité cotoie la tradition, en attestent les habits que l’on voie : du grand manteau traditionnel matelassé ceint d’une ceinture orange ou rouge des hommes ou des femmes, au costume ou au blue jean, tous les genres vestimentaires se rencontrent, mariant tradition et modernité avec aisance




Les batiments de verre dominent de leur silhouette des immeubles d’habitation collectives plus modestes, alors qu’à la périphérie dominent les quartiers de « ger » et de petites maisons de bois entourées d’une palissade.   









Le commerce, petit et grand, est très actif, de nombreuses boutiques occupent souvent le rez-de-chaussée des immeubles qui bordent Peace Avenue et quelques autres grandes artères. Dans ces boutiques, on peut trouver à peu près tout ce que l’on  souhaite y trouver : vêtements, électronique, nourriture…. En d’autres endroits, les « Stores » pourraient l’équivalent de nos « grands magasins » de type Nouvelles Galeries ou Bon Marché ». On trouve par ailleurs de petits étalages de camelots à même le trottoir,


 jusqu’au « weight-watcher » proposant de peser le poids du passant ! Nombreux sont les bars, hôtels et clubs qui font « karaoké », activité fort prisée des mongols, tant en ville que dans les villages perdus au milieu de la steppe. Oulan Baatar bruisse d’une rumeur permanente, restaurant et café pullulent, la vie nocturne y est intense.
La place principale de Oulan Baatar, la place SuukBaatar rappelle que cet officier de l'armée mongole, qui participa au coté des chinois à la libératioon et à l'indépendance de la Mongolie, fut aussi le négociateur fondateur de ce petit pays. De magnifiques statues de bronze trônent devant le palais du gouvernement.



Dont aussi la statue du premier imortateur italien de pâtes chinoises! Les Mongols ne sont pas rancuniers.
 


D'autres statues en granit, vantent les mérites de l'école

Le passage obligé par Oulan Baatar est l’étape nécessaire pour accomplir diverses formalités administratives telles que l’extension de visa et l’obtention du visa chinois. Lors d’un déplacement en bus vers le service d’immigration à la périphérie de l’aéroport, Christian se fait visiter son sac à dos, par un voleur indélicat : Adieu passeport, carte bleue et autres paperasses si (f)utiles ! Bonjour services consulaires, postes de police, office d’immigration-bis… Pour rester positifs, (et il vaut mieux l’être dans ce cas !), cela nous  permet de visiter l’ambassade de France où nous sommes très bien accueillis, les 3 postes de police différents qui nous indiquent très élégamment l’adresse du suivant, le service d’immigration  de Mongolie, l’ambassade du Vietnam….  Résultat de tous ces déplacements : nous réussissons à obtenir les papiers en règle (nouveau passeport et visa), en  qui 48 heures chrono après le vol ! Tout cela n’aurait pas pû être réalisé si nous n’étions pas tombés sur des gens obligeants et aimables dans tous les services où nous sommes passés : un exemple à suivre. Et, cerise sur le gâteau : nous obtenons dans la foulée le visa chinois !
Pendant ce temps, le ciel se déchaînent, et les rues exemptes pour la plupart de caniveaux, se remplissent allégrement d’eau dans laquelle pataugent voitures et piétons. 

A cette occasion, un grand concours d’élégance se déroule dans les rues, où les mongols et les mongoles sortent leurs bottes en caoutchouc, aux motifs très divers qui font passer les bottes de pêche de Monsieur Hutchinson pour ringardes. Le goût et l’élégance sont de mise. Les automobilistes aspergent sans vergogne les piétons pour lesquels ils n’ont pas plus d’attention à cette occasion, les gouttières débordent, les trottoirs sont impraticables et la chaussée tout autant. Mais la bonne humeur est de mise pour tout le monde.   
  
1/09:…..  Oulan Baatar vers Argalant
Après une petite semaine passée sur U.B, nous quittons la LG Guest House où nous avons été hébergés, pour aller visiter l’Ouest moyen de la Mongolie, appelé l’Archangai. Nous quittons la LG Guest House qui nus a accueilllis, non sans un petit pincement. L'équipe est vraiment très gentille, la propreté et le calme règne. Assûrement une bonne adresse à conseiller aux voyageurs de passage sur U.B.


Sur la route menant à la sortie de U.B, nous assistons à la pré-rentrée des classes, devant une école où notre attelage créé la surprise! lui vaut d’être si polluée. 








Les gamins, quant à eux, ne se laissent pas distraire.Ce jour de fête est le jour de pré-rentrée où les petits enfilent leur uniforme flambant neuf, et posent pour la photo de classe, qui nous permet de voir ainsi de jolies bouilles de gamins aux joues bien rondes et souvent brunies par l’été passé à gambader dans les steppes à cheval ou à pied.







Au passage, nous saluons Lao Tseu sur son buffle, qui garde la sortie Ouest de Oulan Baatar,

Nous prenons la route de Tsetserleg, ce qui nous oblige à faire en grande partie le chemin que nous avions pris pour rentrer dans Oulan Baatar, arrivant de Russie. La sortie, redoutée, se fait là aussi sans stress, ce qui nous permet de prendre un peu plus de temps pour observer la « banlieue » industrielle de Oulan Baatar, qui 
En roulant avec le tandem, de beaux « faux-plats montant » nous alarment alors que nous avons l’impression  de grimper le Tourmalet ! Après examen clinique approfondi de notre Camel Bike, nous nous rendons à l’évidence : le frein avant est hors d’usage, les plaquettes que nous avons achetées en Estonie s’avèrent incompatibles avec nos freins! Nous décidons toutefois de continuer, le profil de la route de Tsetserleg ne semblant pas être trop pentu.
Sur plusieurs dizaines de kilomètres,  la route à l’Ouest de U.B est relativement plate, les yourtes quant à elles se font rares. Les yaks font leur apparition, 




Nous assistons à un curieux tête à tête entre le chien "de garde" et le mâle du troupeau qui ne se laisse aucunement intimider. Le chein finira par faire demi-tour. Il sera licencié pour "faute grave et manquement aux obligations de moyens ET de résultats"!

 
Quelques troupeaux de chèvres, vahces, chevaux et… yaks animent cependant le paysage. Grace à un trafic routier enfin beaucoup plus calme, et à un profil de route plutôt doux, nous pouvons enfin profiter du paysage dans lequel la route se déroule, en nous relâchant sans trop d’appréhension.




En cours de route, Sylv tente une négociation pour un tour de moto, avec le concours de Christian pour la traduction. La tenue fluo est censée mpréssionner le motocycliste mongol lors de la négociation.



Alors que le dénouement est proche, les négociationsont brusquement interrompues devant l'apparition inopinée de la bergére mongole. Le motard prend alors la fuite. 















Nous croisons Tieme Herman's, (face-book www.tiemehermans.nl), parti depuis 14 mois,qui arrive de la route de la Soie, se rend à Oulan Baatar, pour ensuite repartir vers le sud et la Chine. A la question "Quand rentres-tu?", il répond "dans 3 ou 4 ans"!
















Nous installons le bivouac dans une vallée creusée de fosses dans lesquelles viennent s’abreuver chevaux, moutons et chèvres. Seule une yourte est éclairée, les autres ont été temporairement désertées par les nomades, pour la mauvaise saison qui s’annonce.


 2/09:…..  Argalant à Lün
Nous nous réveillons sous un ciel bas, la température a chuté et la pluie ne tarde pas à nous rattraper, nous laissant juste le temps de plier les tentes. Nous déjeunons d’un goulash dans une petite gargotte en bord de route. L’habitat est très rare, les magasins aussi, leur étagères sont vides et nous peinons à trouver de l’eau en bouteilles. Le paysage nous offre de belles vues, en ce début d'automne.


Les fleurs, elles aussi encadrent le paysage pour notre plus grand plaisir.













Le profil de la route est parfait, et nous croisons fréquemment les petits camions Hyundai ou SenChen chargées de yourtes démontées. Les nomades plient les camps à l’approche de la saison froide pour se rapprocher des grandes centres urbains tels que U.B ou Tserserleg, où les yourtes seront remontées pour l’hiver.

















D'autres camions chargés de balles de paille et autres nous doublent ou nous croisent, souvent dans un nuage de fumée irrespirable.



















Quant à nous, nomades à roulettes, noous laissons passer un troupeau en migration, du coté gauche de la route vers coté droit!!

 lNous arrivons dans le petit village très coloré de Lün, au moment de la sortie des écoles. Les motos vont bon train, chargées de 2, 3 voire 4 petits passagers rentrant de l’école ou bien de couples rentrant de faire quelques courses dans les échoppes du village. 

 

Les rues sont animées d’enfants, aux tenues aux couleurs souvent vives, où le rose prédomine pour les filles notamment, ces dernières portant souvent de jolies papillons blancs dans les cheveux. Bon nombre d’entre-eux ont l’oreille collée au portable ou au lecteur MP3. 









Beaucoup aussi, à cet heure ci assurent la corvée d’eau en charriant bidons ou jerricans remplis au puit communal, pesant souvent leur équivalent d’eau! L’eau courante n’existe pas et s’achète au fur et à mesure (1L=1 Tougrit, soit 1/2000éme d’€). 










Le puits communal
Dans les rue, nombreux sont les hommes et les femmes portant de jolis costumes traditionnel composé de ce grand manteau matelassé aux motifs chammarés. Les enfants de retour de l'école font quelque tours à vélos pour nous impressionner







D'autres jouent au basket, avec dextérité aux dires de Christian qu les regarde d'un oeil avisé, et juge la technique

Comme dans tous les villages du monde, la vie familiale s'organise alors que le jour décline











Certains d'entre-eux, comme à l'habitude dans les villages où nous nous arrêtons, viennent "tâter nos montures". Dans quelques jours, ils tâteront nos molaires, comme sur un foirail!




























Dans la rue, un futur cavalier essaie de dresser avec difficultés un cheval gonflable, qui lu idonne du fil à retordre! Mais la bête finira par être docile, après un gonflage adéquat.

Du village, on domine la rivière qui s’étale paresseusement en d’élégantes courbes où des centaines d’oiseaux préparent leur migration : aigrettes, spatules, canards divers et « lama’s duck », de jolis canards dont la crête fait penser au bonnet phrygien porté par les moines bouddhistes.     











Nous nous installons un peu à l’écart du village pour planter les tentes. Nous recevons très vite la visite de… deux chiens de bergers qui nous tiendrons compagnie discrètement toute la soirée et garderons nos tentes toute la nuit      





3/09:…..   Lün à Erdenesant

Nous nous réveillons sous un ciel lourd et bas, la température a encore chuté et peine à décrocher les 10°. 





Nous quittons cette paisible vallée, en franchissant graduellement une chaîne montagneuse, qui nous fait accéder à une serie de (hauts) plateaux, a 1700 mètres environ d’altitude. 





Troupeaux et yourtes se font à nouveau rares, le paysage est plus sauvage encore. De douces collines de velours aux couleurs changeantes alternent avec d’immenses vallées encadrées de hautes montagnes, dont l’une dépasse même 2000 mètres d’altitude. 



Les véhicules disparaissent eux aussi du paysage, nous laissant tout le loisir de goûter à la beauté de ces plateaux mongols, et aussi de …. 












slalomer sans danger entre les ornières laissées dans le macadam, en cours de réfection à l'aide de machines venues de la préhistoire ou héritées du ""soviet time" .



Au bivouac de ce soir, un mongol drapé dans son grand manteau ceint de l’écharpe orange, nous rend visite. Nous l’invitons à partager thé et biscuits et tentons d’échanger quelques mots. Nous croyons comprendre qu’il est en panne de véhicule et de téléphone. Après lui avoir prêté le nôtre, il nous quitte avec son petit camion et disparaît derrière une colline dont nous le verrons pas réapparaître. Le mystère reste entier encore à ce jour ! 

4/09:…..  Erdenesant et la région
Cette fois encore la température nocturne est tombée, et atteint 2°C dans la tente. Elle a dû passer allégrement sous le 0°C au dehors, l’eau a gelé dans les outres et les gourdes. 


Après un beau coucher de soleil, la nuit est magnifique, des milliard d’étoiles s’offrent à nous, alors que la lune est réduite. Ce matin, nous sommes réveillés par le soleil qui transperce la toile de la tente et nous réchauffe alors que nous émergeons de nnos duvets si douillets.

Nous prenons toujours un grand plaisir à aborder avec notre tandem, ces paysages alors que nous sommes encore un peu engourdis par le froid, que l’air sec nous fige la peau et que nous sentons peu à peu le soleil réchauffer nos membres engourdis. Les chevaux aussi émergent de la nuit, 
Le vent frais siffle à nos oreilles, et un bonheur infini nous envahit alors que nous avalons du regard les 360° du paysage qui s’offrent à nous. Intense moment de béatitude, que seul le vélo permet de ressentir, nous qui avons l’impression d’être (presque) seuls au monde.
Les yourtes et de beaux troupeaux réapparaissent, nichés pour certains au creux de montagnes acérées. Les pâturages deviennent plus riches et gras. 

Un petit lac maintenant transformé en zone marécageuse, nous attire pour passer quelques heures de tranquillité et de contemplation, et dans la foulée, nous plantons les tentes sur ses rives.
De belles oies rousses à tête blanche pataugent dans les flaques d’eau saumâtre, que nous regarderons s’ébattre jusqu’au tomber du jour. Peu à peu, le ciel étoilé déroule la voie lactée comme le tapis rouge des S.D.F que nous sommes, et nous invite à la suivre dans nos rêves…. glacés ! En effet, cette nuit étoilée s’accompagne d’un froid très intense, et ce matin la tente est bien givrée.    


5/09:…..  Région d’Erdenesant au croisement A1801 et A 08
Départ sous un ciel bleu, sans aucun nuage pour parcourir de grands plateaux. L’herbe y est verte, les troupeaux abondent placés sous la haute surveillance de grands vautours sombres dont nous nous plaisons à observer le long et lent vol plané. Yourtes et chameaux réapparaissent dans le paysage, et de petits étals le long de la route proposent des bouteilles de lait de jument.

Nous faisons un ravitaillement succinct dans les petites boutiques qui jalonnent la route, mais où nous avons du mal à trouver même l’essentiel. Comme à l’habitude, dès que nous nous arrêtons, des voyageurs arrivés par les nombreuses pistes de sable qui sillonnent la région, s’agglutinent autour du tandem, le jaugent, le moquent ou en rigolent, et surtout le tripotent sous tous les angles ce qui nous vaut de rester sur  nos gardes, pour éviter de retrouver une famille entière perchée dessus ! 


Parmi les accessoires qui intriguent beaucoup les nomades, le compteur est probablement celui qui suscite le plus de curiosité, d’interrogations et de commentaires dont nous aimerions tant percevoir le sens.
Arès plusieuers de route au miliieu de nulle part, nous tombons sur .... un passage pour piétons, probablement financé par le Fonds Mondial pour la Défense des Piétons en Zone Desertique, récemment créé! 

Un peu plus nous abordons une zone commerciale, composée d'une dizaine de yourtes proposant des produits alimentaires divers et surement autre chose !
















Le prochain village, lui, propose une zone commerciale fraîchement repeinte

Pour préciser le contexte, le cadre est le suivant, à des kilomètres à la ronde!













Après le pique-nique, nous abordons la région appelée modestement « Petit Gobi », véritable oasis de sable qui a tous les attributs des oasis sahariennes : dunes de sable, chameaux, tentes de toile... qui font le bonheur des touristes et des nomades sédentarisés transformés pour l’occasion en tours opérateurs des sables. 






Quelques serres et une pompe éolienne attestent de la présence de l’eau, ainsi qu’un cordon d’arbres anormalement verts qui dénotent dans le paysage majoritairement peuplé d’arbrisseaux maigrelets. Les chameaux attendent les touristes, qui ont déserté la région.














Alors que Sylv s'apprête à remonter sur notre Camel Bike, un moment de rêverie s'empare d'Hubert















Du bivouac où nous nous installons, nous dominons ce paysage assez inhabituel nous donnant l’impression d’être transportés pour quelques heures à des milliers de kilomètres au sud, au fin fond du Sahara, dans les dunes de l’oasis de Chicaga ou d’ailleurs. 

Au dessus de nos tentes, veille une série de stupas, qui protègent la vallée. Il fait chaud (environ 30°C), le silence est absolu, la solitude aussi jusqu’au moment où surgit venant de nulle part un cheval ou une moto que l’on n’a pas vu arriver. Ici, comme dans tout désert, il y toujours cette infime vibration de la vie, ce petit quelque-chose qui prouve qu’il y a toujours quelque-part quelqu’un pour répondre à la question « y a quelqu’un ? », que nous nous amusons à lancer en roulant dans ce désert relatif. La nuit, qui se voudrait vide, est elle aussi remplie de petites lucioles immobiles ou en mouvement, que nous voyons à des kilomètres à la ronde, sur les pistes ou dans les montagnes avoisinantes.

6/09:…..  Croisement A1801 et A 08 à Karakhorum (Karkhorin)
Très beau temps pour cette longue étape un peu monotone jusqu’à Karkhorin, ancienne capitale de Genghis Khan. La route monte progressivement, de plateaux en plateaux, souvent interrompue par des portions de pistes, dont la dernière de 16 kilomètres qui nous obligent à ralentir l’allure et à pousser comme au temps de la Sibérie ! Nous avons le temps pour observer de nombreux rapaces, aigles des steppes ou vautours pour la plupart. 


















En fait, ils suivent notre ombre à la trace et se repaissent d'avance du festin que nous représentons!

Mais une fois de plus, une divinité nous protège, en l'occurrence un éléphant, un lapin, une colombe que nous ne manquerons pas de remercier














L’herbe est rase et rare, peu de yourtes peuplent le paysage. Nous croisons de plus en plus de petits camions chargés de yourtes démontées.
Après avoir hésité à nous installer dans un camping désert!! au milieu de nulle part, consciencieusement gardé par un chien peu accueillant  













nous trouvons un hébergement dans un camp de yourtes, non loin du temple de Erdene Zu à l’entrée de Karakhorum. Nous y rencontrons un petit de bretons quiberonnais amoureux de pêche et de Mongolie, qui sont en route pour leur campement de montagne. Leur projet étant de se rendre le lendemain aux sources de Tsenker,  nous leur demandons si nous pouvons nous joindre à eux, demande à laquelle ils répondent spontanément. Ils sont accompagnés de Anienga, jeune guide mongole, parfaitement francophone et …francophile et aussi polyglotte. Nous nous empressons de la harceler des questions qui nous taraudent depuis des jours et auxquelles nous n’avons pas réponse. Elle y répond avec gentillesse et patience, et nos parle un peu d’elle et de sa passion du français qu’elle a appris de sa maman, traductrice franco-mongole.     

7/09:…..  Visite du temple de Erdene Zu à Karakhorum et sources chaudes de Tsenker
Le temple de Erdene Zu est très impressionnant. 






Le mur d'enceinte





Perdu au milieu de la steppe, encore peu accessible par la route il y a quelques décennies, il a connu des siècles d’activité spirituelle intense, avant que les soviets ne viennent massacrer la quasi-totalité des moines qui y résidaient, probablement au nom du matérialisme dialectique ou autre langage intolérant et obscurantiste. La plus grande partie des temples ont aussi été détruits par les mêmes soviets, ne laissant en place que quelques temples qui ont retrouvé leurs couleurs chamarrées. Seule l’enceinte monumentale composée de centaines de stupas a été préservée.De jeunes moines s'y rendent tous les jours,  pour suivre les enseignements qui y sont de nouveau dispensés



 La visite du temple nous donne l’occasion d’assister à la prière, et d’écouter les mélopées à la limite de la dissonance et du désordre sortant de la bouche d’une dizaine de moinillons sous la férule d’un vieux moine. A l’extérieur, perchée sur une estrade, 2 autres petits moines s’époumonent dans des conques en tournant aux quatre points cardinaux.
 















Tout ceci respire la hiérarchie et le rituel semble réglé comme du papier à musique. De nombreux khatags (foulards bleus représentant le ciel), accrochés aux temples, aux ovoos (cairns) et à tout autre element présent dans la nature et objet de culte (arbre, poteaux, rochers…) flottent au vent comme autant de drapeaux incitant à la prière et au respect sacré du lieu qui les reçoit. Ils nous suivent en fait depuis notre entrée en Bouriatie.
Après cette visite, très intelligemment commenté par une guide locale, et aimablement traduite par Anienga, nous faisons route avec nos compagnons bretons vers les sources de Tsenker. La vallée qui y mène est magnifique, les arbres commencent à se parer des couleurs d’automne et flamboient au soleil qui nous réchauffe en cette belle journée. 

 







Au bout de cette vallée où coulent la Tsenker, ourlée de ces arbres en rangée alignée, et que nous traversons à plusieurs reprises, se nichent les sources chaudes près desquelles plusieurs camps de yourtes sont installés. 

Nous élisons domicile dans l’un d’eux, avant d’aller nous relaxer dans un bassin d’eau chaude et légèrement soufrée où les canalisations en ferrailles des douches envoient de délicieux picotements électriques à qui les touchent. Monsieur VERITAS n’est pas encore connu dans la région, jusqu’à la prochaine électrocution collective de touristes ! 

 


Une fois encore, le miracle de la rencontre opère avec nos amis de rencontre qui nos ont accueillis avec eux, et avec lesquels nous passons une excellente soirée. L’un d’eux, Michel, est pourtant tordu de douleurs depuis le départ de Karakhorum, et a pourtant tenu à faire le voyage, pour ne pas faire tomber le voyage prévu de longue date par tout leur petit groupe. Nous ne leur sommes que plus reconnaissants encore.

8/09:…..  Karakhorum  
Nous reprenons en fait tous la route de Karakhorum tous ensemble. L’état de santé de Michel s’étant aggravé dans la nuit, ils ont pris des dispositions pour qu’il soit accueilli dans un hôpital à Oulan Baatar. Nous les quittons avec inquiétude, alors qu’ils nous déposent à notre camp de yourtes et reprennent la route pour 8 heures de trajet interminables.
La visite du très petit mais très intéressant musée de Karakhorum, nous apprend l’histoire passée de ce site retourné dans les sables mongols, après avoir été une grande capitale de 300 000 âmes, sur 3 km², s’étalant à l’intérieur d’un enceinte de 20 kilomètres de long. Au plus fort de sa gloire, elle comportait, outre le palais royal, un quartier juif, un quartier musulman, un quartier chrétien et un immense village de yourtes. Certaines des maisons étaient dotées de … chauffage au sol, la yourte mobile de Genghis Khan (un exemple de PapaMobile avant la date), transportait sa baignoire lors de ses déplacements. Depuis ce centre perdu au milieu de nulle part, les cavaliers mongols ont fondé et dirigé pendant 150 ans un immense empire, allant de Varsovie à Pékin, jusqu’à Samarcande, défiant les grands empires déjà constitués. Leurs petits cousins ont ensuite continué en périphérie pendant encore quelques siécles sous d’autres « appellations » : Mandchous et Moghols. 

9/09:…..  de Karakhorum à la vallée de la Tsenker 
Ce matin il fait très froid, alors que nous préparons nos vélos pour le départ. En sortant de Karakhorum, nous croisons ces hommes magnifiques et ces femmes altières drapées dans ce manteau, le dell, qui nous est maintenant si familier, ainsi que leur ceinture colorée. Nous croisons aussi Anne Lise et Gregory, jeunes « Pinotandémistes » qui font un long périple avec un Pino doté d’un moteur électrique alimenté par de grands panneaux solaires supportés par une petite remorque. 

Nous faisons aussi la connaissance de Olga, toute jeune et très jolie motarde russe partie pour faire un long trip audacieux et solitaire à travers la steppe.








Une fois  de plus, nous plantons la tente au milieu de nulle part, en vue toutefois de quelques yourtes dont nous apercevons au loin les petites lucioles alors que le jour décline. 


















Alors que la nuit est tombée, nous recevons la visite d’un vieil homme à cheval, avec qui nous échangeons notre repas du soir, de pâtes et de thé. 


Une fois de plus, rencontre silencieuse et fugace, mais qui nous remplit tellement de cette joie si simple, qui ne peut se décrire en de longues phrases alambiquées et savantes!  Comme il est arrivé, il repart discrétement et disparait dans la nuit étoilée. Nous verrons sa petite silhouette fragile et majestueuse à la fois s’éffacer derrière une crête, laissant dans son sillage un je-ne-sais quoi de mystérieux, pour nos esprits enclins à l’émerveillement.

10/09:…..  de la vallée de la Tsenker à Tsetserleg 
Cette nuit, la température est tombée à 0°C dans la tente. Rapidement, le soleil nous réchauffe alors que nous faisons nos premiers tours de pédales et nous faisons l’étape, courte, avec un petit vent frisquet dans nez, qui n’est pas sans nous évoquer le vent de nos belles journées d’automne au pied du pic de Nore ou dans nos jolies vallées ariégeoises ! 

Là encore, la vallée de la Tsetserleg est colorée par les feuillages d’automne, nous la longeons avec d’autant plus de plaisir que l’étape d’aujourd’hui est courte. C’est donc à Tserserleg que nous faisons halte. 
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Cette ville de 15 000 âmes, capitale de l’Archangai, est accrochée aux flancs de 4 petites collines que les habitations et les yourtes des nomades qui se sédentarisent, colonisent peu à peu. 
Nous constatons que cette installation se fait, et c’est nouveau pour nous, sur la base d’un schéma d’urbanisme qui n’en porte pas le nom, mais en a toutes les caractéristiques : rue ordonnées, quelques trottoirs, palissades régulières…
Avec plaisir nous déposons nos affaires pour quelques jours à la Guest House Fairfied qui nous promet un bon accueil, tant elle est propre et avenante, ainsi que le personnel qui nous souhaite la bienvenue. Bonheur de trouver un petit cocon simple mais coquet, où « se retaper la cerise » avant de repartir à nouveau, vers Khatgal et le lac de Kovsgol.



 
11 au 14/09:…..  Tsetserleg 
Petite ville enserrée au creux de 4 petites collines, au confluent de vallées très lointaines, Tsetserleg fixe depuis maintenant plusieurs années de nombreuses familles nomades. Les rues se goudronnent, les petites maisons aux toits colorés accompagnées des yourtes, s’entourent de palissades qui pourraient préfigurer une certaine privatisation de l’espace jusqu’alors collectif. Ces maisons gagnent les flancs des  collines avoisinantes, en suivant ce qui apparaît comme un plan concerté d’aménagement ! Toutefois en observant les profils des rues pentues, dépourvuesde caniveaux, on  n’ose pas imaginer les conséquences des pluies diluviennes qui pourraient survenir dans les prochaines années.






















Heureusement, comme à l’accoutumée, la ville est placée sous la protection de la statue de Bouddha, témoin d’une histoire révolue, où Tsetserleg était couverte de temples, où méditaient plus de 2000 moines.





Dans le marché animé, nous pouvons enfin déguster et acheter du fromage, se présentant sous des formes diverses : petits crottins, rondelles, torsades, frites, bonbons, gâteaux ou encore briques allongées aux motifs moulés. On y voit enfin encore, des marchands de viande et de légumes venues d’ici (incontournables choux, carottes, pommes de terre, oignons..) mais aussi venus d’ailleurs (brugnons, citrons, raisins…) et que nous n’avions pas trouvés jusqu’alors dans les petites échoppes le long de la route, proposant surtout des bonbons de toutes sortes comme en Sibérie.






Nous partons cette fois à pied, faire un petit tour dans une vallée tapissée de milliers …. D’Edelveiss à rendre jaloux un Savoyard. Cette ancienne vallée glaciaire taillée dans le granit semble sans fin, la carte nous montrera qu’elle remonte au Nord sur plusieurs de centaines de kilomètres. Elle flamboie des milles couleurs sous le soleil froid de ce début d’automne.

Le lendemain, nous rendons visite à une petite ONG mongole, FLAM, financée par des fonds provenant de Finlande, et qui essaie d’œuvrer dans le domaine des enfants et des adultes handicapés. Nous arrivons au moment où se pose tragiquement la question de sa survie, le soutien du donateur Finlandais prenant fin début Décembre. Résultat, bon nombre d’enfants et d’adultes doivent rester chez eux, faute de financement. Cette épée de Damoclés réduit à néant tout le travail mené par l’équipe d’éducateurs, pleine de bonne volonté mais désarmée pour résister à la dure réalité de ce monde impitoyable, soumis à la bonne volonté de généreux donateurs. Dans ce contexte, nous sommes malgré tout reçus par toute l’équipe (6 personnes), à qui nous exposons notre voyage, et surtout nos idées quant aux échanges qui pourraient s’organiser avec le Centre Paul Dottin.

Nous proposons divers possibilités comme : échanges de photos, dessins, petits objets… Nous sentons à ce moment que leurs préoccupations du moment est avant tout de survivre et d’éviter la fermeture définitive et le renvoi à la maison de tous les handicapés qui ont mis tant d’espoir dans ce centre qui les accueillent en leur permettant d’envisager un futur plus serein. Malgré tout , la directrice et quelques membres de l’équipe prennent le temps de nous accompagner pour visiter le petit centre d’accueil déserté, et l’école publique où l’un des jeunes handicapé, à la chance de suivre une scolarité normale, grâce à l’appui apporté par l’équipe, mais aussi par sa maman qui est très présente. Nous nous quittons avec un peu de tristesse devant le désarroi de toute cette équipe, et nous sentons bien que nous vivons dans deux mondes différents, l’un riche et organisé, l’autre sans ressources et plein d’énergie pourtant. Comment faire ? La question reste ouverte, en sachant que pour élever un enfant il faut 80 euros par mois en Mongolie !
























Dans le monastère de Tsertserleg est installé un petit musée modeste mais toutefois intéressant, où nous pouvons voir notamment une carte du milileu du XIXéme sciécle montrant l’importance de ce centre spirituel à cette époque, où plus d’un centaine de temples abritaient probablement plusieurs milliers de moines. Autres temps….

















Le marché est très actif, en ce Samedi où tous les nomades viennent à la ville tout « endimanchés » pour assurer leurs emplettes dans les diverses quartiers « à thèmes »de ce « black market » : accessoires pour yourtes (tapis, moquettes ou linoléum, poêles à bois, éviers, ustensiles de cuisine, feutrine en poils de  chameaux ou de cheval), 

 





vêtements traditionnels ou modernes, chaussures et bottes de cuirs magnifiques, bricolage, mécanique et électricité, bimbeloterie, ustensiles en plastique ou ferraille, équipement pour les éleveurs (harnais, cordes, licols..)…. Ces échoppes sont pour la plupart installées dans des centaines de conteneurs maritimes échoués ici par miracle, probablement lors du dernier déluge  avec Noé et ses animaux. Dans un grand bâtiment qui jouxte ce marché,  marché essentiellement couvert, de petits étals proposent fromages, laits de vache, jument, yack…, fruits et légumes, petite épicerie et confiserie. Nous nous attardons surtout devant les étals, où les vendeuses mongoles s’amusent avec nous à nommer la viande avec des noms imprononçables pour nos gosiers européens et latinophones.




Les vendeuses se font toutes complices et rient avec nous, dans une bonne humeur qui nous réjouit. Dans l’arrière de ces étals, les éleveurs amènent des carcasses fraîchement abattues, qui sont pesées et achetées au cours fixé par le peseur. Sitôt achetées, elles rejoignent les étals pour être aussitôt vendues.










Comme tous les marches depuis notre depart, ou nous aimons flaner, ils nous donnent l'occasion de prendre le pouls de la Vie qui palpite. Nulle place ne peut mieux representer ce que nous cherchons en voyageant: voir, ecouter, sentir et rencontrer les "gens", tels qu'ils sont.





     








Après cette flânerie dans le marché, nous poussons plus loin notre exploration de la ville jusqu’à ses faubourgs, le long des petites rues de terre ou sablonneuses qui grimpent à l’assaut des collines. On voit l’érosion qui ravine ces venelles, sans caniveaux ni tout à l’égout. 



Ca et là, de petites construction blanches renferment une citerne à laquelle les habitants viennent s’approvisionner, avec force bidons, ou gerricans, les charriant ensuite à la force des bras ou sur de petits chariots de fortune. Il n’est pas rare de voir de petits gamins trimballant à bout de bras, et dans la un volume d’eau équivalent à leur propre poids. Le litre est vendu 1 Tougrit, soit 1/2000 éme d’€. Ils nous donnent, malgré eux, une grande leçon d’économie ! Les ordures, quant à elles, ne sont pas ramassées régulièrement (boutade !), et jonchent ainsi le sol où elles sont balayées pour être cachées dans les coins, ou bien encore servent à combler les ornières.






Tsetserleg nous donne fortement l’impression d’une ville attentive à la maîtrise de son développement, en y mettant tous les faibles moyens en sa possession. Les rues principales sont peu à peu asphaltées, les trottoirs font leur apparition, plusieurs petits parcs publics offrent de nombreux espaces aux enfants quand ils ne jouent pas dans la rivière. Nous trouvons aussi beaucoup d’écoles pour tous les ages, où jouent des enfants très semblables à ceux que nous voyons dans les cours de récréation de nos établissements en Europe : petites filles habillées de couleurs avec de jollis petits nœuds blancs dans les cheveux, garçons en jeans, baskets et casquettes.



 

Nous faisons notre adieu à l’équipe si accueillante de la Guest House Fairfield, après avoiir organisé, non sans rebondissements, notre équipée à  venir vers Hatgal et le lac de Khovsgol.




15 au 16/09:…..  de Tsetserleg au lac d’Hovsghol 
Le tandem bien calé sur le toit du mini-bus de Dalai (« Océan » en mongol), le vélo et les bagages entassés dans le coffre, nous remontons petit à petit la région au Nord de Tsetserleg, plus montagneuse et très peu habitée….




Après quelques kilomètres de route en travaux, nous entamons les quelques 450 kilomètres de réseau de pistes qui se déroulent dans le paysage et le strient, se croisant, se perdant, se longeant, se séparant, se multipliant à l’infini dans la steppe et à travers la montagne. 












Dalai fait des choix qui pour nous restent inexplicables voire mystérieux, s’arrêtant parfois devant pour une yourte pour demander son chemin. Ici, pas de panneaux indicateurs, seules les indications données par les nomades permettent de se remettre sur la bonne route. Traduction de certaines d’entre-elles : « tourner après le troisième buisson, suivre les traces de cheval non ferré, tourner ensuite après le troupeau de vaches, suivre le chien errant sur 3 kilométres, traverser la rivière…. » 





NDLR : cette traduction est approximative, et ne saurait en rien engager la responsabilité du traducteur. Les yourtes sont totalement isolées, les familles sont souvent distantes de plusieurs kilomètres. De temps à autre, un nomade hêle le chauffeur pour lui demander de l’amener un peu plus loin. Nous nous sentons plus que jamais « in the middle of no-ware », même nous sentons malgré tout que ces étendues sont habitées, et que l’on n’y est jamais vraiment seuls. Dans ce paysage immense, un cordon de terre fraîchement soulevée sur une tranchée attire notre attention. Explication donnée par Dalai : il s’agit du cable Internet qui dessert toute la steppe ! Incroyable contraste entre tradition et modernité : chaque yourte a un panneau solaire, beaucoup ont une parabole, et tous les nomades ont le portable avec eux dans leur large ceinture.
Sur la passage, nous sommes aussi intrigués par un amoncellement ordonné de pierres, qui semble être une sépulture, ou au moins un lieu de mémoire ou de vénération.










L’explication nous viendra quelques kilomètres plus loin, alors que nous arrivons en vue d’un alignement de pierres dressées : les « pierres à cerfs ». Ces dernières ont été érigées par les chasseurs cueilleurs de l’âge de bronze qui y ont gravé des scénes de chasse, ainsi que d’autres figurines sensées accompagner dans l’au-delà, l’âme des chasseurs ou guerriers enterrés dans ces sépultures collectives. Le cerf était considéré comme la monture des esprits partant faire un long voyage. Ces sépultures se retrouvent essentiellement dans la zone Asie (la Mongolie en compterait 500, sur les 800 répertoriées de par le monde).  








Nous passons la nuit dans un petit « hotel » assez old fashion!

 

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Nous repartons pour une étape dans des paysages différents : nous retrouvons avec un grand plaisir la Selengé, que nous avions longée lors de notre passage de la Russie vers la Mongolie.

Ici, peu de pont, seuls quelques ouvrages flottants herites de la periode de sovietique, permettent de franchir les rivieres.




Notre chauffeur et guide, Dalai





Les eaux de la rivière sont  claires et transparente, la vallée est une véritable oasis dans ces paysages secs et brulés par le soleil, un magnifique cordon coloré d’arbres rehaussent encore les couleurs chaudes de l’automne qui s’installe lentement. Aux alentours, des montagnes arides et pentues, aux pistes très raides, où émergent aussi de grands cordons dunaires et des plateaux lunaires couverts d’arbres ne sont pas sans évoquer des paysages méditerranéens ou marocains ! Des lacs de couleur émeraude, frangés de sel blanc, trônent au milieu de la steppe, enserrés dans des montagnes écarlates couverts de mélèzes accrochés à leur pente…. Nous sommes loin des images pré-formatées que nous avions de la Mongolie, avant de la découvrir de l’intérieur.
Nous traversons Morhon, vaste agglomération « chef lieu » de l’Aimag de Khovsgol. Les toits aux couleurs écarlates donnent à Morhon ce charme que nous apprécions en Mongolie, où les bleus, verts, rouges, jaunes se retrouvent partout… pour la plus grande joie du photographe.

16 au 22/09:…..  Khatgal au bord du lac d’Hovsghol
De Morhon à Khatgal, au bord du lac de Hovsgol, une route récemment asphaltée nous mène en une paire d’heures. Nous prenons nos quartiers. Daava, son mari et sa petite famille nous accueille  dans une jolie maison de bois, très chaleureuse

 


alors qu’eux-mêmes vivent dans une des yourtes installées dans le petit enclos où est bâtie la maison. 










Chacun des trois enfants, malicieux, se régalent d’un petit dans le village sur le tandem… avant de s’enfermer pour la  soirée dans la yourte autour du petit poéle à bois et … de la télé où passent en boucle des séries … coréennes. 






Quant à nous, comme à l’habitude, nous prenons notre repas quotidien et habituel : viande de mouton bouillie, plus ou moins grasse, riz agrémenté ce soir de sarrasin. Nous avons à cet instant une pensée émue pour Sandrine C., qui a du se battre durée toute la traversée de la Mongolie pour trouver des carottes ou de la salade. Ce soir, la nuit est claire, et nous nous enfonçons dans nos rêves.   
Le lendemain matin, les 3 enfants  partent sur la moto du Papa, alors que le  temps tourne à la  pluie, le vent glacial du Nord venant de la frontière sibérienne, distante de 200 kilomètres,  se chargeant d’humidité à son passage sur le lac. Les petits sommets environnants, qui forment la crête frontière, sont saupoudrés et ourlés d’une fine pellicule de neige fraîche tombée durant la nuit .
Sur les bord du lac, véritable océan intérieur à l’égal du Baïkal, la plupart des yourtes des camps de touristes sont fermées, ou démontées. 
Remontant la rive gauche du lac, nous voyons des installations portuaires qui nous étonnent dans cet endroit : terminal pétrolier, bâtiments en béton délabrés, quais à l’abandon et surtout de gros ferrys ainsi qu’une flottille de bateau de pêche dignes d’un port breton ! 
Les goélands et les cormorans ajoutent encore à l’illusion. L’explication nous sera donnée plus tard. Lors du soviet-time®, le russes avaient fait de Khatgal un port d’échange entre la Russie au Nord, et la Mongolie au Sud. Le col traversant la frontière étant alors un lieu de passage très utilisé. Par ce col, transitaient, outre la bonne parole du grand frère russe, des matières telles que les peaux de zibeline très prisée. Par ailleurs, une énorme usine de couture industrielle occupait plusieurs centaines de travailleurs. Les ruines de celle-ci témoignent encore de passé glorieux. Après la dissolution de l’empire russe, Khatgal n’ayant eu d’autre ouverture que vers le Sud mongol, a cherché un autre débouché en développant le tourisme. La route fraichement asphaltée au milieu des steppes, entre Morhon et Khatgal atteste de cette volonté farouche de désenclavement de la région du lac, vital pour l’Archangai.  
Le lac de Hovsgol communique étrangement avec le Baïkal au Nord, de l’autre cote de la chaine de montagne qui le ceinture, par un faisceau de rivières longues d’un millier de kilomètres, qui se jettent en final dans celui-ci après s’être frayé un chemin tortueux au milieu des steppes et plateaux de la région . Une goutte d’eau tombée sur Hovsgol finit par rejoindre la mer des Tchoutches au-delà du Cercle Polaire, après avoir transité par l’Angara, trop plein du Baîkal. Cette situation hydrologique est assez unique.


Dans ce lac vivent des poissons aussi divers que l’omble, les esturgeons, les truites llenok. Dans les forêts avoisinantes, vivent élans, ibex, argalis, zybeline, ours et loups.    
C’est en se faisant une croisière ! sur le lac à bord d’un petit bateau à moteur probablement emprunté à l’armée rouge après son départ, que nous pouvons avoir une vue d’ensemble du lac et des montagnes enneigées qui le ceinturent. 





En débarquant pour aller voir  une petite presqu’île dominée par un ovoo où flottent au vent pleins de ces jolis foulard bleus ciel qui nous sont devenus si familiers depuis notre entrée en Asie, nous mettons les pieds dans la neige fraîchement tombées sur les rives nord du lac. Le bleu d’acier des eaux froides du lac, contraste avec le bleu d’azur du ciel qui est bien dégagé, et l’or chatoyant des mélèzes. 



En rejoignant la rive Est du lac, nous coupons la jolie rivière qui permet à ce dernier de s’évacuer vers l’aval. Ses méandres paresseux décrivent d’élégantes arabesques dans le fond sableux de cette vallée marécageuse. Là encore, les feuillus et les mélèzes sont parés de leur plus beaux atours d’automne.
















Dans les rues ordonnées de ce grand village, la vie s’organise derrière les hautes palissades de bois alignées, notamment en ces jours où les familles préparent les tas de bois pour le long et rigoureux hiver qui sévit dans  l’Archangai. Dans les rues, au sol de terre battue, les petites motos chinoises pétaradent, transportant leur lot de couples ou de familles revenant des quelques magasins qui bordent la rue principale. Parfois aussi, des jeunes roulent avec de la musique diffusée par un astucieux système de « moto-radio ». Une autre fois encore, c’est un couple qui mène à l’abattage une brebis portée sur les épaules du passager. Des cavaliers ou cavalières plus rares, passent silencieusement venant d’on ne sait-où.













Rentrés dans la maison, nous partageons aussi des moments de complicité avec la famille qui nous accueille. La petite fille, malicieuse, joue de son charme et de ses petites couettes, pour nous entraîner à jouer avec elle, ce que nous faisons avec plaisir tant ses petites mines nous amusent. 







Tous les enfants du monde doivent se ressembler, pour retenir l’attention des adultes, par-delà la barrière du langage. Le langage des mimiques enfantines doit être réellement universel. Sylvie échange aussi avec Dawaa, des rudiments de conversation mongole, autour de la préparation du repas.

 



Elle échange des mots mongols, contre leur traduction en anglais ou en français. La prononciation du mongol est difficile tant nos oreilles ne sont pas habituées à ces sons gutturaux et profonds, venus d’un autre mode linguistique qui nous est étranger. Le russe nous semble maintenant être presqu’un jeu d’enfant ! Dawaa se prête au jeu avec beaucoup d’humour et de joie. Le rire rentre dans maison où il ne doit pas être toujours de règle, tant les conditions sont rudes pour élever une famille.

Cette nuit Christian se met à souffrir de violents maux de ventre. Nous soupçonnons l’eau, le manque d’hygiène lors de la confection du repas, les crudités, les œufs frits du petit déjeuner, la viande grasse… d’être la cause de ses maux.  Dans les jours suivants, nous aurons à expérimenter, par solidarité, une telle situation inconfortable. Jusqu’alors, nous avions réussi à éviter ces désagements, en respectant dans nos bivouacs, les règles élémentaires de l’hygiène du voyageur sans domicile fixe : lavage des mains, utilisation d’eau minérale en bouteille, régime riz/pâtes. Tandis qu’il se repose sous la couette avec une bouillotte sur le ventre, nous partons avec Sylvie, explorer la rive Ouest du lac. Nous nous arrêtons boire un thè dans un camp de yourte, pour touristes fortunés, au milieu duquel est construit une très élégante bâtisse en rondins de bois, abritant un restaurant tout en lambris chauffé par un très beau poêle insert en fonte très design.

 










La neige qui recommence à tomber nous force à revenir sans tarder vers notre maison où nous retrouvons notre chauffeur Dalaï, qui nous prépare un « hovog », sorte de barbecue mongol : légumes cuits à la vapeur sous pression dans une sorte de grosse cocotte-minute carrée posée sur le poêle à bois, morceaux de viande (cheval, mouton) saisies par des pierres de lave chauffées au rouge jetées dans cette même cocotte-minute.


Le lendemain, alors que nous émergeons, un petit grésil a blanchi les toits des yourtes et des maisons, les prairies sont saupoudrées, la cime des montagnes est maintenant bien blanche. Peu à peu dans la journée, le blizzard souffle de plus en plus fort, les rues du village sont désertées.







Seuls quelques enfants, les bras nus en T-shirt, défient le froid en jouant dans les cours des maisons. Devant ce changement de temps, et après maintes hésitations et un vote consensuel !(« Une » pour, « deux » contre) nous prenons la (sage) décision de ne pas rentrer sur Hovsgol avec les vélos, abandonnant à regret l’idée de faire une dernière étape en Mongolie, comme nous en avions fait le projet. Durant la journée, le baro fait le yoyo, et le ciel bleu apparaît par intermittence. Nous sentons, cependant que la bascule s’opère dans la saison. Après discussion avec Dalaï, nous décidons de lever le camp dès le lendemain, pour ne pas risquer d’être bloqués plusieurs jours dans le cul de sac qu’est Khatgal. La journée avançant, la tempête faisant rage, le vent souffle la neige à l’horizontale, les bourrasques font trembler les fenêtres et claquer les tôles du toit. La neige s’épaissit et les rues se recouvrent peu à peu d’un fin manteau de neige. A cet instant, nous imaginons que notre décision de ne pas partir est bien sage. Assis devant le poêle qui ronfle, nous imaginons l’enfer que cela aurait été si nous avions pris la route, sans autre possible abri que notre petite tente. Nous voyons aisément le tableau de celle-ci transformée en igloo, au milieu de la steppe, malmenée par un vent rugissant. La nuit, la tempête fera rage et nous aurons bien du mal à dormir.   
Le lendemain, le ciel est tres bleu, le village est blanc. Nous chargeons les velos sur le camion de Dalai et nos faisons nos adieux a Daawa, pour nous lancer sur la piste recouverte des derniers neiges de la nuit.             




de Hatgal vers Oulan Baatar, la neige nous chasse!
Résumé cyclo-pédalistique (kilomètres parcourus: 17248 km; kilomètres pédalés: 4002 km; collecte pour Handichiens: 1015 €, soit une oreille du chien ! (Objectif : 15000 euros)
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22/09:…..Khatgal à quelque-part au milieu de nulle part
Le village et la campagne environnante disparaissent sous un léger manteau blanc, alors que nous quittons Daawa qui nous a accueillis, et cuisiné pour nous pendant ces quelques jours passés à Khatgal. Nous ne pourrons pas oublier les conditions difficiles dans lesquelles elle vit, entre ses 3 jeunes enfants, et son mari, peu courageux et quasiment absent, s’occupant tout à la fois de la « maisonnée » (on ne dit pas la « yourtée » !), le tas de bois qu’il faut maintenir à niveau pour faire chauffer le petit poêle de la yourte étant à ce jour réduit  à peau de chagrin, alors que dans les parcelles adjacentes de belles rangées de bûches s’alignent en préparation du long hiver où les températures peuvent tomber à -30°c pendant des semaines. Son image et sa silhouette resteront probablement longtemps gravée dans nos mémoires, lorsque nous serons rentrés à notre vie confortable. Elle est le symbole du courage des femmes mongoles, silencieuses et vaillantes.
La route est bien recouverte de neige et de glace, qui obligent Dalai à esquisser quelques glissades élégantes avec son mini-bus ! 

A ce moment, nous réalisons que nous avons été bien raisonnables de ne pas prendre la route avec notre Camel Bike, très peu préparé au froid et au blizzard des steppes mongoles. De plus nous avons ouublié les équipements de neige à Plaisance….










Passant à Morhon, nous prenons bien plaisir à traîner dans le black market où nous nous régalons comme à l’habitude à observer ce grouillement de personnages venus du plus profond de la Mongolie, villageois comme nomades venus ici faire leurs emplettes les plus variées.

Moquette et lino pour les planchers de yourtes 




Pour l'entrainement des futurs cavaliers






















De Morhon, nous partons pour 800 kilomètres de traversée, dont 500 de pistes enneigées au milieu de la steppe, alors que les feuilles des arbres resplendissent de couleurs d’automne. 






Nous y prenons d’autant plus plaisir que Dalai, notre chauffeur nous fait découvrir avec malice les coins et les recoins de sa région, captant notre joie immense et notre émerveillement devant tant de beauté et d’immensité. La piste est parfois très boueuse, nous obligeant à quelques reprises à force glissades et patinage. Nous songeons même un instant qu’il nous faudra bivouaquer en attendant … le regel ! 
Mais Dalai arrive à nous sortir de ces situations  délicates, alors que dehors les nomades rassemblent les troupeaux avant le long hiver.














A la tombée de la nuit, nous faisons halte dans un hameau « in the middle of noware », qui nous transporte dans l’ambiance du film « il était une fois dans l’Ouest », tellement les personnages que nous y rencontrons semblent sortis de l’univers du cinéma : grande cape longues, chapeaux à larges bords, grandes bottes de cavaliers et visages burinés.








Le café-hotel où nous faisons halte est sordide et sale. Un va-et-vient incessant d’ivrognes essayant d’éviter les poteaux qui soutiennent le plafond crasseux, nous tient occupés toute la soirée alors que nous dinons de la traditionnelle soupe de mouton gras. Une serveuse titubante, venue s’enquérir de notre commande manque même de finir sur nos genoux, son retour à la cuisine manquera de se terminer sur le chambranle de la porte, qui décide heureusement au dernier moment de se déplacer, évitant ainsi un traumatisme cranien !
L’expédition en direction des toilettes situées à l’extérieur de l’autre côté de la route s’avère délicate.

 Le froid mordant, le vent glacial et l’inconfort des toilettes aux planches disjointes, posées sur une fosse sans fond est une véritable épreuve à décourager même un mongol atteint de tourista! Ceux-ci d’ailleurs, ne s’y risquent pas, s’arrêtent en cours de route et laissent ainsi la trace de leur passage le long des clôtures disposées sur le chemin menant à la cabane desdites toilettes. La version locale du petit poucet laissant dans son sillage des petits cailloux pour retrouver son chemin. Par ailleurs, un sens de l’équilibre irréprochable est requis à qui veut utiliser malgré tout ces dernières, après avoir bravé la tempête : la moindre erreur peut se traduire par un chute de plusieurs mètres dont peu de candidats se relèveraient indemnes, disparaissant à jamais dans la terre mongole. Fin de l’épisode tragique du voyage.
La nuit sera agitée, nous entendrons les rires, lles voix et même les chants de toute une famille, dont les bottes ferrées ferons craquer le plancher lors d’incessant va-et-vient entre les chambres et la salle du bar.

23/09:…..Quelque-part au milieu de nulle part à Oulan Baatar
La neige s’est maintenue sur le plateau que nous traversons ces immensités où les nomades rassemblent les troupeaux avant la prochaine tempête de neige.




Ils passeront l'hiver soit dans des maisons de bois, soit sous la yourte 

















Nous rencontrons Adrienne et Tyler, jeunes cyclo-randonneurs américains qui viennent d’émerger d’une nuit passée dans la tempête dans une tente dont l’abside s’est remplie de neige. La veille au soir, ils ont décliné la proposition de bergers nomades de passer la nuit sous leur yourte,  décision qu’ils regrettent à cette heure ! Malgré tout, ils sont souriants et enthousiastes, alors que nous les quittons sur la piste enneigée. 


De notre coté, au chaud dans le mini-bus, de Dalai, nous nous plaisons à ne pas regretter notre décision de ne pas revenir en vélo sur Oulan Baatar, et d’être passés à côté d’une expérience inoubliable (sourires crispés des trois participants)














Après avoir atteint la route asphaltée de Oulan Baatar, nous retrouvons cette ville polluée et embouteilllée, non sans toutefois avoir l’impression de retourner à la maison. Maladie du voyage, quand tu nous tient… Nous sommes accueillis à bras ouverts (au sens propre) par nos amies mongoles de la LG Guest House, que nous revoyons avec plaisir tant elles sont gentilles et gaies.

24 au 27/09:….. Oulan Baatar
Nous retrouvons dans « U.B » la circulation un peu folle, le coiffeur (Youpieee, nous sommes beaux et bronzés à nouveau), l’intermittence chronique de la connectivité internet. Ce n‘est pas sans résignation que nous établissons notre QG multi-média au 40K, l’un des rares cafés de U.B, offrant une connectivité WIFI sans interruption. Il nous faut aussi beaucoup de courage pour avaler les cappuccino joliment décorés d’une feuille, les cheese cakes qui laissent des miettes dans la crème des-dits cappuccino, les pizzas dignes du meilleur village des Pouilles Italiennes…. La liste est trop longue et indigeste, des tourments du communiquant voyageur installé dans un café, essayant d’affronter les rigueurs de la planète Internet.
Nous rendons visite aussi à l’Ambassade de France où l’attaché d’ambassade a très aimablement accepté de recevoir nos cartes bleues de remplacement envoyée de France. Sylvie peut enfin faire refroidir sa carte bleue, après avoir entretenu 2 hommes pendant des semaines.
Nous commençons à languir et à tourner en rond, dans U.B., non sans avoir déambulé avec curiosité dans les rues bordant Peace Avenue, pour essayer de capter un peu plus les « ondes » de cette capitale mongole avant de la quitter pour une autre destination. Nous passons toutefois par la case incontournable « expédition des vélos et des bagages», pour les faire acheminer avec nous sur Pékin. Nous sommes aidés dans cette opération kafkaïenne par Bayanga, la maman de Uyangaa, notre jeune amie mongole rencontrée à Karkhorin. 


Son aide est inestimable, sa joie et son énergie son débordantes, alors qu’elle nous sert tout à la fois d’interprète, de guide et d’intermédiaire dans le dédale des démarches entre le service de pesée des bagages, les douanes russes et le guichet 8 de la gare de U.B. Décrire le processus demanderait une conférence de 3 heures, tant sont compliqués les différents allers et retours entre ces services. 
Nous ne comptons pas moins de 23 étapes, 5 A/R entre le deux bâtiments (la gare et les douanes). Vu d’avion, notre déambulation de 4 heures doit sembler suspecte aux services de surveillance aérienne du territoire, nous craignons à tout moment d’être stoppés par un agent des services secrets. La paranoïa atteint son comble alors que nous pensons avoir touché le but : le papier patiemment rempli, case à case, entre les étapes 5 à 18 ! doit être « dactylographié ». A ce moment, Bayangaa perd son calme et manque de s’éclater le crâne sur le comptoir du guichet n°7, devant une employée impassible devant le drame qui se joue à cet instant. Mais rapidement, nous reprenons nos allers et retours, entre les étapes 6 à 17, pour enfin arriver à obtenir les auto-collants nécessaires à l’identification et à l’expédition des bagages dans le train vers Pékin. 







C’est avec une délectation non feinte que nous les collons sur notre matériel, que nous avons auparavant saucissonné  dans du film transparent.
Avis à tous voyageurs désirant expédier des bagages ou effectuer des démarches auprès des chemins de fer mongols à U.B : s’adresser à Bayangaa, qui par ailleurs organise des voyage sur un camp de yourte dans la montagne, dont elle assure la gestion toute l’année. Ce genre de projet individuel mérite d’être encouragé.  
Nous rencontrons par hasard un jeune couple, en voyage aussi avec un PINO, Fanny et Vincent, originaire de la région d'Annecy, avec qui nous partageons un repas. 














La veille de notre épart, nous partageons notre repas avec Uyangaa, notre jeune amie mongole, toujours aussi souriante, enjouée et attachante. Nous la quitterons non sans un petit pincement au cœur et quelques bonnes plaisanteries devant la statue des Beatles!.   


       
28/09:….. dans le train pour la Chine
Ce matin, il fait froid, alors que nous faisons le pied de grue d’evant le bâtiment des bagages pour assister à l’embarquement de nos vélos et du matériel dans le wagon de frêt. 15 minutes avant le départ du train, le service bagages n’est toujours pas ouvert, l’adrénaline monte. Nous donnons un petit coup de pouce aux employés du train pour charger les bagages dans le wagon cargo au cour d’une opération périlleuse à l’aide d’un chariot de manutention destiné à manipuler des palettes. 




Notre pauvre Camel Bike manque d’être empalé vif par une des fourches de l’engin, il manque d’en perdre la bosse ! Décidemment, notre chameau préféré n’a pas la bosse aérienne.

















Dans le train frappé de l'éffigie de PEGASE, où nous embarquons, le confort est meilleur que dans le Transibérien (nous sommes en 2éme classe).



 L’ambiance y est moins conviviale. De la fenêtre nous voyons défiler tout d’abord les quartiers de yourtes des faubourgs pauvres de Oulan Baatar. 












Rapidement, nous quittons à regret la Mongolie et ses vastes espaces vallonnés et verdoyants, pour rentrer dans les paysages caillouteux et déserts qui annoncent le désert de Gobi.  

De petites gares s’égrènent tout au long de la voie  du Transmongol. 
Beaucoup d’entre-elles sont équipées d’aires de jeux pour enfants. Mais où sont donc passés ces derniers?
 Malgré la sécheresse des paysages traversés, la Vie est présente dans les rares villages en dur, ou les yourtes dispersées dans le désert : chameaux, vaches, chèvres et chevaux paissent une herbe rase et brulée par le soleil. Un camp militaire doté de silos pour des avions apparaît au loin, camouflé sous des bâches.
Nous sommes en route pour la Chine, et l’Empire du Milieu…. 

               

1 commentaire:

  1. Excellente l'histoire du passage piéton! Super sexy sous ton parapluie pap! Merci pour toutes ces belles photos!
    Gros bisous
    Hug

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