mardi 4 mars 2014

En route pour Phnom Penh




Bonjour, en khmer !!! Soou…Sdei

Résumé cyclo-pédalistique (kilomètres parcourus: 25234 km; kilomètres pédalés: 7820km; collecte pour Handichiens: 2065 €, soit la tête complète ! Le chien commence à prendre du poil de la bête. Les pattes et les gigots vont suivre incessamment pour faire courir la bête! (Objectif : 15000 euros, soit la formation complète d’un chien accompagnant)
En cette période d'Automne fiscal, où tombent les feuilles de déclaration d'impôts vierges, songez à économiser en toute légalité, en déduisant vos dons!!!! 

5/02:…..De Stung Treng à Kratie
Départ à l’aube en « pirogue à longue queue », où nous nous calons tant bien que mal avec tandem et bagages.



















Dans le petit port, les marchands s'activent en débarquant du traversier 




Les conditions de navigation sont assez délicates par endroits et on apprécie la dextérité de notre batelier nommé Lak.






 Il doit faufiler l’embarcation parmi les bancs de sable, les rapides parfois très vifs, les rochers tantôt acérés, tantôt polis par les flots. Les mouvements d’eau sont presque inquiétants : tourbillons, grosses bulles qui remontent des profondeurs, alternent avec des zones plus calmes. La largeur du Mékong atteint à certains endroits plusieurs kilomètres, et le volume d’eau dégage une puissance phénoménale.
Le paysage est surprenant et très sauvage : dunes de sable blanc, petits jardins plantés sur les rives aux abords des quelques rares cases parsemées le long d’une rive ou l’autre, rochers de toutes formes, petites îles à la végétation tropicale plus ou moins dense, mangroves fluviales où nichent aigrettes, martins pêcheurs, hérons en tout genre, et bien d’autres oiseaux encore. De nombreux bateaux de tout gabarit montent et descendent le fleuve





















Le Ferry pour les motos




Sur les berges, jouent des enfants, et des buffles font trempette


















Nous observons avec beaucoup d’émotion le Dauphin d’eau douce Irrawadi, endémique du Mékong dont la survie est menacée, et que nous avons déja observé vers les 4000 Îles.
 http://media.treehugger.com/assets/images/2011/10/20090401-irrawaddy-dolphin.jpg.400x300_q90_crop-smart.jpg 
 En cours de route nous nous arrêtons pour prendre un petit repas et visiter un temple présentant de longues scènes de la vie du Bouddha



















C’est ainsi au fil de l’eau que nous débarquons à Kratie au milieu des sablières, dans une eau très sombre et glauque, où s'ébat un cheval. Sur les berges, des maisons sur de très haut pilotis, dominent la rivière.








6/02:….. Kratie
Jolie petite ville tranquille au bord du Mékong, établie sur les berges et les fonds sableux du Mékong. La surface de l'eau, qui n'est pas plane, apporte la preuve que ces fonds sont en constant mouvement, sous la puissance et le débit des eaux.

 Marché agréable et bien achalandé où figurent en bonne place les articles de pêche et les fruits tropicaux que nous dégustons avec délice : litchis, mangues, ramboutans….. Les vendeuses sont de diverses ethnies, dont les Cham, ethnie musulmane de pêcheurs, que nous voyons depuis quelques jours dans cette région.

Beaucoup de femmes portent le Krama, foulard traditionnel des Khmers et qui sert à presque tout

























 Passés les quelques immeubles récents du centre ville de petites cases bien pauvres se sont installées au bord du Mékong ou flottent sur celui-ci.




















  
Des affiches nous rappellent que dans ce pays, le tourisme sexuel est un flléau, contre lequel essaient de lutter quelques associations, en particulier quand des enfants sont en cause.
 D'autres essaient de susciter des réflexes simples concernant l'hygiène, notamment l'élimination des déchets. Mais la route est longue, lorsqu''on constate que toute la filière déchets est à construire de A à Z. Tâche titanesque et coûteuse.



















Une fois encore le soleil se couche et nous en cueillons quelques rayons


7/02:…..de  Kratie à Smuol
Toutes sortes de véhicules se pressent à la sortie de la ville : charrettes à cheval, « moto-dop » (moto taxi), touk-touk, tak-tak (charrettes à long bras remorquées elles aussi par une moto), gros camions avec des chargements impressionnants par leur hauteur sur lesquels sont grimpés des ouvriers, charrettes tirées par des vélos ou simplement par des bras ! A cette période, on voit surtout des véhicules qui acheminent le manioc depuis les plantations jusqu’au lieu de pesage, pour être ensuite soit vendu en l’état soit séché puis broyé pour en faire de la farine. 





















Notre route croise un  chantier de déminage financé conjointement par la Norvège et le Cambodge. On nous explique que des chiens sont spécialement dressés, en complément  des détecteurs de métaux. Le terrain est soigneusement balisé, et les témoignages des habitants sont cruciaux pour déminer les endroits suspects. L’équipe qui nous a aimablement expliqué son rôle se charge aussi de l’éducation des populations locales notamment quant à la conduite à tenir lors des brulis qui font courir le risque de faire exploser une charge enfouie sous terre. Avec le Laos le Cambodge est un des pays qui a le plus souffert, recevant plus de bombes que tous les autres pays lors de la guerre de 39-45. Des milliers de mines anti-personnelles complètent cet arsenal de mort qui ne demande encore qu’à exploser et mutiler des pauvres innocents. Un cadeau des pays « développés » en lutte contre l’Ennemi communiste lors de la guerre dite « secrète »! Hypocrisie de l’Histoire dont aucune leçon n'a été tirée à ce jour.


Travail de fourmi: cherche une auguille dans une  botte de paille!

Le matériel utilisé est moderne
Des panneaux préviennent du danger encouru lors de l'utilisation de pelleteuse

Nous traversons encore de grandes zones de forêts brulées qui alternent avec des espaces encore occupés par une forêt dense tropicale qui subsiste malgré tout. 


Un four à charbon de bois

De nouveaux types d’habitats apparaissent : maisons sur pilotis selon le style Kmer, mais entièrement construites en palmes et …. lotissements sans pilotis « à la mode de chez nous » et pour la plupart inhabités.

















L’étape est longue et pénible en raison de la chaleur qui monte à …43°C. Nous arrivons à Smuol, et nous nous jetons sur la première Guest-house venue, et sous la douche froide encore tout habillés. Nous nous ré-hydratons avec tout ce que nous trouvons sur le grand marché : jus de canne à sucre présenté dans un petit sac en plastique avec une paille et une tonne de glaçons (délicieux !), jus de mangue fraîche et de l’eau, de l’eau , de l’eau…. 
8/02:…..de  Smuol à Kraek
Ce matin les chiens sortent de leur torpeur habituelle et nous poursuivent en aboyant. Cependant ils sont de la catégorie « sans suite » et  après quelques mètres, ils décident de s’arrêter tout seuls…. A la sortie de la ville, des enfants essaient de gagner quelque argent par la récupération de plastiques et de canettes.
Aux longues étendues de forêts brulées, succèdent des plantations de manioc, d’hévéa, de poivre, de manguiers, de bananiers. Nous croisons encore des chargements qui défient (encore) toutes les lois de l’équilibre.








A côté d’eux, nous faisons « petits joueurs ». Les mini-vans bondés circulent à toute allure en nous assourdissant de leur klaxon. 














Leur coffre arrière est la plupart du temps ouvert et utilisé pour transporter des marchandises, voire des passagers, parfois installés sur des chaises ou … directement sur les sièges des motos transportées.




 

 
Nous arrivons encore à nous en étonner, malgré les mois passés depuis la Sibérie et la Mongolie…
 Les gros camions foncent  chargés de sacs de manioc et de passagers grimpés au plus haut de la cargaison. Gare au coup de frein intempestif ! Mais personne hormis nous, ne semble s'en émouvoir.
La route, ponctuée de nids de poule monte et descend le long de petites collines et traverse de nombreux  villages. Nous prenons le temps de nous arrêter, encore plus, parfois pour de brefs instants, mais si intenses, comme avec ce vieux monsieur qui pousse de grands cris en voyant notre vélo, ou bien encore cette jeune mariée et ses dames d'honneur qui tiennent absolument à se faire photographier avec Sylv'. 

 
Partout, les « hellos ! » nous accueillent joyeusement, les rires et les sourires ponctuent l’atmosphère. Des sourires lumineux et resplendissants qui explosent. De quoi nous donner des ailes et motiver notre pédalage si besoin était. Mais nous ne nous y trompons pas, la vie que nous voyons en traversant les campagnes et les villages, avec notre vélo, est loin de ressembler aux images que l'on voudrait bien s'en faire, comme dans les cartes postales. Il n'est pas rare que nous ayons la gorge serrée en contemplant ces visages d'enfants, d'adultes ou de vieillards mélancoliques, voire tristes, mais qui rayonnent d'un magnifique sourire dès lors que nous leur adressons le nôtre. C'est là probablement le miracle quotidien qui s'accomplit, nous laissant l'illusion que les gens ici sont pleinement heureux. Ils ont tout simplement une vision différente de la nôtre, de la Vie, se contentant de l'instant qui est là, sans s'encombrer de ce qui pourrait arriver.   Où est le juste milieu: là est notre question !
Tout le long de la route, de grandes affiches vantent les réalisations du gouvernement actuel, dont le premier ministre n'est autre qu'un ancien Khmer rouge revenu avec les troupes de "libération" vietnamiennes. 














 Nous croisons des "brigades" de petits transporteurs à motos, souvent composées de trois motos, et qui semblent spécialisés dans le transport particulier, celui-ci spécialisé en transport de poulets! 
 D'autres transportent du charbon de bois
  Et se ravitaillent en essence dans les station services "coca-cola"













Cette brigade quant à elle transporte des emballages et bouteilles plastiques destinés probablement au recyclage. 
 Nous commençons à croiser des jeunes filles voilées, nous sommes dans une zone où se trouve une population musulmane "Cham", dont les ancêtres sont venus d'Indonésie par le Sud et centre du Vietnam







La petite ville de Kraek proche de la frontière vietnamienne est très animée : va-et-vient incessant des motos, karaoké… Dans notre hôtel, le seul de la ville, règne aussi un va-et-vient de très jeunes femmes très légères et très court vêtues, auxquels les vietnamiens notamment viennent rendre visite. Il est instamment demandé aux visiteurs de déposer leurs armes et de les laisser au dehors…. Ambiance et néon…






















Dans le café où nous dinons, nous  faisons voir des photos de notre voyage aux jeunes serveuses, très curieuses et amusées.


9/02:…..de  Kraek à Kong Chiam
Réveil en fanfare à 5 heures du matin par les psalmodies lancinantes et fort peu harmonieuses, des moines célébrant un enterrement et qui nous accompagnent jusqu’à notre départ au point du jour.
6 heures du matin, la circulation est déjà dense : camions, motos et voitures. Nous devons rester vigilants et …philosophes. Nous comprenons que la règle est simple, à savoir que le plus gros gagne, choisissons notre camp : le droit est celui du plus gros : le camion, le mini-van, la voiture 4X4 rutilante des nouveaux riches, Tak-tak et Touk-touk, charrettes à buffles, buffles et zébus traversant la route, vélos et piétons, chiens, poules et poussins. Notre position en partie basse de la hiérarchie des privilèges est déterminante et nous devons souvent obtempérer et nous rabattre sur le bas-côté quand par bonheur il est libre….






  
La route est agréable : villages blottis dans une végétation tropicale, auxquels succèdent de grandes rizières pour le moment sèches où paissent des buffles débonnaires. Nous traversons de grands villages très animés et bruyants. Il nous faut nous réhabituer aux dépassements à gauche et … à droite, aux coups de klaxon incessants que nous avions crus abandonner depuis le Vietnam, aux véhicules qui doublent en double file en arrivant devant nous. 
Traversant une rivière, nos pouvons admirer de gracieuses barques à balanciers, qui ressemblent à de grandes sauterelles. Le rythme sur l'eau a l'air paisible.




La maison d'un riche local


Briqueteries, usines de caoutchouc et moulins à riz, zones commerciales vendant du matériel agricole de dernière génération.
 
Beaucoup de mariages en ce Samedi, et nous croisons de gros camions des entreprises de mariage qui transportent tout le matériel de réception.

 

Kong Chiam est une petite ville au bord du Mékong où subsistent quelques maisons coloniales. Promenade
agréablement aménagée et fleurie le long du fleuve. Quelques familles vivent sur des maisons flottantes tandis que le long de la rive, d’autres vivent également très chichement. 





















Gamins au regard triste plus ici qu’ailleurs qui rêvent en voyant la fête de mariage qui bat son plein à deux pas de leur petites cabanes si fragiles





























9/02:…..de  Kong Chiam  à l’Ile de la Soie
Toujours beaucoup de circulation et nous nous programmons pour approcher au plus près de Phnom Penh. Nous croisons un enterrement où le cortège des gens habillés de blanc, la couleur du deuil, est accompagné par la musique d'un petit groupe d'instruments à cordes.

Après Skun, la ville célèbre par ses araignées comestibles, la route est en travaux et nous roulons sur une mauvaise piste en latérite sur une cinquantaine de kilomètres. Au passage des véhicules et en particulier des camions, des nuages de poussière rouge nous enveloppent et nous aveuglent. De magnifiques lotus semblent fluorescents et donnent une touche complétement surréaliste à cette ambiance poussiéreuse.









En direct de la mine







La température monte à plus de de 46°C, alors que nous faisons une halte pour avaler 2 litres d’eau et 3 canettes de Coca !  .
 




















 Les véhicules circulent en tous sens, chacun cherchant le meilleur passage. Véritable parcours du combattant qui laisse des traces sur nos visages et vêtements. Nous rencontrons trois autres candidats à la grillade latéritique!















Que la campagne est belle sans son voile de rouille


Après cette très longue et pénible étape de quelques 120 kilomètres, nous trouvons le bac qui nous amène à l’Ile de la Soie et
 

nous parvenons à nous faire escorter jusqu’à une guest-house très rustique tenue par un cambodgien, qui œuvre pour une O.N.G cambodgienne , et nous confie son désespoir sur le passé récent et surtout sur la condition actuelle de son pays. 
  








                                         Nous nous portons candidats pour une douche tout habillés





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