vendredi 30 août 2013

Du Baïkal, en route pour la frontière de la Mongolie

Du Baïkal, en route pour la frontière de la Mongolie
Résumé cyclo-pédalistique (kilomètres parcourus: 10745 km; kilomètres pédalés: 2739 km; collecte pour Handichiens: 725 €, soit une oreille du chien ! )
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6 au  à 9/08:…..  Oulan Oude
La pluie nous accompagne, alors que nous découvrons Oulan Oude. Ici encore plus qu’à Irkutsk, l’Asie est là, que nous voyons dans les visages que nous croisons. 






















Oulan Oude est une petite ville, proprette, fleurie où nous pouvons, enfin, prendre le temps de traverser les passages pour piétons sans craindre de se faire écraser par quelques chauffards. Quelques maisons de bois ont résisté à l’inexorable avancée de l’immobilier et une place importante est laissée aux espaces verts et …. aux Piétons.






















La tête de Lénine, en bronze trône en plein centre ville, de même qu’un série d’autres statues de bronze qui se laissent découvrir au cours de notre flânerie. 















Comme à l’habitude, nous finissons par trouver nos repères : le tram 4, le self « Appetit » où on mange très bien pour … 3 fois rien (4 euros par personne pour un repas complet), ce qui nous permet d’échapper temporairement au régime 
« www://saucisson/fromage_fadasse/poisson_en_boite/concombre/soupe_knorr/pate.fr », ainsi que le marché.




























Et.... les tonneaux de Kvas, boisson raffraichissante à base de pain rassis et d'eau





Confiants en la bienveillance et la courtoisie des automobilistes et de la police locale, nous pouvons organiser notre départ vers les cieux mongols. 



   
10/08:…..  Oulan Oude au temple d’Involginski
Nous sortons de Oulan Oude sous la protection du tigre de Sibèrie;alors que nous franchissons la rivière et que nous pouvons enfin avoir une vue globale sur la ville







Dès la sortie de Oulan Oude, les maisons apparaissent ici moins fragiles que jusqu’alors, nombre d’entre-elles étant de construction récente. Le paysage change, les douces collines sont écrasées par le soleil (et nous avec !), ce qui nous vaut de nous arrêter souvent pour avaler des litres d’eau, parfois puisée dans un puits chamanique. 
Les lieux de recueillement,  les shorten multicolores et les stupa maçonnés sont maintenant courants. Puits, arbres, poteaux indicateurs et autres objets se couvrent de foulards multicolores à dominante bleue. Pièces de monnaie et cigarettes neuves jonchent le sol autour de ces monuments, et il n’est pas rare qu’un véhicule nous double en nous jetant une cigarette par la fenêtre, pour nous porter chance ou bien encore parce que le chauffeur considère que nous ressemblons à un shorten ambulant avec nos petits drapeaux flottant au vent.

Opération pièces jaunes à  rendre  jaloux notre sumo national




Les arbres de raréfient et les lieux nous annoncent déjà la Mongolie. Quelques cultures maraîchères de grande envergure amènent cependant un peu de verdure dans le paysage. 








Vaches et chevaux sont autant d’obstacles à éviter le long des routes. Heureusement, Christian sait parler aux chevaux, qui s'écartent respectueusement lors de son passage

 Ce soir, nous faisons halte au monastère d’Involsginski, à une quarantaine de kilomètres de Oulan Oude. Ce temple, désaffecté sous l’ère soviétique,  est en cours de réhabilitation. Au Datsan, sorte d’écomusée boudhiste, moines et fidèles cherchent à insuffler à nouveau de l’Esprit à ce lieu autrefois vénéré et connu de toute la Bouriatie.







Nous plantons notre tente à quelques encablures du monastère. Vaches, enfants et adultes, chiens s’invitent à notre bivouac, ces derniers nous défendant de ces premières ! Nous passons un partie de la nuit bercé par 120 db de musique disco émanant des voitures de jeunes qui eux aussi apprécient ce lieu sacré (nous sommes Samedi, jour du Seigneur), et honorent les dieux par leurs douces chansons inspirés par l’alcool et probablement un peu de thé agrémenté de substances hallucinogènes. Monsieur QUIES nous permet nous aussi de profiter autant que faire se peut de cette douce nuit.   












11 au 14/08 :…..  du temple d’Involginski à la frontière russo-mongole  
Le long ruban de la route se déroule entre des collines où la végétation et quelques forêts éparses réapparaissent. 

Alors que nous roulons, une légère brume flotte dans l’air, dont nous ne comprenons pas l’origine. C’est Mickhael, jeune apiculteur venu nous rendre visite lors de notre pique-nique, qui nous en donne l’explication : de grands feux de forêts touchent actuellement la région de Krasnoiarsk, distante de trois cent kilomètres environ, dont la fumée poussée par le vent a envahi la région. C’est sur les flancs des collines nimbées de ce halo brumeux, que Mickhael a installé ses ruches qu’il nous fait visiter gentiment tout en ne manquant pas de nous offrir un petit pot de miel de sarrazin et de serpolet, pour la route. Là encore, le miracle de la rencontre fait son œuvre. La femme de Mickhael, que nous ne verrons pas, est professeur de français, langue qu’elle apprécie particulièrement. Nous aurions bien volontiers passé une soirée en leur compagnie, s' il ne s’était pas agi de retourner 60 kilomètres en arrière.
Sur les indications de Mickael, nous plantons notre bivouac sur les rives d’un petit lac bordé de roseaux, où nous nous baignons avec un plaisir non dissimulé, en nous débarrassant de la poussière accumulée depuis quelque temps.


Alors qu’un petit stupa veille sur nous du haut des collines qui entourent le lac, l'esprit du lac nous survole. quelques grues se rassemblent pour partir elles aussi en voyage, des chevaux se roulent dans les hautes herbes. 






Quant à nous, occupés aux tâches ménagères, nous laissons tranquillement le temps filer, alors que le soleil disparaît derrière la ligne d’horizon, en dessinant dans le ciel, un tableau  semblable à une estampe japonaise.

Corvée de bois



















La ville  industrielle et minière de Guizonoozerk, que nous atteignons le lendemain, ne nous incite guère à y flâner, nous sentons ici fortement les vestiges de l’ère soviétique, à contempler la ville et ses environs que nous dominons depuis notre bivouac improvisé dans les ruines de ce qui fut probablement un village ouvrier : murs effondrés, toitures éventrées, forêts mal entretenues, morceaux de ferrailles rouillés… Circulez, il n’y a rien à voir !




C’est en répartant de Guizonoozerk, que nous faisons une halte pélerinage au col où Philippe et Sandrine, la famille http://allonsvoirsilaterreestronde, ont laissé à notre intention un petit caillou blanc pour nous inciter à partir voir le soleil se lever. Merci encore à vous, Philippe et Sandrine, de nous avoir fait suffisamment rêver pour avoir à notre tour la force de partir pour réaliser ce rêve fou.









Nous croisons aussi la route de Kevin et Kerstin (www.holfordsaufweiltreise.jimdo.com), 2 gnomes à bonnet rouge, sur un side car allemand. Partis pour 3 ans, ils vont faire le tour des 5 continents, sur un attelage prêt à affronter toutes les pistes du monde. Après avoir traversé toute l’Europe de l’Est, le Kazakstan et l’Ouzbekistan et la Russie, ils viennent juste d’être refoulés manu-militari à la frontière russo-mongole, leur visa étant expiré de 5 jours, ce qui leur vaut d’être bannis de Russie pour 5 ans .
Les Belles et la Bête

Nous sommes battus  côté chargement

Direction le MONDE

Tout au long de la route qui mène à Khyatka, les monuments bouddhistes et les lieux chamaniques abondent, et nous accompagneront encore longtemps, parfois sous des formes insolites. Avant Khyatka, les forêts alternent avec de grandes steppes ondulant à perte de vue, les villages sont quasi inexistants et les troupeaux rares. Les automobilistes montrent à notre égard un intérêt bruyant, marquant leur joie de nous frôler de près par un concert de klaxons dont nous nous passerions volontiers, concentrés que nous sommes à gravir des pentes à  4,5,8, puis 10% (et plus si affinité !) et à éviter les nombreuses fissures, les trous innombrables et « flaques de sables » (concept particulier avec lequel nous commençons à nous familiariser), et qui ne manquent pas d’émailler notre route, alternant avec les cimetières de bouteilles.






















Même les panneaux indicateurs ajoutent à la confusion qui commence à remplir nos esprits un peu fatigués. Nous constatons que les anglophones ont droit à un traitement de faveur: quand la route monte pour nous, elle descend pour eux!, quand elle tourne à droite, elle tourne à gauche pour eux.


Quant aux bouriates, jeunes ou moins jeunes, ils s’intéressent de très (trop) près à notre Camel Bike et au vélo de Christian, qu’ils approchent, tripatouillent ou enfourchent même alors que nous avons le dos tourné.  
A l’approche de Khyatka, nous tombons sur un contrôle de police, tout est en règle et nous avons droit à une énième photo prise à l’improviste par un policier curieux de nous voir là. Khyatka est une ville frontière de garnison importante, ultime porte sur la Mongolie. Nous assistons même à des manœuvres de blindés russes occupés à ….rassembler les vaches qui traînent dans les champs. (NDLR :Pour des raisons évidentes de sécurité internationale, nous n’avons pas pu prendre de photos de cet évènement, mais nous tenons à la disposition des autorités compétentes en la matière tous les éléments relatifs à ces mouvements de troupes.). Nous trouvons refuge dans un magnifique hôtel soviet-style®, où nos muscles et articulations fatigués et vieillissants roucoulent de plaisir sous une douche fuyant abondamment. Le repas, soupe de goulash et bière bien fraîche, nous fait dire que le bonheur n’est pas si loin (ou peu s’en faut)

15/08 :…..  frontière russo-mongole : Gengis Khan, nous voilà !
Quelques kilomètres avant la frontière, nous croisons Anne, Sara et Julien qui rentre en France, après avoir passé 2 an en Inde, dans une association humanitaire. Rencontre brève mais forte avec 3 voyageurs à vélo plein de vie et de générosité, qui nous envoie une bonne dose d'énergie positive. Sara roule même sur un vélo de sa fabrication en... bambou!


L’accès à la frontière mongole se mérite, après une belle côte et quelques lignes droites 





L’attente est bon enfant, alors que nous patientons pendant 2 heures avant de pénétrer dans le no man’s land entre les 2 pays. Nous échappons à un chien renifleur méprisant, qui dédaigne notre saucisson soigneusement enfoui au fond de nos sacoches. Le portique détecteur de métaux, lui aussi méprisant, ne s’émeut même pas au passage de nos sacoches bourrées de ferraille (opinel et autres engins de guerre, matériel de télécommunication de haute technologie). Nous devons toutefois déclarer à la douanière, l’organisation de nos sacoches et leur contenu : sacoches « cuisine », sacoches « chambre à coucher », sacoches « dressing »... Heureusement, elle ne demande pas de les vider, ce qui aurait alors eu des conséquences diplomatiques dont nous n’osons pas évoquer l’ampleur.
Nous étions rentrés en Russie avec une boule au ventre. C’est avec le cœur très gros et beaucoup d’émotion que nous la quittons, et avec elle, les Russes qui nous ont tellement touchés par leur gentillesse et leur prévenance à notre égard.
Dans le no man’s land, alors que nous remplissons les papiers pour pénétrer ne Mongolie, nous rencontrons de jeunes pompiers de France, qui participent à un rallye dont le but est de livrer en Mongolie un véhicule de secours dont les fruits e la vente serviront pour une œuvre humanitaire au profit du pays. Ils sont bloqués par … les autorités mongoles, qui leur refusent l’accès du pays pour des tracasseries administratives!  

Nous franchissons la barrière mongole, sous les yeux amusés des douaniers et policiers, pour rentrer sous la pluie dans le pays. Nous prenons nos quartiers à Altan Bulag Plazza, dont le titre ronflant nous a tapé dans l’œil. Altan Bulag est un village frontière sans charme, dont nous nous échappons sans regret. Les vaches et les chiens errants y sont très présents, nous sentons que nous venons de passer dans un pays économiquement différent de la Russie, et que le niveau de vie n’y est pas le même. En atteste la liasse de billets de plusieurs millions de Tougrits quii recouvrent notre lit, et nous permettra de tenir au moins 30 jours. Et nous découvrons par la même occasion … le karaoké, qui nous berce toute la nuit. Par contre, notre premier repas nous comble de bonheur, les mets goûteux, fraîchement  préparés, sont joliment présentés. Une bonne augure.   
Ecurie mongole pour Camel Bike




















                             Gengis Khan, nous voilà (sur un air méconnu…)
  


   

6 commentaires:

  1. Superbe photo en violet Mim! Papa, met ton tee shirt lorsque tu vas chercher du bois, tu risques d'attraper froid !

    bisous !
    Hug

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  2. Trop forts, ils ont même réussi à retrouver nos petits cailloux !
    Merci à vous de dérouler ces pages qui nous avaient tant plu, que de bons souvenirs. Profitez bien de la Mongolie et du cavalier du soir !
    Avez vous goûté au tarag, à l'aarul, et à l'airag (cul sec !)
    Nous espérons que l'automne n'arrivera pas trop vite cette année.
    Bises de tous : Sandrine, Philippe, Cédric, Margaux, Léna et Nicolas !

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  3. "Qui boit trop de lait devient tout blanc, qui boit trop de vodka devient Tougrit"
    Proverbe Mongol

    Merci pour le récit ! Vous avez un bisou de la petite Lucie

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  4. Ahaha, les gens sont si généreux qu'ils déposent aussi leurs factures sur les lieux de recueillement!
    Cécé

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  5. Petit commentaire d'Hugo qu'il n'a pas posté: "T'as lu le dernier article du blog?, Il y a une photo où Maman est trop belle!"

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  6. Ah je suis contente de m'être mise à jour de votre blog (qui ne nous envoie plus les mises à jour que vous faites!). Et tout à fait d'accord avec le petit commentaire d'Hug publié par Cécé et dont Papa se fera un plaisir de confirmer "Que notre maman est belle"!

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