Bonjour, en khmer !!! Soou…Sdei
Résumé cyclo-pédalistique (kilomètres parcourus: 26170 km; kilomètres pédalés: 8625km;
Collecte pour Handichiens: 2285
€. La tête est bien faite, les 4 gigots sont à vendre pour la faire avancer! (Objectif : 15000 euros, soit la formation complète d’un chien accompagnant)
14/02:…..de Phnom Penh à Kampong Luong
Après avoir chargé Camel Bike sur le bateau, nous quittons rapidement Phnom Penh par la rivière Tonlé Sap et nous
sortons rapidement du tumulte de la capitale pour traverser des villages
flottants. Nous ressentons toujours cette émotion intense à la vue de ces
innombrables enfants qui nous saluent là encore joyeusement. Leurs petites
mains s'agitent toujours comme autant de petits fanaux sur notre route. Petits jardins étalés le long des berges de la rivière, transports de
bois, pêcheurs de tous âges qui sillonnent la rivière. Celle-ci devient plus
secrète et plus sauvage à mesure que nous éloignons et que nous nous approchons
de Kompang Chiam.
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Une mosquée de la communauté de pêcheurs Cham |
Notre débarquement recueille un franc succès !Les maisons sur pilotis de Kompong Chiam dominent le lac sur plusieurs mètres de haut en saison sèche, alors qu'elles sont à fleur d'eau en saison humide.
Toujours
de la circulation sur la route : camions, bus et voitures nous frôlent,
klaxonnent bruyamment, et roulent très vite en faisant des dépassements
hasardeux. Le long de la route, s'étalent des petits ateliers de sculpteurs sur bois qui sont nombreux ici. Avec du matériel assez rudimentaire, ils attaquent carrément des troncs d'arbres, dont ils tirent des chefs d'oeuvre d'art religieux: bouddhas, sous toutes les formes, apsaras et déesses, dragons et serpents....
Les rizières recommencent à verdir et le paysage est agréable jusqu'à Kompang Luong. Les petits étangs sont recouverts de narcisses, de jacinthes d'eau et de lotus
Nous sommes dans la région du poivre, qui est vendu en pots ainsi que des tiges de lotus qui sont énormément consommées. Des charbonniers préparent des fagots de bois qui seront enfournés dans de petits fours à bois pour en faire du charbon de bois dont l'odeur nous poursuit depuis quelque temps déjà en Asie
Quelques kilomètres d’une piste en mauvais état et sablonneuse nous
mènent au village flottant de Kompang Luong où nous passons la nuit chez
l’habitant, sur une maison flottante. La première partie du village a les pieds au sec, en attendant les prochaines pluies de la mousson.
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Cochon flottant! |
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Vélo flottant! |
Nous sommes ici dans un autre monde. Les
premières maisons sur pilotis, fabriquées pour la plupart de bric et de broc,
sont pour le moment posées sur la terre jonchée de détritus en tous genres,
surtout des sacs plastiques non dégradables, héritage de l’occident
« développé », qui n’en veut plus ! A
perte de vue, s'étalent des tonnes de plastiques flottant au vent, en
attendant de flotter dans l'eau! L'une des plaies majeures de l'Asie
est cette quantité monumentale de déchets non dégradables, qui depuis des
années s'accumule dans les rivières, les sols, les flaques d'eau et les
lacs, les sédiments, les champs et les rizières, les estomacs des
animaux qui les ingèrent.... Ces sacs plastiques font partie de notre paysage depuis la Sibérie et la Mongolie
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Les enfants jouent au milieu d'un champ de ....sacs plastiques |
Malgré ça nous osons imaginer
que la vision doit être différente lors de la saison des pluies, où le niveau de
l’eau est plus haut (3 à 4 mètres de plus). Un petit bateau nous amène très
rapidement à la maison de nos hôtes
pêcheurs, colorée comme toutes les autres, et nous y rencontrons quatre jeunes
voyageurs belges et français qui tournent un film portant sur des projets
originaux menés en Asie du Sud Est.
Un
grand tour en bateau avant le coucher du soleil nous fait découvrir les deux
« quartiers » du village flottant: le quartier Khmer et le quartier Vietnamien. En effet, ici sur le lac
Tonlé, les Vietnamiens remontent depuis le Delta du Mékong, bénéficiant d’une
quasi extra-territorialité, et de facilités pour obtenir les visas permanents.
Pour
une part d’entre-eux, ils sont des descendants des "Chams",
minorité de pêcheurs dont les ancêtres ont créé sur la côte Sud du Vietnam, il
y a plusieurs siècles, un grand royaume, le royaume de Champa, grand rival des
Khmers, à qui ils ont infligé à plusieurs reprises des défaites navales du
fait de leur supériorité sur l’eau, avant d’être totalement dissous par les Vietnamiens et de
se réfugier au Cambodge. Avec eux, s’est installé l’Islam sunnite dans toute
cette région de l’Asie, dont nous voyons apparaître les mosquées depuis
quelques temps. De là, la diaspora des Chams a essaimé en Thaïlande et au Laos.
Plus récemment lors de l’époque des Khmers Rouges, ils ont fait l’objet d’un
holocauste peu connu, qui a vu les deux tiers d’entre eux (plusieurs dizaines
de milliers) disparaître par la folie et le dogmatisme fanatiques de
l’idéologie Khmère rouge, contrairement aux autres minorités indigènes originaires des
montagnes du Rattanakiri et du Mondolkiri qui ont été relativement épargnées par
le régime.
Le Tonlé Sap, immense lac qui s'étend à l'Ouest du Cambodge déborde puis se retire entre la mousson et la saison sèche, offrant aux eaux du Mékong, un réservoir naturel. Ce phénomène, appelé "reverse", crée un échange d'eaux bi-annuel, entre les eaux du Mékong et celles du lac. Il est fortement menacé par les travaux hydrauliques en amont du Cambodge, menés par les Chinois notamment qui y voient une source de production électrique importante. A en parler avec les personnes que nous rencontrons, ici se joue une partie géo-stratégique majeure, déjà mis en lumière par le WWF, l'UNESCO et certaines autres organisations non gouvernementales qui essaient d'alerter l'A.S.E.A.N (la communauté des pays d'Asie) sur les dangers humains et écologiques de ces travaux. Plus de 100 millions d'habitants des rives du "Fleuve Mère" sont concernés. La Mekong River Commission (MRC) a d'ailleurs été créée au sein de l'A.S.E.A.N pour prendre en charge cette problématique.
La vie du village flottant est organisée comme sur terre avec échoppes,
chantiers navals, mécaniciens nautiques, restaurants, marché aux poissons, églises et
pagodes, marchands de bois, écoles….. Ici le bateau remplace la moto,
seuls manquent les klaxons et …les passages pour piétons flottants! On fait ses courses, on va à l'école ou au boulot, on va voir les copains et la grand-mère, on va faire un petit tour avec son amoureuse, on s'amuse avec les petits copains, on papote..... sur l'eau.
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Droguerie |
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Marchand de bois et matériaux divers |
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Réparateur de moteurs de bateaux |
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Epicerie |
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"Estaminets" |
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Chantier naval |
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Station service |
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Marchand de canoé |
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Poissonnerie |
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Caddie de supermarché...flottant! |
Dans le lac on pêche, on se baigne, on fait sa toilette, on lave légumes
et vaisselle, on jette eaux usées et détritus s’en remettant à la grâce des divinités
du lac pour le reste. Bref, on vit par la force des choses!
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Marchand de bambous pour flotteurs de maisons |
De ces eaux sombres, glauques et épaisses se dégage une odeur
écœurante, mélange subtil de décomposition de matière organique et plastique mêlées
aux déchets ménagers et aux eaux brunes des habitations du lac. Cette
odeur nous poursuivra longtemps après
lors de nos étapes suivantes. Que de chemin à parcourir et de moyens à mettre
en place pour régler ces problèmes économiques, sanitaires et de santé publique
qu’ils génèrent. Un chantier qui semble pharaonique dans ce pays qui a tant
d’autres problèmes à régler, et si peu de ressources.
Nous passons la nuit sur le pont de la maison flottante, partageant la
chambre sous une moustiquaire bienvenue, avec le couple de jeunes pêcheurs. Ni
l’un ni l’autre, nous n’arrivons à fermer l’œil de la nuit tellement nous sommes
bousculés par cette immersion directe mais trop rapide dans les eaux du lac et la
vie de ce village. Tard dans la nuit, nous essaierons de mettre des mots sur les
émotions, parfois violentes, que nous avons ressenties ces derniers jours. En
vain, les mots ne viennent pas pour le moment. Laissons décanter pour les
écrire. Il nous apparait pour le moment que nous ne pourrons pas sortir
l’esprit indemne de toutes ces choses vues et vécues.
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Notre couchage, sous la moustiquaire, INDISPENSABLE! |
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Le pont du bateau où nous dormirons ce soir |
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Le coin cuisine de nos hôtes |
15/02:…..de Kampong Luong à Pursat
Petite étape bienvenue après la nuit blanche, et avec le thermomètre qui
atteint et dépasse les 40°C. Malgré la chaleur, un cortège de mariage bien discipliné attend pour offrir ses présents à la famille de la mariée, comme le veut la coutume. Nous faisons les badauds....
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Une demoiselle d'honneur |
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Qu'est-ce-que je fais là? |
Travail du bois, du marbre et récolte du sucre de
palme.
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Un palmier à sucre |
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Simple comme bonjour: une bouteille plastique et le jus coule |
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Il n'y plus qu'à cueillir...les bouteilles! |
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Vendeuses Cham |
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Tombe de riche chinois |
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Sculpture sur marbre |
Nous passons la soirée de la Saint Valentin en compagnie d’un groupe d’anciens
camarades de classe cambodgiens qui se retrouvent là pour fêter ensemble cette
soirée. Nous trinquons avec eux, en discutant de divers sujets, notamment avec
deux d’entre eux, l’un professeur d’anglais l’autre éducateur sportif dans un
hôtel.
16 et 17/02:…..de Pursat à Battambang
Départ au lever du jour, pour éviter de rôtir trop vite, il faut laisser le temps à la viande de se réchauffer! Nous apprécions vraiment ce moment de la journée, où on sent peu à peu la vie se mettre en place dans les campagnes et sur la route. Période privilégiée où nous communions un peu plus avec la Nature.
Scènes de la vie quotidienne : mariage, enterrement, pêche dans les
trous d’eau, grandes rizières vertes irriguées,, sculpture sur marbre, briqueteries,
et toujours ces chargements spectaculaires, et toujours ces sourires et cris
joyeux des enfants.
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Une briqueterie |
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Une brigade "matelas" |
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Que d'eau, que d'eau |
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La machine à tout faire: rouler, pomper, retourner la terre...... |
Battambang, deuxième ville du Cambodge, est située dans une
riche province rizicole, bénéficiant d’apports en eau à la fois du Tonlé, des
montagnes environnantes mais aussi de quelques installations d’irrigation dont
certaines sont en rénovation. Dans les moindres mares, les pêcheurs ramassent le poisson ainsi que des coquillages.
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Une erreur de lancer de filet!! |
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Pêcheur et élégant! |
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Récupération de bouteilles de plastique |
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Équilibriste: le sac pèse environ 70 kg |
Sur la route avant Battambang, nous croisons cette fois un enterremment: le blanc est la couleur du deuil, l'homme qui est décédé est un homme riche, important et bienfaiteur de sa communauté, c'est pourquoi l'enterremment va durer trois jours, marqués par diverses cérémonies, dont nous aurons les échos sonores une grand partie du jour et ... de la nuit.
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Les danseurs masqués |
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La veuve toute habillée de blanc |
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La famille et les amis de l'homme riche décédé |
Après avoir rencontré Alee et Kat, deux
cyclo-tandémistes australiens en voyage autour du monde pour deux années, que
nous suivons à la trace depuis quelques jours et que nous avons croisés par
hasard au détour d’une route!, nous faisons un tour en petit train de bambou,
draisine encore utilisée pour transporter passagers et marchandises (il en
reste encore 600 kilomètres de voies au Cambodge, héritage de la colonisation
française). A l’aller, la draisine est démontée en quelques minutes et déplacée
à la main pour laisser la voie libre aux wagons qui viennent dans l’autre
sens.
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Démontage de la draisine |
La région du Nord-Ouest a elle aussi souffert de la guerre qui a sévi au
Cambodge, elle doit gérer comme beaucoup d’autres le grand nombre de mines qui y
ont été disséminées, et dorment encore sous terre, affleurant de temps à autre,
et semant encore leur œuvre de mort. Les panneaux le long de la route, et les arbres rappellent
ce sinistre souvenir, et incitent à la plus grande prudence!
Un grand moment de cirque à l’école de cirque de Battambang:
fraîcheur, enthousiasme, spontanéité de la trentaine de jeunes artistes âgés de
14 à 20 ans, travaillant arts du cirque et arts plastiques grâce à une
association dont l’objectif est de faire renaître et promouvoir la culture
Khmère à travers la jeunesse défavorisée. Ces jeunes trouvent là une occasion
de s’échapper d’un quotidien sans vision, d’exploiter leurs capacités
artistiques, de se confronter à la rigueur et la discipline nécessaires aux arts
du cirque, et trouvent ainsi un statut, dont ils sont privés ordinairement. Une
trentaine d’entre eux habitent sur le site, une autre cinquantaine habitent
dans leur famille. Un partenariat avec l’école du cirque permet à 1200 élèves
en difficulté de recevoir une éducation scolaire et artistique. (le site web www.phareps.org). Un des anciens artistes, formé à
l’école de Battambang, est d’ailleurs maintenant au Cirque de Montréal. Le Cirque Phare Ponleu Selpak, « lumière des Arts », est né en1986 dans les
camps de réfugiés près de la frontière avec la Thaïlande. Il s’agissait alors
d’utiliser l’expression artistique pour aider les enfants réfugiés à surmonter
le traumatisme de la guerre.
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La pièce "la Bicyclette volée" |
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La salle d'entrainement |
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Impressionnantes contorsionistes |
18/02:…..de Pursat à Sisophon
Dans le but de rendre visite à l’ONG « Enfants du Mékong » (www.enfantsdumekong.com ) dont nous a parlé Franck, un pilote d’hélico
rencontré sur le bateau de Phnom Penh à Kompang Chiam, , nous faisons un petit détour aller et retour de
150 kilomètres. Nous prenons la route à l’aube, avec Kat et Alee, séduits par
l’idée d’aller rencontrer ces enfants. Les quelques soucis techniques résolus
(crevaisons à répétition dues à une chambre à air défectueuse), nous fonçons
littéralement dans un brouillard de poussière de latérite, la route récemment
endommagée par des inondations étant en réfection.
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Kat et Alee, nos amis Australiens |
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Où est ce fichu trou? |
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Nuit et brouillard!! |
L’association Enfants du
Mékong œuvre dans le domaine de l’éducation, dans les pays des rives du Mékong
ainsi qu’au Myanmar. L’établissement de Sisophon reçoit un millier d’enfants,
du primaire au Lycée. Travaillant en collaboration très étroite avec le système
éducatif cambodgien, il reçoit à la fois des enfants des villages
environnants dont les familles peuvent subvenir aux études mais aussi des
enfants parrainés par des donateurs particuliers. Grand et beau moment de
partage avec ces Enfants du Mékong, dont nous apprécions l’enthousiasme, la
joie de vivre, l’ouverture d’esprit, les connaissances (ils nous énumèrent toutes
les capitales des pays du monde en quelques minutes..). Nous admirons avec
respect leur désir de « réussir » : l’une veut être architecte,
l’autre réceptionniste dans un hôtel (le tourisme est une activité économique
importante), une autre encore veut subvenir aux besoins de sa maman et de son
petit frère. Encore une fois, nous prenons une leçon d’humilité et de modestie.
Et surtout que nous savons par Martin Mindiaux, le charismatique responsable du
centre de Sisophon, que les histoires personnelles de ces enfants, sont faites
de vécus douloureux : issus de familles pauvres des villages des environs,
ils sont admis au centre après un examen très approfondi des motivations, tant
des enfants que de leurs parents. Une équipe d’animateurs sociaux passionnés
souvent eux-mêmes passés par le centre, parcourent la région, et tous les
villages jusqu’aux plus reculés, pour
rencontrer les enfants et leurs familles. L’accueil au centre nous permet de
visiter les locaux en compagnie de Sieda, la secrétaire de l’association, locaux installés dans un beau parc fleuri. Le soir nous aurons le plaisir de partager
le repas avec les « grandes » filles, dont certaines sont en phase
finale de sélection pour accéder à l’université et partir sur Phnom Penh
continuer leurs études. Cette soirée sera mémorable et émouvante avec les
enfants, à qui nous présentons quelques-unes de nos photos de voyage ainsi qu’Alee
et Kat qui présentent eux aussi et avec beaucoup d’humour et d’humanité leur projet. Le tout finissant
en chansons et dans la bonne humeur.
Là aussi nuit légère, à repasser en mémoire toues ces dernières heures
et leurs cortèges de belles impressions. Nous repartons le cœur gonflé à
l’hélium de ces moments touchants de partage.
19/02:…..Retour à Battambang
La chaleur se fait lourde. Les petites échoppes le long de la route proposent
rats, serpents et grenouilles passés au grill avant d’être dégustés.
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La collecte des bouteilles de plastique est une activité non négligeable pour beaucoup |
Trop peu
pour nous, le muesli du matin se retourne dans nos estomacs et nous refuse la
cohabitation avec ces reptiles ! Selon le dicton, "un cambodgien peut avaler tout ce qui est doté de quatre pattes, table exceptée". Associé à la destruction de l'habitat ce phénomène contribue à fragiliser l'écosystème du pays. Ceci dit, les Khmers ont su adapter les influences multi-cuturelles gastronomiques en mêlant savamment leurs saveurs, créant par là une cuisine unique et originale, fort savoureuse que nos dégustons depuis notre passage de la frontière.
20/02:…..de Battambang à Siem Reap
Bateau attrapé au vol, la moto qui devait nous récupérer pour prendre le
chemin du port, nous ayant « oubliés ». Le chargement du bateau est
spectaculaire, hommes et marchandises étant très largement en surcharge comme
il semble être la coutume et la tradition en Asie ! Environ six heures de
bateau dont cinq heures passées sur la rivière qui se jette dans le Tonlé, et
une le long de la rive nord du lac Tonlé Sap. La précarité des habitations et
maisons flottantes installées sur la rivière
Siem Reap, dès la sortie de Battambang, contraste avec les mines joyeuses des enfants, nous sommes
profondément émus une fois de plus.
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L'Arche de Noé est arrivée ici! |
Le long bateau rapide doit composer avec les embarcations des pêcheurs
et les maisons flottantes, empruntant les méandres souvent très serrés de la rivière.
Il doit adapter sa vitesse, et son passage déséquilibre dangereusement bien
souvent les frêles esquifs jusqu’à faire basculer dans l’eau deux de leurs
occupantes, sans toutefois susciter une quelconque compassion. Nous restons
sidérés, mais le pilote du bateau reste imperturbable. La routine sans doute. La
rivière sinue au travers de villages flottants ou sur pilotis, de rizières, de
cultures maraîchères que nous n’avions pas vus jusqu’alors, de forêts qui font
peu à peu place à la mangrove. La rivière devient de plus en plus sauvage à
mesure que nous approchons de l’embouchure avec le lac Tonlé Sap.
De nombreux
oiseaux protégés par la réserve ornithologique du lac : pélicans, aigrettes,
hérons, sternes, guiffettes, martins pêcheurs, aigles pêcheurs, ibis…. Ils peuplent
le ciel et animent le paysage alors que nous progressons vers le lac. De
multiples bateaux de tourisme annoncent alors notre arrivée au port de Siem Reap.
Sitôt débarqués nous faisons face aux Touk-Touk qui nous assaillent et aux
enfants qui mendient, aux vendeurs qui proposent leurs marchandises, aux
curieux qui s’intéressent d’un peu trop près à notre Camel Bike, tout en le
déchargeant tant bien que mal, ainsi que les bagages, en sautant du bateau.
Le spectacle des petites cases, qui paraissent si fragiles sur leurs hauts
sur pilotis, et qui jouxtent le port, assiégées par des monceaux de détritus,
nous met en colère. En voyant cela, nous ne pouvons pas ne pas penser à la
manne financière que représente l’exploitation touristique du site d’Angkor
tout proche, des millions de dollars qu’il représente et qui visiblement ne
sont guère utilisés pour le bénéfice de la collectivité et l’amélioration des
conditions de vie.
De belles rizières verdoyantes, des cultures de lotus dans les
marais le long de la route qui nous amène à Siem Reap. La ville est agréable,
mais elle a perdu un peu de son âme du fait du tourisme de masse qui en fait l’activité
principale. En peu de temps, hôtels, guest-houses, restaurants, spas, clubs ont envahi la ville qui ne conserve que peu de quartiers préservés. Agréable soirée avec Alee et Kat qui ont rejoint Siem Reap par la route et qui, comme nous, vienne découvrir les merveilles d'Angkor.
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