J-0 puis J+6 Nous voilà enfin, partis
Les dernières semaines et les derniers jours ont été remplis d’une intense activité intellectuelle, neuronale et psychologique au-delà de ce à quoi nous aurions pu nous attendre. Plusieurs blagounettes ont émaillé les préparatifs, dont il serait trop long de faire la liste, mais qui n’ont pour autant pas réussi à trop nous plomber le moral.
Préparation sportive de Camel Bike 1 |
Préparation ergonomique de Camel Bike 1 chez Octo 31 |
Préparation trousse médicale au C.C.M.M |
Déménagement |
Vendredi 19 Avril: un faux vrai départ. Levés avant que la montre ne sonne, petit déjeuner sommaire. Nous disons au revoir à Marguerite, dont la gentillesse avant notre départ nous a comblés
et direction Ramonville Saint Agne et le Centre Paul DOTTIN où nous arrivons sous la pluie, après avoir cheminé sans trop d’encombre, de la maison, à travers Toulouse et le long des berges du canal du Midi. A notre arrivée, la pluie s’est installée, fine mais persistante, juste de quoi nous mettre dans l’ambiance ; Accueillis chaleureusement par toute l’équipe, autour de délicieux petits plats,
nous décidons de présenter le vélo et tout l’équipement en salle, plutôt que dans le parc où nous ne pouvons monter la tente du fait de la pluie. 40 paires d’yeux attentifs suivent avec attention le déballage que nous faisons de nos sacoches, les questions à la fois étonnées et curieuses fusant, nous ne voyons pas le temps passer. Nous quittons le centre, laissant avec le cœur un peu gros tout le petit groupe dont la vitalité et la bonne humeur nous remplissent à la fois de bonheur mais aussi d’un profond respect pour tous ces enfants à qui, c’est certain maintenant nous ramènerons un bouquet de rayons de soleil.
Retour à la maison pour un dernier rangement en catastrophe des derniers papiers ; dernières consignes avant de fermer la porte, alors que nous voyons arriver, en direct d’Amman, notre grand Hugo, revenu spécialement pour nous accompagner pour notre départ. Joie et émotion des retrouvailles, force de nous retrouver ensemble en ce moment si important, nouveau départ et continuité du long chemin que nous avons déjà parcouru ensemble tous les 4, puis maintenant tous les 6.
Comme à notre habitude, nous marquons tous ces évènements par un bon petit repas au restau,
pour ensuite nous écrouler sous la tente, plantée au beau milieu du parc du Centre Paul Dottin.
Samedi 20 Avril: le grand rassemblement. Le camp est rapidement levé, direction les berges du canal où nous commençons à retrouver des visages connus dont Pierre et Johan avec leur parents fin parés pour nous accompagner sur les bords du canal
Le temps passe, et le groupe qui s’ébranle, d’écluse en écluse, en direction de celle de Gardouch compte un bonne vingtaine de vélo,. A l’écluse de Vic, nous récupérons le groupe des enfants des 4 Vents, qui complète la troupe qui arrive vers Midi à l’écluse . Nous y retrouvons encore d’autres copains et amis, arrivés directement en voiture, en train, en avion. Le pique-nique sur l’herbe est un grand moment de retrouvailles de tous ceux qui nous accompagnent, et avec qui nous avons déjà partagé tant et tant de bons et parfois moins bons moments. Tous sans exception, ont apporté chacun un petit caillou blanc sur laquelle s’est bâtie la route que nous avons parcouru ensemble depuis si longtemps, et que nous allons continuer par ce voyage.
Les Djembé's Boys des 4 Vents rythment le repas, accompagnés par l’accordéon d'Agnés qui comme à son habitude, apporte sa bonne humeur. La chorale Les Copains d'Abord nous délivrent de jolies paroles sur l'air "A Bicyclette" réarrangé.
L’heure venue de se séparer, les uns après les autres quittent la pelouse au bord du canal, les gorges sont serrées, les larmes au bord yeux, les adieux s’éternisent. A bientôt les Copains.
Nous continuons quelques kilomètres pour aller planter la tente au seuil de Naurouze, sur la ligne de partage des eaux, d’où symboliquement nous basculerons demain sur les pays du soleil levant. Soirée grillade au coin du feux, moment de détente, calme sous les étoiles avec ceux qui restent et campent avec nous.
Des mongolfières d’élévent dans le ciel, puis disparaissent dans la nuit noire (ou dans les arbres...!), petites lucioles bientôt emportées par le vent vers d’autres horizons. Douce et profonde nuit en bonne compagnie.
Dimanche 21 Avril: « Naurouze-Trèbes » (jour : 70 km, cumul : 114 km). Beau temps. Cette fois-ci, ça y est, nous partons sur la grande route, non sans avoir une dernière fois embrassés avec grande émotion-- ceux qui rentrent chez eux, .
En compagnie de Christian, Françoise, Marie-Laure et Jean-Pierre nous poursuivons. Le vent, d’Ouest, nous apporte son aide, mais nous quittons assez rapidement les bords du Canal, totalement défoncés (les bords du canal, pas nous!), impraticables pour notre vélo chargé, pour de petites routes charmantes qui serpentent à travers les vignes et les blés verts ondulants. Ce qui nous donne l’occasion de râler de voir un tel patrimoine si peu mis en valeur. Honte pour vous, Monsieur Riquet de Bonrepos, de voir le peu de considération que l’homme « moderne » a pour cette œuvre géniale qui fut le projet d’une vie. Christian et Françoise, puis Marie-Laure et Jean-Pierre nous quittent à leur tour après un dernier petit café.
nous sommes seuls maintenant quand nous arrivons à Trèbes les Capucins.
Lundi 22 Avril: « Trèbes-Colombièrs » (jour : 74 km, cumul : 188 km). Beau temps. Par une jolie petite route, nous traversons Puicheric, puis Ventenac Minervois, Saléle d’Aude après avoir quitté le canal pour rejoindre l’Aude qui serpente langoureusement dans la plaine du Languedoc avant d’aller rejoindre la mer à Saint Pierre, tandis que le canal pour sa part file Nord Est vers Béziers. Passé l’oppidum d’Enserune, et le tunnel du Malpas, nous faisons halte pour la nuit au bord du canal à Colombiers.
Mardi 23 Avril: « Colombièrs-Vic la Gardiole » (jour : 88 km, cumul : 276 km). Beau temps. De Colombiers, nous atteignons Béziers par la D 162, pour arriver aux écluses de Fonserannes.
Ces 9 écluses, magnifique ouvrage d’art aux courbes gracieusement taillées dans le calcaire, permettent de rattraper un dénivelé de 12 mètres environ pour franchir un petit éperon rocheux sur lequel Riquet a du longtemps phosphorer ! Parallèlement, aux écluses, une pente à eau désaffectée témoigne de l’espoir qui était apparu de moderniser le canal dans les années 75, vite abandonné au profit du « tout autoroute » et des hordes de semi-remorques.
Des écluses de Fonserannes à Villeneuve les Béziers, la piste le long du canal est à nouveau praticable, nous permettant d’atteindre Villeneuve les Béziers en peu de temps. Nous rencontrons Sylvain, sa femme et son petit trésor, tout en sourire et en charme enjôleur. La suite de la route nous voit rejoindre la mer après avoir passé Agde, puis Marseillan, d’oû une piste cyclable bienvenue nous permet de longer la mer, sans avoir à se soucier des voitures. Un léger vent d’Ouest, lui aussi bienvenu rend plus supportable la chaleur qui règne alors que le soleil de midi est au Zénith. A Frontignan, une mauvaise interprétation de la carte nous fait emprunter la N 112, et son trafic intense, alors que la D 60 nous aurait permis d’arriver plus sereinement à Vic la Gardiole. Un petit avant-goût, de ce qui peut-être nous attend dans les pays de l'Est ou en Asie.
Mercredi 24 Avril: « Vic la Gardiole-Saint Gillles » (jour : 77 km, cumul : 353 km). Beau temps. Ici, c'est LA côte méditeranéenne: ses plages de sable fin, son eau bleue, ses campings de bungalows qui se ressemblent tous, vaste concentration où viendront s'entasser l'été venu des vacanciers en mal de soleil et de communauté organisée. Cette côte, c'est aussi LA côte du béton, ou le pire côtoie le un peu meilleur:
Palavas, Carnon Plage, La Grande Motte, Le Grau du Roi. Passé le Grau du Roi, la D 979 rejoint Aigues Mortes.
Port au milieu du sable et des marais, elle vit aussi partir Saint Louis pour les VI éme et VIII éme croisades. Port de déportation, elle vit aussi partir des centaines de huguenots condamnés à l'exil.. Elle fut, plus récemment en 1893, le lieu d’un massacre d’ouvriers sauniers italiens (les Piémontais) par leurs « confrères locaux » (les Ardéchois).
Située entre Vidourle et Petit Rhône, Aigues Mortes est un haut lieu de production de sel, où la couleur rose de l’eau contraste avec le blanc immaculé des tas de sel récolté. Les « tables saunantes », très salées, permettent à une algue rouge, au joli nom de Dunaliella salina, et à un petit crustacé qui s'en nourrit, Artemia salina de colorer en rose les eaux, et par la même occasion de colorer aussi les des plumes des flamants qui se nourrissent d'Artemia salina.
A partir d’Aigues Mortes, la petite D 179 traverse les marais où s’ébattent divers espèces d’oiseaux : canards, échasses, sternes….. Halte bien appréciée à Saint Gilles, où nous retrouvons Marie Laure avec qui nous partageons au débotté un petit repas au restaurant.
Jeudi 25 Avril: « Saint Gillles-Saint Remy de Provence » (jour : 46 km, cumul : 399 km). Temps couvert. A nouveau, nous reprenons une petite route au milieu des salans et des marais, qui nous amène aux portes d’Arles, que nous peinons à traverser pour retrouver la route D 35, au Nord de la ville.
Porte de la Camargue, Arles est située au confluent du Petit et du Grand Rhône. Elle marque aussi le bord Ouest de la plaine de Crau, formée par la Durance à son arrivée sur la rive gauche du Rhône. Oppidum Celto-Ligure, elle fut le centre administratif de la province romaine de la Narbonnaise, qui s’étendit jusqu’aux confins du Languedoc. Elle perdit ensuite de son influence à l’ombre de la cité papale d’Avignon. Nous longeons la rive gauche du Rhone par la D 35, pour rejoindre Saint Gabriel, puis Saint Remy de Provence où nous sommes accueillis par les petits mots post-it jeux de piste laissés par Audrey et Petra, pour nous souhaiter la bienvenue dans la maison de pierre d' Audrey et de Yuri, au pied des Alpilles, où domine les falaises calcaires des Baux de Provence. Premier bel accueil chaleureux!!
Nous faisons halte pour 2 jours, nous en profitions pour faire la revue du matériel, chasser les doublons, compacter les volumes. Nous décidons de changer notre grande paire de sacoches avant pour de plus petites car la garde au sol du tandem en est réduite et nous gène dans les chemins creux.
Vendredi 25 Avril: « Saint Remy de Provence » (jour : relâche). Temps maussade. Virée avec Petra dans les zones commerciales d'Avignon, à la recherche de sacoches de volume plus réduit. (un grand merci à Pétra pour sa patience à nous véhiculer dans le dédales des grandes surfaces. Ce soir, la pluie tombe drue, le baromètre est tombé en quelques heures de 1039 mbars à 1016. On se sent bien dans une maison accueillante.
Samedi 26 Avril: « Saint Remy de Provence » (jour : relâche). La pluie tombe à verse toute la matinée. J'en profite pour installer un compteur sur le tandem, plus fiable. Nous reconditionnons les affaires, pour gagner quelques litres de bagages, et peut-être quelques kilos. Suite à une douleur de dent suspecte, Sylv fait une excursion imprévue chez le dentiste pour soigner une grosse carie non détectée malgré les nombreux passages chez le dentiste avant le départ! Cet après-midi, vers 16 heures, le temps se lève, et la pluie fait place à une beau soleil, mais aussi un vent du Nord glacial. Audrey et Youri nous emmènent visiter la région, et surtout les baux de Provence,
beau village perché sur un éperon sur le flanc des Alpilles, paysage de calcaire rongé par l'érosion, où les blocs découpés s'élancent vers le ciel comme autant de citadelles, et les chaos de rognons de calcaire défient les lois de l'équilibre. Petit chocolat chaud bienvenu, derrière une grande verrière qui domaine le vallon des Baux.
Confort et volupté, les plaisirs simples du voyageur sans toit.
Samedi 26 Avril: « Saint Remy de Provence » (jour : relâche). La pluie tombe à verse toute la matinée. J'en profite pour installer un compteur sur le tandem, plus fiable. Nous reconditionnons les affaires, pour gagner quelques litres de bagages, et peut-être quelques kilos. Suite à une douleur de dent suspecte, Sylv fait une excursion imprévue chez le dentiste pour soigner une grosse carie non détectée malgré les nombreux passages chez le dentiste avant le départ! Cet après-midi, vers 16 heures, le temps se lève, et la pluie fait place à une beau soleil, mais aussi un vent du Nord glacial. Audrey et Youri nous emmènent visiter la région, et surtout les baux de Provence,
beau village perché sur un éperon sur le flanc des Alpilles, paysage de calcaire rongé par l'érosion, où les blocs découpés s'élancent vers le ciel comme autant de citadelles, et les chaos de rognons de calcaire défient les lois de l'équilibre. Petit chocolat chaud bienvenu, derrière une grande verrière qui domaine le vallon des Baux.
Confort et volupté, les plaisirs simples du voyageur sans toit.
En direct du Château du Vernet, aux franges de l'Ariège,nous suivons votre avancée cyclette,cyclique,tandemieuse ou tandemante déjà "pimentée", non pas au piment d'Espelette, mais par des imprévus Les copains sont sur le bord de la route Nous voilà rassurés !
RépondreSupprimerBonne route et pensées chaleureuses de nous 3 Hélène Hervé Mylène
En direct du Château du Vernet, aux franges de l'Ariège, nous prenons connaissance de votre avancée cyclette , cyclique, tandemique ou tandemante, pimentée, non pas au piment d'Espelette, mais aux imprévus !
RépondreSupprimerMais les copains sont sur le bord de la route et vous voilà obligés de dormir au chaud et de faire du tourisme !Nous voilà rassurés !
Pensées chaleureuses de nous 3 Hélène Hervé Mylène