Bateliers de la Volga, forçats du Baïkal
Résumé cyclo-pédalistique (kilomètres parcourus: 9186 km; kilomètres pédalés:
2386 km; collecte pour Handichiens: 565
€, soit une oreille du chien qui grossit! )
18/07:….. Irkoutsk à Boutirky
Départ
un peu tardif de l’auberge de jeunesse, après avoir méticuleusement extrait les
vélos des entrailles de la terre !
La
sortie de Irkoutsk est très hasardeuse, et nous devons cohabiter avec la
conduite hasardeuse (euphémisme !) des conducteurs russes : vitesse
excessive (les panneaux limiteur de vitesse sont rares, ceux qui existent font
partie du décor et s’y fondent intégralement !), doublement à gauche ou à
droite, ou en triple position, en haut de côte ou dans les virages, avec ou
sans visibilité… bref une combinaison quasi-infinie de cas de figure aussi
mortifères les uns que les autres.
De fait, « piloter » le vélo
demande de notre part une attention de tous les instants, au risque de se faire
percuter d’un coté ou de l’autre. Nous craignons les automobilistes, quelques
soient les côté par lesquels ils arrivent, où la direction qu’ils peuvent
prendre. La circulation est dense, et après avoir non sans difficulté démêlé
l’écheveau des rocades, notre préoccupation est d’emprunter un itinéraire plus
calme, même au prix de kilomètres supplémentaires.
Sans rancune à l’égard des
conducteurs russes, nous dépannons une farouche ! blonde de charme dont le
pneu vient d’éclater en la contraignant à faire un écart sur la droite de la
route, qui aurait pu nous être fatal ! Vive la France et ses preux
chevaliers, sans peur et avec reproche !
L’ayant fait, nous pouvons enfin découvrir le charme de la campagne sibérienne, et monter notre bivouac au bord d’un petit lac tranquille, où des petits rongeurs ressemblant à des « mini-marmottes » viennent nous rendre courtoisement visite. Ils vivent dans des terriers creusés à même les petites dunes de sables qui bordent le lac.
19/07:….. Boutirky à Ust Urdinsky
Nous
reprenons la roue et nous tombons sans transition sur notre premier petit
village sibérien si caractéristique. Principalement regroupées le long de la
route (rue) principale, les maisonnettes sont là encore très colorées, mais
aussi entourées de barrières hautes dont nous ne comprenons pas pour le moment
la signification (barrière anti-ours, protection contre les voleurs ou le
vent…). Le bleu et le vert dominent.
A la vue des troupeaux de chevaux ou de
vaches qui paissent tranquillement dans les près verdoyants, le stress de la
veille peut enfin laisser la place à un peu de sérénité. La petite route que
nous empruntons serpente agréablement jusqu’à laisser place à une (mauvaise)
piste. Notre remorque Bobinette souffre dans les trous. Au détour de la piste,
nous faisons connaissance avec l’équipe des « gars de l’EDF » locale
et nous faisons un clin d’œil à Bernard qui doit bien rire de nous voir là avec
ses collégues !
Non
sans regret, nous rejoignons la route principale bitumée et son trafic intense
et fou. En fin de journée, nous plantons la tente au bord d’un petit lac où un
couple de bouriate ou mongols nous a invité à nous installer. Le paysage nous
fait penser à ce que pourrait être la
Mongolie avec des collines basses et quelques chevaux qui s’ébrouent au bord de
l’eau. Le jeune couple nous propose spontanément de l’eau chaude pour nous
débarbouiller et quelques chaise s ainsi qu‘une table pour nous installer
confortablement. Pour compléter le tout, ils nous amènent de ces délicieux
petits concombres frais de leur potager, que nous croquons à pleine dent.
Encore un bel accueil.
20/07:…..
Ust Urdinsky à Turgenievka
Ce
matin, nous partons très tôt pour
échapper au flot intense des voitures,
mais des milliers d’habitants se sont donné le mot pour prendre la même route
que nous. Par vague d’assaut successive
et toujours aussi indisciplinée, ils nous doublent en nous laissant tout juste
le temps de respirer entre chacune d’entre-elle. La Russie toute entière
envahit le Baïkal !
Le
paysage est là aussi très agricole, avec de grands champs de blé laissant de
temps à autre la place à des marécages ou à de petites forêts de saules.
On
rencontre très peu de villages et peu de stations services, ce qui rend le
ravitaillement peu facile, notamment celui en eau dont nous sommes gros
consommateurs par cette chaleur sibérienne !
A tel point qu’un gros orage
qui menaçait depuis une heure finit par éclater au moment où nous abordons une
grosse côte à 12%, avec un vent de face hostile.
Preuve déposée devant huissier de justice! |
La circulation, malgré l’orage
est toujours dense et les conducteurs aussi peu respectueux de notre fragile
condition de cyclistes fatigués par les 70 kilomètres éprouvant que nous venons
de subir !
Arrivés en haut d’un niéme grimpette, et devant une immensité
de champs cultivés, de denses forêts et de près détrempés, nous demandons asile
dans un village rue, nommé Turgenievka, à 2 jeunes : Artur et Aïna, qui
nous proposent « tout naturellement » de planter la tente dans la rue
principale, devant leur maison ou dans le champs ou paissent de jeunes
veaux !
Jeanne, leur maman, et la grand-mère nous font « tout naturellement » l’offrande de légumes du potager (aneth, oignons frais, concombres), et de lait tout juste tire du pis de la vache. Un délice rare, et une sensation de « déjà bu » il y a très longtemps, dans un temps où les vaches donnaient du lait autrement qu’en brique !
Après cette dure
journée, il est bien agréable de partager un peu de la vie de ce paisible
village sibérien situé à des journées de la turpidtude et de l’agitation des
grandes villes, sans pour autant être hors du temps.
En cette fin de journée,
tout le village est dans la rue, pour rassembler les vâches et les mettre à
l’abri pour la nuit qui s’annonce, certains à pied, ou encore à cheval. Les
jeunes filles du village font leur « paséo », téléphone portable
ou lecteur mp3 en main. Des femmes plus mures, quant à elles font la causette
devant la maison de l’une d’elle. Un Roméo promène sa Juliette sur le porte-bagage de sa Mobylette. Peu à peu le
village s’endord et nous avec, après ce doux moment de quiétude et de paix
villageoise.
21/07:…..
Turgenievka à Elantsi
Nous
pensions avoir tout vu avec notre côte à 12%, d’hier. Elle est en fait le
prélude à de nombreuses autres qui s’enchainent tout au long de la journée,
dans un paysage de fôrets que nous ne pouvons même pas admirer, la circulation
redoublant d’intensité et de furie. Au programme : monter, descendre. Puis
remonter et descendre. Pause. Monter et descendre, descendre, monter, monter.
Pause.
Suite au prochain numéro. Nous en venons même à regretter nos longues
lignes droites, plates et monotones de Pologne et de Lituanie. Après avoir
avalé 70 kilomètres de côtes et affronté une circulation d’enfer et pire, (tout
Irkoutsk rentre à la maison en cette fin week-end !), nous trouvons refuge dans un bosquet de pin, derrière un
café restaurant qui ne désemplit pas. Nous y trouvons aussi l’occasion d’avaler
une bonne bière bien fraîche, qui accompagne une soupe de mouton, du poisson
fumé et de gros pelmenis, sorte d’exellents raviolis qui nous comble d’aise,
avant d’aller nous enfoncer dans un sommeil profond et mérité encore une
fois.
22/07:…..
Elantsi à Sakhyurta
Dès
le départ, les fortes pentes reprennent, avec la circulation qui
correspond : la routine, sous un soleil de plomb. Du haut d’ubn col, nous
apercevons, enfin un petit coin du lac Baïkal. Le lac est entouré de montagnes
dont certaines dépassent 2000 mètres, tantôt couvertes de forêts, tantôt la
roche calcaire à nu. Ses eaux bleues nous apparaissent profondes et
étincelantes. Après une belle descente bine reconfortante, nous arrivons à
Sakhyurta qui marque le passage sur l’Île d’Olkhone où nous devrons passer
demain avec un bac traversier.
Après
quelques palabres pour dénicher une chambre d’hôtel, nous trouvons une chambre
coquette chez l’habitant, en bordure du Baïkal alors que le soleil redescend
lentement sur l’horizon. Nous fêtons dignement notre arrivée au lac, en
accompagnant de Vodka un foie gras amené par Christian, et de l’Omol, délicieux
poisson fumé, péché dans le lac BaÏkal.
Petite
promenade sur la plage devant la
chambre, pour voir le soleil plonger enfin en enflammant le ciel de couleurs
violette et parme surnaturelles.
23/07:…..
Sakhyurta à Elga, sur l’Île d’Olkhone
Pour
rejondre Olkhone, il faut emprunter un traversier qui franchit en une petite
demie heure, le bras de mer qui sépare l’Île, de Sakhyurta. En attendant le
bateau, notre Camel Bike fait le beau, et a toujours autant de succès. Sylv en
profite aussi pour répondre à un interview « question réponse »
spontanément traduit en Russe, par un Russo-Américain, à l’attention des
touristes qui attendent eux aussi l’embarquement. Elle saisit aussi l’occasion
pour plaider auprès des automobilistes présents, la cause des cyclistes qui
osent s’aventurer sur les routes russes !
Dés
les premiers kilomètres, en montée pour la plupart, nous pouvons remarqer une différence
d’appréciation notoire entre la qualité annoncée du réseau routier « piste
gravillonnée et plate », et le constat que nous en faisons par la
pratique : « piste tôlée, pentue, sableuse, caillouteuses, nids de
poule, limite impraticable pour de pauvres cyclistes » ! De
nombreuses portions en très mauvais état nous obligent à poser pied à terre et
à pousser, les pentes sont nombreuses et raides, mettant à rude épreuve hommes
et machines.
Nous inventons même le tractage de vélo façon « bateliers de
la Volga », dans sa version fleuve de sable ! en nous transformant en
bête de somme. La progression est très lente, le compteur kilométrique semble
bloqué sur les hectomètres qui n’en finissent pas… Nous sommes privés du bonheur de profiter du
paysage qui évoque celui de la Mongolie telle que nous l’imaginons.
Dans
ce chaos de pistes, chacun choisit sa propre voie, voire même créé la sienne.
Les conducteurs se montrent courtois et compréhensifs à notre égard, nous nous
surprenons même à imposer nous même à certains de se détourner pour nous
laisser la place : juste retour des choses après ce que nous avons vécu
sur la route. Nous roulons tantôt à gauche, tantôt à droite, tantôt au milieu
sans trop prendre de risque, sinon celui que nous redoutons le plus, celui de
tomber dans une « flaque de sable » où la roue avant de Camel Bike a
tendance à se mettre d’elle-même.
Nous
n’avançons pas vite, l’espoir de rejoindre ce jour Kuzhiyr s’amenuise au fur et
à mesure que le temps passe. Devant une côte qui nous semble interminable, nous
décidons de nous arrêter face au Baikal, pour planter la tente sur une pelouse
non loin d’un camping ou rugit une sono trop forte à notre goût. Le petit
refuge que constitue notre tente nous tend les bras, et nous nous y engouffrons
sitôt le repas englouti.
24/07:…..
Elga à Kuzhiyr, sur l’Île d’Olkhone
Reveil
et départ sous la pluie et le vent,
après avoir avalé un petit déjeuner très leger. La piste est moins pentue, mais
le sable nous empêche très souvent de monter sur le vélo. Nous avançons à grand
peine dans un paysage de dunes, qui nous fait croire être dans les Landes de
Gascogne, si ne n’est les maisons en bois qui peuple le rivage du Baikal à cet
endroit.
Au bout de 3 heures, et de 20 kilomètres de piste, nous atteignons
enfin Kuzhiyr, où nous sommes censés trouver le port d’où nous traverserons
pour rejoindre la rive Est du lac. Nous errons en vain pour trouver
quelque-chose ressemblant à un port.
Après bien des arrêts pour demander des
renseignements, nous accédons à ce qui ressemble à un port, désaffecté, où
rouillent de concert de vieux rafiots échoués sur une plage à laquelle est
adossé un ponton brinqueballant. Malheureusement, ce qui nous semblait
correspondre à un lieu pouvant accueillir des bateaux, communément appelé
« port », n’est en fait qu’un cimetière de bateaux.
De guerre lasse,
nous repartons en quête d’un départ de bateau, et nous finissons par obtenir
une indication de lieu d’où est susceptible de partir le bateau traversier, à
savoir une plage accessible par un raidillon glissant où nous engageons avec
scepticisme et circonspection nos vélos et tout le chargement.
Ici, commence l'Asie |
Nous ne serons
fixé sur notre sort qu’à la dernière minute lorsque effectivement un gros
bateau catamaran vient se jeter littéralement sur la plage pour nous récupérer
par une passerelle en pente, où nous engageons avec peine tout le matériel, au
risque de tomber dans l’eau ! Nous embarquons le matériel en un temps
record, sous le regard hautement sceptique de « l’équipage » (le
pilote, « l’hôtesse d’acceuil» et le mousse !), en faisant des
miracles d’équilibristes.
Kuzhiyr a saisi l’opportunité de développer sauvagement le tourisme sans aucune règle apparente ni aucun souci d’esthétique, basé sur la présence d’un rocher « chamanique » comme bon nombre de lieux sur l’Île d’Olkhone réputée pour les Bouriates animistes, comme un lieu sacré, comme en témoigne tous ceux que nous avons pu identifier lors de notre traversée en vélo.
Nous quittons
Olkhone avec un sentiment de frustration, d’être passé « à coté » de
quelque-chose, mais surtout avec les vertèbres en capilotade ! C’est aussi
en quittant l’Île que nous nous demandons où ont bien passer les milliers de
voitures qui nous ont pourri la route, car on ne trouve pas ici
d’infrastructure type « Grande Motte » comme Christian le redoutait
tant.
Le fer à repasser qui sert de bateau traversier finit par nous écraser
définitivement la colonne vertébrale déjà bien mise à mal mais finit par nous amener à bon port.
Christian changerait bien de monture! |
Le
miracle se produit une fois encore à notre arrivée au « port » de
Oust Bargouzyne, lorsque nous croisons Alexander, qui accueille en chambres
d’hôtes, pour un prix tout à fait correct (35 euros en pension complète). Repas
copieux, excellente Vodka, petite chambrettes en bois bien confortables, et
surtout bain russe qui nous lave des miasmes accumulées ces derniers jours.
![]() |
On n'est pas beaux? |
25/07:….. Oust Bargouzyne sur la rive Est du lac
Baïkal : « qu’il est bon de ne
rien faire, quand dehors une pluie diluvienne tombe ! »
Visite
de Oust, vaste bourgade de 9000 habitants, située sur le delta de la
Bargouzyne, à son arrivée dans le lac Baïkal. Les rues en terre de la ville,
disposées selon un quadrillage régulier, sont jonchées de fardeaux de bois de
chauffage, qui attendent d’être rangés soigneusement par leurs propriétaires,
en prévision du long hiver qui dure ici 4 à 6 mois.
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Au gite, nous rencontrons Anna, jeune historienne américaine et son mari So Song Hi, chef d’orchestre à Hong Kong.
Oust n'a pas l'eau courante, certaines maisons ont des puits, d'autres doivent aller la chercher à l'un des puits communaux |
Au gite, nous rencontrons Anna, jeune historienne américaine et son mari So Song Hi, chef d’orchestre à Hong Kong.
26/07:…..
Oust Bargouzyne
La
pluie d’hier a laissé de grosses flaques dans lesquelles pataugent joyeusement
les petits enfants.
A côté du bac qui fait passer véhicules et piétons sur l’autre rive de la Bargouzyne (un pont est en construction qui devrait désenclaver la vallée de la Bargouzyne dans quelques mois) ,
des vendeuses
proposent sur des étals sommaires, du poisson fais ou séchés et .. ce qui nous
semblent être des grains de café (nous apprendrons un peu plus tard que ce
sont en fait des pignons de pins grillés)!
A côté du bac qui fait passer véhicules et piétons sur l’autre rive de la Bargouzyne (un pont est en construction qui devrait désenclaver la vallée de la Bargouzyne dans quelques mois) ,
Oust
est organisé selon un quadrillage régulier, sans centre apparent comme nous le
verrons dans les prochains jours dans les villages de la vallée de la
Bargouzyne. Au hasard des rues, nous trouvons de petites boutiques qui offrent
des services assez variés, de bonnes bières et des glaces que nous goutons avec
plaisir pour ne pas oublier que nous sommes en Sibérie et qu’il fait 24°c). La
vie est dure, pour les S.D.F de la route que nous sommes.
Nous
nous retapons bien grâce à de bonnes
nuits, au bain russe et surtout à la bonne cuisine équilibrée et généreuse de
Gallina, notre hôtesse.
27/07:…..
Oust Bargouzyne à Bargouzyne
Pour
traverser la Bargouzyne, nous prenons un bac étonnant avec nos vélos, constitué
d’une barge tirée au moyen d’une élingue par un petit remorquer-pousseur qui
effectue une manœuvre étonnante, façon « grand 8 », pour faire
accoster la barge et la coller à son ponton.
La « route » entre Oust Bargouzyne et Bargouzyne est probablement le pire de ce à quoi nous pouvions nous attendre : nous allons de longues sections roulables de quelques centaines de mètres de long, en « flaque de sable » où la roue avant du PINO se bloque instantanément, ce qui nous oblige encore à mettre pied à terre pour pousser le vélo, ou bien à tomber purement et simplement dans le sable.
Après 3 heures de traversée d’une forêt longue et monotone, la route longe enfin la Bargouzyne que nous ne voyons qu’à peine, tellement nous sommes pris par notre pénible avancée. La Bargouzyne est une grande rivière glaciaire, qui serpente nonchalamment sur près de 400 kilomètres. Après une journée harassante, nous trouvons enfin un morceau d’asphalte sur lequel nous roulons avec un délice non dissimulé, et nous finissons par installer le bivouac au bord de la rivière alors que des familles et des enfants profitent du calme des berges en cette fin de journée.
Un peu de temps en plus, et cette famille nous invitait à manger avec eux |
Oust
Bargouzyne fut le lieu de déportation de nombreux opposants aux différents
tsars. Poètes, « décembristes », cosaques et révolutionnaire y ont
trouvé un refuge forcé, par oucaze du tsar.
28/07:…..
Oust Bargouzyne à….Oust Bargouzyne
Au
fond de la vallée de la Bargouzyne, se trouve le temple boudhiste de Kurumkhan,
que nous voulons aller visiter, à environ 150 kilomètres de Oust Bargouzyne.
Selon les informations obtenues, la route qui y mène est asphaltée, ce qui
devrait nous permettre d’atteindre le temple en 3 jours. Après 3 killomètres de
route asphaltée, nous retrouvons malheureusement la piste sablonneuse, et nous
renonçons à remonter cette belle vallée qui nous promettait tant. Seul
Christian décide de continuer sur la piste. Avec Sylvie, nous retournons nous
installer au bord de la rivière, pendant que Christian poursuit vaillamment la
route vers le temple. A la fin de la journée, nous revoyons Christian, qui n’a
pu aller au terme de de la route, la piste ayant rudement mis à l’épreuve son
vélo (il y a laissé un rayon une roue voilée) et ses épaules.
29/07:…..
Oust Bargouzyne à Bargouzyne
Après
avoir passé une belle nuit sous les étoiles qui illuminent la nuit sibérienne,
nous prenons la décision de nous faire rapatrier par un petit camion pour
éviter de détruire définitivement le matériel et nos carcasses endolories.
Grace aux bons soins de Gallina et de Alexander qui nous ont trouvé ce véhicule, nous retrouvons avec plaisir et délectation le gite, son bain russe, tout en buvant une bonne bière russe Baikal, et de la Vodka.
Grace aux bons soins de Gallina et de Alexander qui nous ont trouvé ce véhicule, nous retrouvons avec plaisir et délectation le gite, son bain russe, tout en buvant une bonne bière russe Baikal, et de la Vodka.
Par
contre, mauvaise nouvelle : nous ne pourrons pas faire réparer le vélo de
Christian, et nous devrons attendre d’arriver à Oulan Oude
30/07:…..
Oust Bargouzyne au Baïkal
Nous
grimpons les vélos sur le ZAS de Alexander, pour nous faire
« téléporter » au début de la route asphaltée qui longe le Baïkal
(nous ne voulons pas renouveler l’expérience de la vallée de la Bargouzyne).
En voyant l’état de la route que nous prenons avec le petit 4x4, nous jouissons de chaque ornière et de chaque « flaque de sable » que nous franchissons avec mépris grâce à cette vielle mécanique brinquebalante, mais tellement confortable ! Autant d’obstacles qui nous auraient obligés probablement à mettre pied à terre et à pousser nos montures dans le sable, en traversant un paysage de forêts et de montagnes qui nous annoncent les rives du lac Baïkal.
Arrêt près d'un point sacré chamanique en bordure du lac.
Enfin arrivés à l’asphalte, nous entamons une longue et éprouvante étape qui nous amène à nous arrêter 3 kilomètres plus loin et répondre à l’appel du lac! pour prendre un bain dans le lac, et installer le bivouac sur de petits cailloux blancs qui bordent le lac, alors que des papillons éphémères nous assaillent.
L’eau est excellente, un peu fraîche, mais nous goutons avec délice une fin d’après-midi bien méritée, à flemmasser dans ce petit coin paisible un peu à l’écart de la route. Les petits cailloux blancs contrastent avec les arbres qui viennent tremper leur racines dans le Baïkal, alors qu’un petit « écureuil-taupe » vient s’enquérir discrètement de notre présence sur son territoire.
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Devant le petit feu de bois qui crépite, nous voyons le
soleil plonger derrière les montagnes qui bordent cette petite mer intérieure,
les petites vagues clapotent et nous bercent aimablement alors que nous nous
endormons lentement.
En voyant l’état de la route que nous prenons avec le petit 4x4, nous jouissons de chaque ornière et de chaque « flaque de sable » que nous franchissons avec mépris grâce à cette vielle mécanique brinquebalante, mais tellement confortable ! Autant d’obstacles qui nous auraient obligés probablement à mettre pied à terre et à pousser nos montures dans le sable, en traversant un paysage de forêts et de montagnes qui nous annoncent les rives du lac Baïkal.
Arrêt près d'un point sacré chamanique en bordure du lac.
Enfin arrivés à l’asphalte, nous entamons une longue et éprouvante étape qui nous amène à nous arrêter 3 kilomètres plus loin et répondre à l’appel du lac! pour prendre un bain dans le lac, et installer le bivouac sur de petits cailloux blancs qui bordent le lac, alors que des papillons éphémères nous assaillent.
L’eau est excellente, un peu fraîche, mais nous goutons avec délice une fin d’après-midi bien méritée, à flemmasser dans ce petit coin paisible un peu à l’écart de la route. Les petits cailloux blancs contrastent avec les arbres qui viennent tremper leur racines dans le Baïkal, alors qu’un petit « écureuil-taupe » vient s’enquérir discrètement de notre présence sur son territoire.
Je gratte, tu grattes, ils ou elle grattent... les gamelles |
31/07:….. Baïkal : Baie de Bezymyannaya
Petite
étape de 30 kilomètres, en flânant sur une bonne route qui longe le Baïkal et
ses forets de pins. De grandes dunes de sable blond nous oblige encore une fois
à jouer « les forçats du Baïkal », mais cette fois, uniquement pour
rejoindre les bords du lac et nous installer pour le bivouac, au bord de l’eau
où des familles ont elles même installé leur campement pour quelques jours de
vacances. La soirée, la encore est agréable, à siroter le thé tout en mangeant
des bonbons avec Maria, Natalia, Ilia et leurs deux petits, autoour d’un grand
feu
1 et 2/08:….. Baïkal : Baie de Turka
Le
lendemain, alors que les arbres s'inclinent aimablement sur notre passage!
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nous nous arrêtons tremper les pieds dans une petite station thermale Goryashinsk, connue pour ses eaux chargées en Radon, utilisées dans le traitement des rhumatismes et de certaines maladies respiratoires.
Lieu chamanique, la source sourd à plus de 40°C. Cette charmante et désuète petite station, qui a dû avoir ses heures de gloire au « soviet time », continue néanmoins à fonctionner, avec des installations datant de cette époque, et fort peu entretenues. Le village vit au rythme de ce tourisme thermal, bonhomme, n’ayant rien à envier à nos stations balnéaires façon « Chaîne Thermale du Soleil », discret et familial, comme en attestent les quelques vaches qui ont élu domicile sur la route, faisant office de rond point !
et les petits vendeurs de souvenir qui proposent gants, chaussons et chaussettes en laine et petits objets de bois.
nous nous arrêtons tremper les pieds dans une petite station thermale Goryashinsk, connue pour ses eaux chargées en Radon, utilisées dans le traitement des rhumatismes et de certaines maladies respiratoires.
Lieu chamanique, la source sourd à plus de 40°C. Cette charmante et désuète petite station, qui a dû avoir ses heures de gloire au « soviet time », continue néanmoins à fonctionner, avec des installations datant de cette époque, et fort peu entretenues. Le village vit au rythme de ce tourisme thermal, bonhomme, n’ayant rien à envier à nos stations balnéaires façon « Chaîne Thermale du Soleil », discret et familial, comme en attestent les quelques vaches qui ont élu domicile sur la route, faisant office de rond point !
et les petits vendeurs de souvenir qui proposent gants, chaussons et chaussettes en laine et petits objets de bois.
Après
Goryashinsk, nous installons nos tentes, alors que la pluie arrive. Ici, nous
découvrons la côte, qui de sablonneuse est maintenant recouverte tantôt de
galets ronds, tantôt de pierre plates ou pointues mais aussi de gros rondins de
bois, que les colères du Baïkal ont échoués sur la berge.
Le long de la côte, sont aménagés sur plus de 1,5 kilomètres des emplacements de camping dignes des campings que l’on trouve en Norvége ou aux U.S. Munis d’une table, de bancs joliment travaillés en bois bruts, et d’un coin feu, ils proposent aussi, ça et là, quelques toilettes sèches en rondins de bois.
Le long de la côte, sont aménagés sur plus de 1,5 kilomètres des emplacements de camping dignes des campings que l’on trouve en Norvége ou aux U.S. Munis d’une table, de bancs joliment travaillés en bois bruts, et d’un coin feu, ils proposent aussi, ça et là, quelques toilettes sèches en rondins de bois.
Nos
plus proches voisins, pêcheurs d’Omouls, le poisson fêtiche du Baïkal, nous
font l’offrande de quel
ques poisons sêchés et fumés de leur pêche.
ques poisons sêchés et fumés de leur pêche.
Nous
avons bien mérité ces moments de repos, au bord de cette « Glorious Sea,
Sacred Baïkal » comme le chante un poême chamanique des Bouriates.
Le
lendemain, nous décidons de ne pas lever le camp pour prendre un peu de temps à
se balader, peindre et lire.
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3/08:….. Baïkal : Khaim
Aujourd’hui,
ce sont d’autres campeurs qui nous offrent cette fois, des poissons et du pain
fabriqué par eux, juste avant que nous prenions la route. Une fois encore nous
sommes touchés par dette gentillesse si spontanée.
De Turka, nous rentrons à nouveau dans la forêt-taïga, un peu sombre, plantée sur de petites collinettes et où sévissent apparemment de redoutables tiques comme en attestent les panneaux implantés ça et là en bordure de forêt.
La
rivière qui traverse cette région, nous offre un joli petit coin de bivouac
bien aménagé. Baignade, et nuit sous les étoiles.
4/08:…..
Baïkal : Khaim
Belle
étape roulante, sur du « billard ». Le paysage est à nouveau ouvert,
et nous retrouvons ces jolis petits villages sibériens, humbles et modestes que
nous aimons tant. Nous trouvons refuge dans une pinède, malheureusement
installée près … d’une centrale à béton qui fonctionne de nuit, pour
alimenter le chantier de la route en construction qui devrait désenclaver la
rive Sud Est du Baïkal, en permettant aux touristes de venir plus aisement
depuis Oulan Oude et Irkoutsk.
Diner
d’un plat de riz, « façon Baïkal », préparé patiemment par Sylv, pur
produit de son imagination, à base de raisins trempés .. dans Vodka, bananes
sautées, cacahuètes et oignons frits. .
5/08:…..
Baïkal : Turuntaevo
Départ
sous un ciel menaçant et orageux, qui toutefois nous épargnera de ses foudres.
Par contre, l’étape qui doit nous mener à Oulan Oude s’avère montagneuse, avec
des pentes très raides, qui se succédent les unes aux autres. Camel Bike doit à
nouveau se faire tirer, hisser par Christian et Hubert, qui se endossent à
nouveau leur costume de « galériens du Baïkal ».
La taïga,
montagneuse, est recouverte de bouleaux
à perte de vue, avant l’approche sur Oulan Oude. La descente, sur cette
dernière, nous obligent cette fois à nous crisper sur les freins, pour éviter l’emballement
de notre monture.
On a bien mérité notre glace quotidienne!!! |
Entrant
dans Oulan Oude, par le Nord, nous voyons que nous sommes maintenant vraiment en
Asie, les temples boudhistes des Bouriates, et les visages typés en attestent.
Nous nous installons pour quelques jours à l’Hostel GBT, agréable hotel tout en
bois.
Coucou les Remaury, de nous quatre: C'est à dire ce soir Michèle, Serge, Suzanne et Thierry, qui vous parlent depuis Briançon.
RépondreSupprimerIls ont essayé de nous achever avec 3 randonnées mais rien n'y a fait nous avons pris une nouvelle réservation pour bientôt.
Merci pour votre carte , nous sommes honteux de ne pas vous avoir écrit avant mais heureusement que nous avions Thierry pour arriver à la case commentaire ...Nous nous disions tous les quatre que vous avez beaucoup d'énergie pour cette aventure ...De notre côté c'est plus pépère, mais au fond une forme de retour aux sources et à la nature, pas très envie de notre côté d'aller très loin , est ce étrange ??
Vous êtes vers le Lac Baïkal, nous nous sommes avec Baïka , la chienne de ma mère, on s'attache à ce petit York montagnard !!
Où serez vous par temps froid ? Nous pensons beaucoup à vous .
A part cotiser pour le chien et vous faire signe peut t on vous être utiles ? Combien de lignes possibles quand nous vous écrivons ? a part le blog consultez vous les mails ? Sur quelle adresse ?
Dimanche nous avons fait un bout de chemin tous les quatre avec Sophie, Benjamin Alexa et des copains à eux qui faisaient le tour du Thabor...
Nous préparons une fête à St Martin pour le 14 /07/2014 , vous serez rentrés ...
Très grosses bises de nous quatre , a bientôt de vos nouvelles
Vos photos sont vraiment magnifiques!
RépondreSupprimerJ'espère pour vous que les pistes mongoles seront plus clémentes que leurs homologues russes.
Cécé.
Enfin des nouvelles... Content de voir que tout va bien !
RépondreSupprimerCette aventure à vraiment l'air formidable, à voir vos mines réjouies...
Une pensée pour vous,
Nicolas
Qui donc a eu l'idée de la glace? J'ai ma petite idée... ;-)
RépondreSupprimerGros bisous d'une contrée bien plus sèche que la Sibérie !
Hug
Salut Sylvie et Hubert !
RépondreSupprimerEt bien c'est malin, en cettre preprise de travail ,apres la treve estivale, j'ai bien du mal a m'y remettre et je me dis "Tiens si j'allais sur le blog de Sylvie et Hubert" .... Et la les souvenirs me sont remontes a l'esprit: Irkoustzk, le Baikal, le debut de l'Asie et de la generosite qui va avec ... Peux plus bosser moi maintenant !!!! Enferme dans un bureau, face a un ecran ...
Allez je ferme les yeux et je m'imagine a pedaler a vos cotes. Et toutes les Patates sont la bien sur !!!! Entendez vous nos enfants qui rient des betises de Monsieur Patate et de Monsieur Douce ?? Nous sommes bien la, les roues tournent, la metronomie de la pedale, le temps ne passe plus de la meme maniere, il n'a plus la meme valeur, plus la meme saveur !!! Le temps s'ecoule a la force du molet, le deploiement de l'energie musculaire incite l'esprit a travailler a son tour, introspection psycho-musculaire, les pensees defilent au rythme des kilometres, emportees par le vent. L'itinerance non motorisee est une subtile alchimie entre action et oisivete. La tache sur laquelle on est concentre est celle d'avancer, une tache physiquement monotone qui permet a l'esprit de vagabonder lui aussi. Le vagabondage du corps et de l'esprit ...
Tant de kilometres, tant de pensees, tant d'insectes croises sur la route, tant de senteurs, tant de rencontres ... Chaque heure est autrement plus richement remplie qu'une heure du quotidien. Allez, j'ose me lancer dans des chiffres: au moins 10 fois plus remplie. Une annee d'itinerance en compte pour 10 alors ?!! Vous allez donc gagner 9 ans !!!
L'itinerance: elixir de jouvence ?
Bon vagabondage !!!!
Jean-Guillaume des Patates Douces
Avec un peu de chance vous pouviez croiser Anne et son copain benoît, le 18 ou 19 août, autour du lac Baïkal...Je suis avec attention et intérêt vos pérégrinations en Sibérie, j'ai hâte de lire vos récits d'aventure en Mongolie...Grosses bises à tous les deux et que le dieu du voyage, s'il existe, veille sur vous.
RépondreSupprimerDaniel.
Ah ben dis donc Papa et Christian transformaient en bêtes de trait, c'était pasprévu au programme?!
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