Du Baïkal, en route pour la frontière de la Mongolie
Résumé cyclo-pédalistique (kilomètres parcourus: 10745 km; kilomètres pédalés:
2739 km; collecte pour Handichiens: 725
€, soit une oreille du chien ! )
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6 au à 9/08:….. Oulan
Oude
La
pluie nous accompagne, alors que nous découvrons Oulan Oude. Ici encore plus qu’à
Irkutsk, l’Asie est là, que nous voyons dans les visages que nous croisons.
Oulan Oude est une petite ville, proprette, fleurie où nous pouvons, enfin, prendre le temps de traverser les passages pour piétons sans craindre de se faire écraser par quelques chauffards. Quelques maisons de bois ont résisté à l’inexorable avancée de l’immobilier et une place importante est laissée aux espaces verts et …. aux Piétons.
La
tête de Lénine, en bronze trône en plein centre ville, de même qu’un série d’autres
statues de bronze qui se laissent découvrir au cours de notre flânerie.
Comme à
l’habitude, nous finissons par trouver nos repères : le tram 4, le self « Appetit »
où on mange très bien pour … 3 fois rien (4 euros par personne pour un repas complet),
ce qui nous permet d’échapper temporairement au régime
« www://saucisson/fromage_fadasse/poisson_en_boite/concombre/soupe_knorr/pate.fr », ainsi que le marché.
Et.... les tonneaux de Kvas, boisson raffraichissante à base de pain rassis et d'eau
Confiants
en la bienveillance et la courtoisie des automobilistes et de la police locale,
nous pouvons organiser notre départ vers les cieux mongols.
10/08:….. Oulan Oude au temple d’Involginski
Nous sortons de Oulan Oude sous la protection du tigre de Sibèrie;alors que nous franchissons la rivière et que nous pouvons enfin avoir une vue globale sur la ville
Dès
la sortie de Oulan Oude, les maisons apparaissent ici moins fragiles que jusqu’alors,
nombre d’entre-elles étant de construction récente. Le paysage change, les
douces collines sont écrasées par le soleil (et nous avec !), ce qui nous
vaut de nous arrêter souvent pour avaler des litres d’eau, parfois puisée dans
un puits chamanique.
Les lieux de recueillement, les shorten multicolores et les stupa maçonnés
sont maintenant courants. Puits, arbres, poteaux indicateurs et autres objets
se couvrent de foulards multicolores à dominante bleue. Pièces de monnaie et
cigarettes neuves jonchent le sol autour de ces monuments, et il n’est pas rare
qu’un véhicule nous double en nous jetant une cigarette par la fenêtre, pour
nous porter chance ou bien encore parce que le chauffeur considère que nous ressemblons à un shorten ambulant avec nos petits drapeaux flottant au vent.
Opération pièces jaunes à rendre jaloux notre sumo national |
Les
arbres de raréfient et les lieux nous annoncent déjà la Mongolie. Quelques cultures
maraîchères de grande envergure amènent cependant un peu de verdure dans le
paysage.
Vaches et chevaux sont autant d’obstacles à éviter le long des routes. Heureusement, Christian sait parler aux chevaux, qui s'écartent respectueusement lors de son passage
Nous plantons notre tente à quelques encablures du monastère.
Vaches, enfants et adultes, chiens s’invitent à notre bivouac, ces derniers nous défendant de ces
premières ! Nous passons un partie de la nuit bercé par 120 db de musique
disco émanant des voitures de jeunes qui eux aussi apprécient ce lieu sacré (nous
sommes Samedi, jour du Seigneur), et honorent les dieux par leurs douces
chansons inspirés par l’alcool et probablement un peu de thé agrémenté de substances
hallucinogènes. Monsieur QUIES nous permet nous aussi de profiter autant que
faire se peut de cette douce nuit.
11 au 14/08 :….. du temple d’Involginski à la
frontière russo-mongole
Le
long ruban de la route se déroule entre des collines où la végétation et
quelques forêts éparses réapparaissent.
Alors que nous roulons, une légère
brume flotte dans l’air, dont nous ne comprenons pas l’origine. C’est Mickhael,
jeune apiculteur venu nous rendre visite lors de notre pique-nique, qui nous en
donne l’explication : de grands feux de forêts touchent actuellement la
région de Krasnoiarsk, distante de trois cent kilomètres environ, dont la fumée
poussée par le vent a envahi la région. C’est sur les flancs des collines nimbées
de ce halo brumeux, que Mickhael a installé ses ruches qu’il nous fait visiter
gentiment tout en ne manquant pas de nous offrir un petit pot de miel de
sarrazin et de serpolet, pour la route. Là encore, le miracle de la rencontre
fait son œuvre. La femme de Mickhael, que nous ne verrons pas, est professeur
de français, langue qu’elle apprécie particulièrement. Nous aurions bien
volontiers passé une soirée en leur compagnie, s' il ne s’était pas agi de
retourner 60 kilomètres en arrière.
Sur
les indications de Mickael, nous plantons notre bivouac sur les rives d’un
petit lac bordé de roseaux, où nous nous baignons avec un plaisir non dissimulé, en
nous débarrassant de la poussière accumulée depuis quelque temps.
Alors qu’un
petit stupa veille sur nous du haut des collines qui entourent le lac, l'esprit du lac nous survole. quelques grues se rassemblent pour partir elles aussi en voyage, des chevaux se
roulent dans les hautes herbes.
Quant à nous, occupés aux tâches ménagères, nous
laissons tranquillement le temps filer, alors que le soleil disparaît derrière
la ligne d’horizon, en dessinant dans le ciel, un tableau semblable à une estampe japonaise.
Corvée de bois |
C’est
en répartant de Guizonoozerk, que nous faisons une halte pélerinage au col où
Philippe et Sandrine, la famille http://allonsvoirsilaterreestronde,
ont laissé à notre intention un petit caillou blanc pour nous inciter à partir voir
le soleil se lever. Merci encore à vous, Philippe et Sandrine, de nous avoir
fait suffisamment rêver pour avoir à notre tour la force de partir pour réaliser
ce rêve fou.
Nous croisons aussi la route de Kevin et Kerstin (www.holfordsaufweiltreise.jimdo.com),
2 gnomes à bonnet rouge, sur un side car allemand. Partis pour 3 ans, ils vont
faire le tour des 5 continents, sur un attelage prêt à affronter toutes les
pistes du monde. Après avoir traversé toute l’Europe de l’Est, le Kazakstan et
l’Ouzbekistan et la Russie, ils viennent juste d’être refoulés manu-militari à
la frontière russo-mongole, leur visa étant expiré de 5 jours, ce qui leur vaut
d’être bannis de Russie pour 5 ans .
Les Belles et la Bête |
Nous sommes battus côté chargement |
Direction le MONDE |
Même les panneaux indicateurs
ajoutent à la confusion qui commence à remplir nos esprits un peu fatigués. Nous constatons que les anglophones ont droit à un traitement de faveur: quand la route monte pour nous, elle descend pour eux!, quand elle tourne à droite, elle tourne à gauche pour eux.
Quant aux bouriates, jeunes ou moins jeunes, ils s’intéressent de très (trop)
près à notre Camel Bike et au vélo de Christian, qu’ils approchent,
tripatouillent ou enfourchent même alors que nous avons le dos tourné.
A
l’approche de Khyatka, nous tombons sur un contrôle de police, tout est en règle
et nous avons droit à une énième photo prise à l’improviste par un policier
curieux de nous voir là. Khyatka est une ville frontière de garnison importante,
ultime porte sur la Mongolie. Nous assistons même à des manœuvres de blindés
russes occupés à ….rassembler les vaches qui traînent dans les champs. (NDLR :Pour
des raisons évidentes de sécurité internationale, nous n’avons pas pu prendre
de photos de cet évènement, mais nous tenons à la disposition des autorités compétentes
en la matière tous les éléments relatifs à ces mouvements de troupes.). Nous
trouvons refuge dans un magnifique hôtel soviet-style®, où nos muscles et
articulations fatigués et vieillissants roucoulent de plaisir sous une douche
fuyant abondamment. Le repas, soupe de goulash et bière bien fraîche, nous fait
dire que le bonheur n’est pas si loin (ou peu s’en faut)
15/08 :….. frontière russo-mongole : Gengis Khan,
nous voilà !
Quelques kilomètres avant la frontière, nous croisons Anne, Sara et Julien qui rentre en France, après avoir passé 2 an en Inde, dans une association humanitaire. Rencontre brève mais forte avec 3 voyageurs à vélo plein de vie et de générosité, qui nous envoie une bonne dose d'énergie positive. Sara roule même sur un vélo de sa fabrication en... bambou!
Quelques kilomètres avant la frontière, nous croisons Anne, Sara et Julien qui rentre en France, après avoir passé 2 an en Inde, dans une association humanitaire. Rencontre brève mais forte avec 3 voyageurs à vélo plein de vie et de générosité, qui nous envoie une bonne dose d'énergie positive. Sara roule même sur un vélo de sa fabrication en... bambou!
L’accès
à la frontière mongole se mérite, après une belle côte et quelques lignes droites
L’attente est bon
enfant, alors que nous patientons pendant 2 heures avant de pénétrer dans le no
man’s land entre les 2 pays. Nous échappons à un chien renifleur méprisant, qui
dédaigne notre saucisson soigneusement enfoui au fond de nos sacoches. Le
portique détecteur de métaux, lui aussi méprisant, ne s’émeut même pas au
passage de nos sacoches bourrées de ferraille (opinel et autres engins de guerre,
matériel de télécommunication de haute technologie). Nous devons toutefois
déclarer à la douanière, l’organisation de nos sacoches et leur contenu :
sacoches « cuisine », sacoches « chambre à coucher », sacoches
« dressing »... Heureusement, elle ne demande pas de les vider, ce
qui aurait alors eu des conséquences diplomatiques dont nous n’osons pas
évoquer l’ampleur.
Nous
étions rentrés en Russie avec une boule au ventre. C’est avec le cœur très gros
et beaucoup d’émotion que nous la quittons, et avec elle, les Russes qui nous
ont tellement touchés par leur gentillesse et leur prévenance à notre égard.
Dans
le no man’s land, alors que nous remplissons les papiers pour pénétrer ne
Mongolie, nous rencontrons de jeunes pompiers de France, qui participent à un
rallye dont le but est de livrer en Mongolie un véhicule de secours dont
les fruits e la vente serviront pour une œuvre humanitaire au profit du pays.
Ils sont bloqués par … les autorités mongoles, qui leur refusent l’accès du
pays pour des tracasseries administratives!
Nous
franchissons la barrière mongole, sous les yeux amusés des douaniers et
policiers, pour rentrer sous la pluie dans le pays. Nous prenons nos quartiers
à Altan Bulag Plazza, dont le titre ronflant nous a tapé dans l’œil. Altan
Bulag est un village frontière sans charme, dont nous nous échappons sans
regret. Les vaches et les chiens errants y sont très présents, nous sentons que
nous venons de passer dans un pays économiquement différent de la Russie, et que
le niveau de vie n’y est pas le même. En atteste la liasse de billets de
plusieurs millions de Tougrits quii recouvrent notre lit, et nous permettra de
tenir au moins 30 jours. Et nous découvrons par la même occasion … le karaoké,
qui nous berce toute la nuit. Par contre, notre premier repas nous comble de
bonheur, les mets goûteux, fraîchement
préparés, sont joliment présentés. Une bonne augure.
Ecurie mongole pour Camel Bike |
Gengis
Khan, nous voilà (sur un air méconnu…)