lundi 20 mai 2013

Enfin en selle, Suite polonaise: la Vallée de la Pillica, de Cracovie à Varsovie



La Vallée de la Pilica, de Cracovie à Varsovie, par la Vallée de la Pillica: du 11 Mai au 16 Mai (kilomètres parcourus: 3012; kilomètres pédalés: 955; fonds collectés: 295 €)

Après quelques jours de repos, et de visite de Cracovie, nous avons décidé de nous remettre en selle et de continuer à écrire "la suite polonaise". Nous quittons bien à regret Wojtek et Marie, et leur havre de paix au milieu des bois, pour rejoindre la vallée de la rivière Pradnik, non sans avoir franchi quelques petits rempaillons en guise d'échauffement matinal.



Cette vallée bucolique est une petite merveille d'intimité cyclable. 




Taillée dans le calcaire par la rivière Pradnik, elle permet de remonter progressivement vers le plateau qui sépare Cracovie, de la vallée de la Pilica. 2 petits blaireaux faisant du stop au bord de la route, nous obligent à nous arrêter en catastrophe, et à nous étaler dans le fossé: premier (et dernier!) accident.
Docteur Patrick et Mister H.





Pour couronner le tout, un petit chien se prend d'affection pour nos pneus, et nous oblige à piquer un sprint pour le distancer. 



Quelques autres vues : la vallée de la Pradna




Nous faisons une première halte dans un bourg sans intérêt apparent, Wolbrom, si ce n'est le très joli hôtel-restaurant où nous faisons halte, le seul terrain où planter la tente étant une pente à 10° au bord d'un lac.
Camel Bike à l'écurie

Peu à peu, nous atteignons la vallée de la Pilica. Cette vallée, qui s'étend au Nord de Cracovie, pour se jeter dans la Vistule avant Varsovie,  est une vallée glaciaire vestige du retrait des derniers grands glaciers venant du Nord de l'Europe. Outre ce sable, ce glacier a laissé aussi ça et là quelques blocs épars très arrondis, que l'on retrouve dans les champs au milieu desquels nous déambulerons durant les jours suivants, avant d'arriver à Varsovie. 
Dans un premier temps, cette plaine est recouverte de grands champs de céréales.


 Les côtes sont parfois rudes, nous devons aider Camel Bike à franchir l'obstacle



Alors que Patrick nous nargue en nous dépassant allègrement!





Attends un peu la prochaine descente qu'on te fasse voir ce qu'on a dans les sacoches


Les grandes exploitations cèdent assez rapidement la place à des exploitations de petite taille, organisées autour de petits villages rues, où paissent tranquillement des vaches attachées à des poteaux dans la rue principale, en compagnie de poules et de coqs en liberté. Les habitations sont généralement divisées en deux parties: coté rue, la maison d'habitation, simple mais propre, parfois en bois. Cote cour, la ferme où on retrouve tous les éléments des fermes de nos campagnes françaises au milieu du XXéme siècle: volaille, tas de fumier, chien attachés (heureusement) à des poteaux, vieux tracteurs diesels. Dans ces petits villages rue, pas d'église ni de cafés ou autre lieux de vie collective. La vie semble se dérouler derrière les vitres des chaumières de bois.








Sur les poteaux électriques des cigognes nourrissent en claquettant, craquettant ou glottorant (si, si, si c'est vrai), à pleine gorge de jeunes cigogneaux de l'année dont le crâne déplumé dépassent à peine des nids monumentaux perchés sur les poteaux. La Pologne rassemble à ce titre 40 000 couples de cigognes, soit 25% de la population totale de cigognes du monde. 

Trouver son chemin n'est pas toujours une chose simple dans ces vastes espaces, et donne lieu à de longues discussions du genre de celle-ci (source: Thédore Lamort de Gail, traduite en français par nos soins):





- Question: "Bonjour, je veux alller à Brzyskorzystewko"
- Réponse de Krzysztof Goszczynski: c'est simple: vous passez par Choszczno, puis Hrubieszow, Charzcznia et Trzsmeszno.
- Merci Monsieur 
L'aventure commence à partir de ce moment là! Lors d'une de ces séances d'orientation, un simplet, imbibé de vodka trouve même le moyen de décocher un coup de poing à Sylv, heureusement sans conséquences. 

Peu à peu, les petites exploitations céréalières laissent la place à des forêts immenses dont la particularité est qu'elles ont les pieds dans l'eau.


Royaume des moustiques, qui en profitent par se régaler de notre chair délicieuse alors que nous devons pousser le tandem sur plusieurs kilomètres, sur un piste sableuse. Un petit avant-goût de qui nous attend dans les prochains mois.  

Elles sont peuplées de castors, de loutres et autres animaux caractéristiques de ces milieux impénétrables pour les piétons.
Lors de l'un de nos arrêts, nous sommes accueillis dans un "Agroturystka", accueil à la ferme que l'on retrouve un peu partout en Pologne. Le premier contact avec le propriétaire  au travers du portail clos, n'est guère engageant. La suite de la soirée, et le lendemain nous permettront de découvrir peut-être l'un des traits de caractères des polonais: contact rude de prime abord, puis tellement chaleureux et accueillants, dès lors que sont passés les premiers instants de découverte mutuelle. Le repas et le petit déjeuner copieux nous permettent de nous remettre de la longue étape de journée,

 Le lendemain, nous nous quittons avec tant d'émotion que les larmes nous montent aux yeux.





Nous nous reverrons sûrement à notre retour. Jarek, notre hôte, souhaite nous faire profiter de la vente de Pisanki (oeufs décorés) qu'il organise chaque année au profit de l'enfance handicapée. En 2014, il souhaite que nous fassions une action conjointe autour de notre projet de collecte pour l'Association HANDICHIENS. Une belle rencontre dont nous nous souviendrons longtemps et qui nous donne de la force.




Nous faisons relâche à Tomazsow, pour 2 nuits. Gros bourg ou chef lieu de canton?, elle abrite un marché, un petit éthno-musée et un musée de la guerre de 39-45 (Tomazsow a ét le siège de violents affrontements entre l'Armée Rouge et l'armée Allemande, de part et d'autre de la rivière Pilica.  


Le musée

Le musée

Un étal sur le marché







Les vendeuses de muguet



















En approchant à 2 jours de Varsovie, I l’agriculture change encore. Les forêts humides et les marécages, laissent la place à des vergers de baies et de fruits: pommiers, cerisiers, cassissiers, fraisiers... ainsi que de maraîchage. 

Dans le village de Bialobrzegi, nous sommes hébergés, sur les conseils d'un aubergiste accueillant au centre Emmaus, construit il y a 6 ans, pour contenir les reliques de Jean Paul II, ainsi que celles d'une sainte locale béatifiée par ce dernier. Ce centre, est situé dans une courbe de la Pilica, est un centre d'accueil tout d'abord religieux, mais reçoit aussi d'autres groupes pour des séminaires. Nous regrettons de ne pas pouvoir faire relâche dans ce lieu paisible, d'où partent des sentiers de randonnée et de ballades en canoë sur la rivière, agrémentés de moustiques qui s'acharnent sur nous alors que le soleil tombe. 





Concurrence

Dieu, que le sol est bas: le pédalier se dévisse



La dernière étape nous mène de Bialobrzegi à Varsovie, où nous arrivons 5 jours après être partis de Cracovie, par une piste cyclable, après avoir pédalé notre plus longue étape (96 kilomètres), dont une section a haute densité de camions et de voitures où nous pédalons à "fond de braquet", en retenant notre souffle et en évitant celui des camions qui nous frôlent dangereusement, sur la route de la Biélorussie.










Taille fine, la copine polonaise de Camel Bike



















Arrivée chez Vincent et Agnieszka, à Varsovie, après une journée bien chargée (96 km, 6 heures de vélos)

2 commentaires:

  1. Quelle étape! En plus d'avoir permis à Sylvie de prendre son premier cours de boxe polonaise, vous avez pu tester la version canoë du Pino. Merci beaucoup pour cette visite de la campagne polonaise, c'est chouette de voir de la verdure. Elle se fait rare par ici. Ca fait aussi plaisir de voir que l'aventure se passe comme sur des roulettes! Vivement le prochain épisode.

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  2. C C C l'anonyme du 21mai!
    Cécé

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